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...  Tous les POTINS de 2013  ...


ICI seront archivés tous les POTINS 2013



Le match qui fâche un peu plus encore

 

François Noguères, arrière titulaire de l’Us.Perpignan (saison 1929-930), part faire son temps d’armée à Agen. Il joue à Villeneuve-sur-Lot avec trois autres Catalans Ernest Camo, Jean Galia et Camille Montade. Service militaire terminé, François Noguères doit retrouver les rangs de l’Usp. Or le 21 octobre 1932, la Fédération reçoit une plainte de l’Usp pour « racolage ». Jean Galia est accusé d’avoir demandé à François Noguères de rester sur les bords du Lot. Le Conseil de discipline de la Ffr diligente une enquête.

« L’affaire Noguères » est donc déjà de notoriété plus que publique quand, le 11 novembre 1932, le club de Villeneuve-sur-Lot vient à Perpignan jouer un match « amical » contre les Quins… L’Us.Perpignan s’en offusque et le fait savoir, trouvant que les Quins jettent de l’huile sur le feu. N’introduisent-ils pas le loup dans la bergerie ? D’autant que la rumeur, qui enfle dans le centre ville de Perpignan, colporte haut et fort que Jean Galia et Camille Montade ont été vus (cherchant François Noguères ?) du côté de Le Boulou… De plus une manifestation au profit de la Maison du Poilu doit avoir lieu sur le stade Jean-Laffon de l’Usp ce 11 novembre, d’où concurrence si les Quins maintiennent leur match et chute de billetterie plus manque à gagner pour nos ex-combattants de la Grande Guerre... Les Quins se défendent bec et ongles. Non, ils n’avaient pas connaissance de la manifestation précitée. Oui, ils ont conclu, le 17 septembre, le match du 11 novembre bien avant que les chamailleries entre Villeneuve et l’Us.Perpignan ne soient jetées sur la place publique. Ils sont donc blancs comme neige et nul ne peut leur jeter la moindre première pierre.

Le match a bel et bien lieu… « Par un caprice inexplicable mais très heureux, la pluie a cessé peu avant le début de la partie. Mais (…) l’accalmie a été de courte durée et pendant la rencontre des averses sont à nouveau tombées, nombreuses et abondantes. » C’est le dé-lu-ge ! Heureusement, le Comité du Roussillon a (très) bien fait les choses. Il a eu l’ingénieuse idée de déléguer… M.Noé au sifflet. Saufs qu’ils furent, les bestiaux des deux camps !

Le match eut donc lieu (8 à 6 pour les Villeneuvois) mais « l’inclémence de la température » et « l’état du terrain » causèrent du tort aux adeptes du jeu à la main. Les Quins marquèrent toutefois deux essais. Un conjointement par Villefranque et Desclaux qui « s’affalèrent » sur le ballon après coup de pied à suivre. L’autre par les avants groupés qui « s’effondrèrent » sur ce même ballon qu’ils avaient poussé au pied… Sornettes ! Je n’en crois pas le moindre traître mot. Que les avants s’effondrent, je veux bien, c’est crédible. Mais que Jep Desclaux s’affale, à qui va-t-on faire croire ça ? Jep Desclaux, c’était la classe, la souplesse, le liant, l’élégance. Jep Desclaux ne s’affalait pas. Jep Desclaux happait le ballon, caressait le cuir, glissait dans les défenses, mystifiait ses adversaires, filait à la catalane, pointait les essais.

Vous l’avez sans aucun doute déjà compris, dans la guéguerre perpignano-perpignanaise Usp-Quins, ce Quins-Villeneuve n’a en rien calmé l’inimitié cordiale qui (dé)unissait les deux ennemis de rrrrrace.

 

Jo Socdel’Ac

De formidables mots d’amour

 

La saison 1932-1933 va son train. Ce n’est pas un très, très bon cru pour les Quins (futur père de l’Usap). Du moins, le jugent-ils ainsi. Vrai toutefois qu’ils ont connu mieux en des circonstances autres. Plus glorieuses, plus glorifiantes. Pour la deuxième année consécutive, alors que l’Usp (future mère de l’Usap) a quitté le giron de la Ffr et guerroie en Ufra, ils ont laissé filer le titre de champion du Roussillon Excellence du côté de Thuir et ça les a marqués. Physiquement et moralement. La finale s’est jouée le 27 novembre (1932). Deux essais thuirinois (Sauris, Gaxet) à rien, absolument rien, ont eu raison des justes ambitions quinistes. Rolland : Villefranque, Desclaux (Jep le Grand !), Charpeil, Papeil : (o) Bentouré, (m) Carbonne : Perrier, Munna, Delonca : Sournia, Danoy : Paillissé, Pontramon, Thomas ont mis un genou à terre. Ils avaient pourtant une sacrée gueule

Et le Championnat de France qui suit dans la foulée ne démarre pas super bien. La défaite inattendue contre Carcassonne du 9 janvier 1933, à… domicile, même atténuée par un succès pas illogique sur Quillan à l’extérieur plombe un peu plus l’atmosphère. Et le moral est dans les chaussettes. Bien bas, tout au fond… Dans ces moments de doute, la venue à Mailloles du Stade toulousain était porteuse d’espoirs de réhabilitation. Ce fut effectivement le cas (même s’il y eut échec, 0 à 3) tant ce match du 22 novembre 1933 fut beau, beau jusqu’à l’overdose. Et surtout les Quinistes sentirent-ils le soutien indéfectible des supporteurs pousser derrière eux… C’était nécessaire. Ce ne fut pas suffisant… Tant pis, il fallait bien quand même marquer le coup après un tel morceau d’osmose.

Ce fut fait en des termes choisis. Dans la page des sports de L’Indépendant… « Les Quins au public catalan… Les Arlequins ont marqué la journée de dimanche d’une pierre blanche. Le splendide redressement de l’équipe a inondé d’enthousiasme le cœur de tous les Quinistes. Désormais, avec une foi inébranlable, avec une volonté inflexible, nos « Rouge et Vert » vont monter à l’assaut de destinées nouvelles, de destinées glorieuses. Mais nous tenons à le déclarer, c’est surtout l’atmosphère d’affection dont nous nous sommes sentis entourés qui a provoqué le redressement salutaire. Le public nous a entendus. Le public nous a compris. Et dimanche, c’est tout le peuple catalan qui dressa la barricade devant la ruée toulousaine.

Le club des Arlequins ne se contente pas d’exprimer ici sa gratitude. Il tient surtout à affirmer que tous ses efforts tendront à le rendre digne de la confiance et des encouragements que les sportmen catalans lui ont prodigués. » Signé : Le Comité des Quins.

Je te le demande. As-tu un jour lu une telle déclaration d’amour entre un club et ses supporteurs ? Moi non ! Ce texte confine au sublime… Des mots forts, très forts, qui transpirent l’amour entre une belle équipe et son formidable public. Je trouve cette déclaration superbe. Superbe ? Oui, c’est ça, superbe !! Superbement superbe !!!... Et puis, je vais te dire… C’est certainement d’une telle affection poussée au paroxysme dont l’Usap cru 2013-2014, blessée dans sa chair et son orgueil, a besoin de nos jours. Allez, laisse parler ton cœur.

 

Jo Socdelac

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Les Anciens contre les Ex

Les Anciens du XV contre les ex du XIII, c’est pour ce 14 décembre 2013 à Aimé-Giral, au terme de Usap-Munster en Coupe d’Europe. C’est « un match de gala » pour une bonne cause : lever des fonds pour lutter contre la mucoviscidose… XV et XIII réunis pour le meilleur. Est-ce une première sous nos cieux. Oh que non !... 1949 ! Le gardien de la paix Lucien Bailbé traverse une mauvaise passe (On ne nous dit pas quoi. Tout au plus nous parle-t-on « d’un sort digne de compassion »)… Ses collègues se creusent les méninges et décident d’organiser « une rencontre de bienfaisance pour soulager une infortune. » : Police du Midi de la France contre une Entente Usap-XIII Catalan. La recette serait reversée au « malheureux Lucien ». Le match est envisagé le 1er mai à Aimé-Giral.

Quelques jours plus tard (le 22 avril 1949), la Ffr s’émeut. Pas question de laisser des gentils adeptes du XV se frotter à des méchants pratiquants du XIII. « Les joueurs affiliés à la Ffr ne peuvent disputer un match dans ou contre une équipe n’appartenant pas à la Ffr. » Paf !... Au cas où, elle brandit des menaces de radiation. Aïe !

Vrai que chaque fois qu’un des siens a eu l’idée de mettre un orteil sur un stade treiziste la Ffr s’est montrée intransigeante : licence à XV supprimée. Ils sont légion, les bannis. Légion !... De cette époque, je ne connais que deux « réintégrés réhabilités» : Francis Desclaux, passé de Montpellier XIII au Racing club de France (et deux fois international) et Henri Parayre, quittant le XIII Catalan pour l’Usap en décembre 1948 (et quelques apparitions en première). Deux seulement! Pourquoi ?... Tous les autres, sont passés sous les fourches caudines. Tous les autres ! Pourquoi ?

Et pourtant… Le 1er mai 1949, le match a lieu. On a déserté Aimé-Giral, stade du XV, pour se rendre à Jean-Laffon, terrain du XIII, (On ne se méfie jamais assez !) et les gens de la plume sont prudentissimes. « Nous ne citerons que peu de noms en ce qui concerne les joueurs appartenant aux clubs de la Ffr, soucieux de ne pas attirer les foudres de la Dame revêche de la Cité d’Antin. »… En fait, aucun nom cité. Absolument aucun !

Les foudres !!!... Le journaliste en a de bonnes… En ce 1er mai, le temps est menaçant dès le matin. Puis les éléments se déchaînent et déversent des trombes d’eau. Jusqu’à forcer l’arbitre (du XIII) Guidicelli à interrompre la partie… L’Entente Catalans à XV et à XIII (Tiens ! On ne parle plus de l’Usap, plus de XIII Catalan. Toujours ce souci de ménager la susceptibilité de la Dame revêche) menait. De peu. Mais menait. 11 à 6.

Sous un tel déluge, tout tombait… à l’eau. Et pourtant, c’était un beau projet… Minimes du XIII Catalan contre Sélection de Béziers en ouverture ; assaut d’escrime opposant Christian d’Oriola et Montal entre les deux matchs ; Police du Midi face à Catalans à XV et à XIII (en règles du XV) pour finir… Une jolie fête. Malgré l’interdit de la Cité d’antin. Aussi jolie que sera celle de ce samedi 14 décembre 2013. Allez-y, ça ferait grand plaisir à Bernard Goutta !

 

Jo Socdelac

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Mon Dieu, comme ils s’aiment !

 

26 février 1933, l’Usp doit aller à Grenoble jouer un match de Championnat. Tempête de neige. Match reporté... L’Usp veut s’entraîner et conclut un match contre l’Us.Thuir à Jean-Laffon. Oui mais, les Quins ont programmé de longue date une rencontre face à l’Olympique de Toulouse à Mailloles. Stop ! Il y a conflit d’intérêts. Les Quins (é)cri(v)ent leur ras le bol dans les colonnes de L’Indépendant.

« A la dernière minute nous apprenons que l’Usp organise un match contre Thuir. Depuis fort longtemps les Quins ont pu s’habituer aux sempiternelles brimades. Au sein du « Club doyen », les chefs peuvent changer, les démissions peuvent succéder aux démissions, la même haine hargneuse, la même basse jalousie, les mêmes procédés mesquins sont toujours en œuvre et en honneur.(…) La série continue… lamentable,… écoeurante.

Et pourtant que peut-on reprocher aux Quins , au modeste club de 3ème Série qui, par sa seule énergie, uniquement galvanisé par son amour du sport et grâce aux prodiges d’économie et de désintéressement des joueurs et des dirigeants, a réussi à gagner ses galons de division d’Excellence. Peut-on citer une seule initiative d’agression des Quins envers le club adverse ? Seulement voilà ! Pour certains, les Quins ont tort… parce qu’ils vivent !! Parce qu’ils ont voulu vivre !

Eh bien ! Que l’on sache donc que de l’autre côté de la barricade (puisque, par leurs soins, la barricade subsiste), que dans cette oppression venimeuse, les Quins puiseront un nouvel élixir de vie. Avec une énergie farouche, ils défendront la place qu’ils ont très courageusement gagnée,… leur place au soleil roussillonnais. Que l’on n’ignore pas non plus que la tactique uniquement défensive suivie jusqu’à ce jour pourrait bientôt céder le pas à la loi du talion.

Devons-nous nous montrer peinés ?... Peut-être pas à l’excès ! Les dirigeants de l’Usp, en concluant le match-concurrence de dimanche, se montrent à nous à visage découvert. Les masques sont tombés ! Nous aimons mieux cela !

Et dire que beaucoup d’entre nous avaient cru sincères les toutes dernières paroles d’apaisement et de réconciliation !

Et dire qu’hier encore une rumeur de fusion pouvait circuler en ville ! »

La guerre larvée devient guerre ouverte. Ainsi pointée du doigt, l’Us.Perpignan se doit d’exercer son droit de réponse. Elle le fait. Sa défense repose sur son seul souhait de ne pas voir ses joueurs rester inactifs par le report du match de Grenoble. Ni plus, ni moins. Ne surtout pas chercher d’arrière-pensée provocatrice derrière le dessein. Et puis, l’Usp joue la jeune vierge effarouchée et s’offusque des « mots blessants » utilisés… Il y a désormais incompatibilité d’humeur entre les Quins et l’Usp.

Et pourtant ! Nous sommes ce jour le 26 février 1933. Deux mois et sept jours plus tard (68 fois 24 heures), les dirigeants des Quins et ceux de l’Usp se retrouveront en la Salle Arago de l’Hôtel de ville de Perpignan pour sceller leur union. L’Usap est née en ce 5 mai 1933 du oui de consentement d’un père et d’une mère qui s’étaient juré haine réciproque à jamais… Il est vrai qu’entre « Je t’adore » et « Je t’abhorre », l’écart est mince et colossal à la fois.

 

Jo Socdelac (avec le concours désintéressé du Bureau des Quins)

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Ils partaient com’ça. Avant.

 

Début saison 1932-1933, Roger Ramis veut ranger les crampons. 14 années de bons et loyaux services, deux titres à la clef (1921,1925) dont un assorti d’un essai de légende. Le corps crie stop. Il est temps d’arrêter… Oui mais voilà, en cours de campagne les résultats ne flirtent pas avec l’excellence. Les dirigeants se décident à aller tirer Roger Ramis de sa retraite douillette. Le 5 février contre Vienne, Roger Ramis remet le couvert (idem contre Béziers, Grenoble et Toulon. La Presse salue « le grand geste de Roger Ramis qui, sollicité par le Conseil d’administration et par ses camarades, a spontanément répondu à l’appel. Ils tiennent à lui marquer publiquement leur gratitude (…) pour cette bien belle preuve d’attachement à l’Usp. »… Match contre Toulon fini, Roger Ramis, porté en triomphe, sort du stade sur les épaules des copains. Apothéose now !

Ce match se joue le 19 février (1933)… Le 20, « un groupe de 20 Pelousards réunis après le match de dimanche » lance une souscription en vue d’offrir « une œuvre d’art » à Roger Ramis pour le remercier des (éminents) services rendus. Le succès est foudroyant… Emile Py, président du Comité du Roussillon, est le tout premier donateur et apporte les 50 premiers francs. Il ouvre une sorte de compétition entre présidents. Camille Mitjaville, président de l’Usp, y va de sa contribution (100f), suivi par « un ancien président de l’Usp »  voulant conserver son anonymat, puis par Charles Rosas, Marcel Laborde et Jep Xambo… Deux clubs extérieurs piochent dans leur trésorerie : Béziers et Toulon en souvenir « de l’excellente impression qu’a laissé le passage de Roger Ramis sur (leur) herbe. » alors que les équipiers 2 (100f), les équipiers 1 (150f) et le « Club des Mimosas » (supporteurs de l’Usp - 156f) apportent aussi leur contribution… Il y a également une note plaisante (???) Celle de Popaul Gavalda versant la (colossale) somme de 0,50f, conduisant à une mise au point de Paul Gavalda le lendemain, criant que la somme souscrite l’a été « à (son) insu »… « Les 20 Pelousards, réunis après le match de dimanche » déposent une coquette somme et (re)lancent un appel au peuple. Mais les anonymes versent déjà. En nombre.

C’est peut-être (et surtout) ce geste qui émeut Roger Ramis. Les Pelousards ! Les barons de la bourse plate qui restaient des heures à braver le froid, attendant que le talent de Roger Ramis les réchauffe et leur donne la compensation des deniers qu’ils avaient laissés aux guichets. Roger Ramis prend donc sa plume. « J’ai lu avec une agréable surprise l’initiative des Pelousards qui ouvraient une souscription en vue de m’offrir un objet d’art. Je vous remercie infiniment du concours que vous avez donné à un témoignage d’estime publique qui est la grande joie de ma carrière sportive. » Il dit encore sa « gratitude à tous les souscripteurs » et demande à L’Indépendant que l’on veuille bien « clore la souscription. »… Il y a pourtant un soubresaut ultime. « Les amis de l’Usp du café Roque du Boulevard St Assiscle » arrivent après la clôture avec 132f qui font grimper la somme totale à 3.461f… Roger Ramis porte son choix sur une œuvre de Boucher et choisit de la recevoir dans l’intimité… Là se terminent les épousailles entre Roger Ramis et l’Usp. Snif, snif !

 

Jo Socdelac
 

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Il y a des jours com’ ça

 

Il y a des jours com’ça où l’on ferait mieux de se rendre à la pêche plutôt que d’aller gentiment s’ébattre sur un terrain de rugby. Le 7 février 1932 entre dans ce cadre-là. C’est un jour à deux fois double peine.

Ce 7 février 1932, l’Us.Thuir joue et perd à La Teste (8 à 3) en poules de 5 du Championnat de France Excellence. Quelques jours plus tard les sanctions tombent… « Suspension pour deux ans du capitaine André Bruzy pour menaces à arbitre. Avertissement sévère avec menace de suspension du terrain de l’Us.Thuir. » Hum ! Chauds, les marrons, chauds !... Bien sûr les Thuirinois se rebiffent. C’est une affaire qui devient affaire d’état. L’Ust fait jouer le canal habituel du Comité du Roussillon qui, par la voix de son président Charles Rosas, prend immédiatement la défense du joueur auprès des instances de la Fédération. Le cas est aussi évoqué en… séance du Conseil municipal de la Ville de Thuir. Le 30 mars 1932, une délibération est votée et donne pouvoir au maire, Louis Noguères, pour intervention à Paris face aux autorités de la Ffr… Les grands moyens !

Ce même 7 février 1932, les Quins jouent et perdent à Auch (6 à 5) en poules de 5 de ce même Championnat de France Excellence. Quelques jours plus tard les sanctions pleuvent (air connu)… « Le talonneur Mouragues est radié à vie pour voie de faits sur arbitre. Les noms de trois joueurs fautifs doivent être communiqués pour être sanctionnés de trois mois de suspension avec sursis. Un avertissement sévère est adressé aux Quins avec menace de suspension du terrain. » Hum ! Chauds, les marrons, chauds !... Bien sûr les Quins s’insurgent. Pour leur défense, ils font état de leurs joueurs blessés dont un est « toujours alité fin février » ; d’un match outrageusement allongé (« 50 minutes en première mi-temps, 57 en seconde. »), les Auscitains marquant l’essai de la victoire à la 106è minute ; de trois joueurs des Quins expulsés, deux pour observations auprès de l’arbitre sur des irrégularités de jeu, un troisième pour… «  s’être plaint d’avoir été blessé » ; de l’arbitre de touche quiniste exclu pour s’être récrié après une action litigieuse ; du fait que l’arbitre ait, à plusieurs reprises, « pris le ballon des mains du demi de mêlée des Quins pour introduire lui-même » (ce n’était pas inhabituel à l’époque). Bref ! Dans le style arbitrage à la maison, si l’on en croit les Quins, le directeur de jeu, M.Roquebert, pouvait très difficilement faire beaucoup mieux… Que demandent les Quins ?... Tendez l’oreille… Que leur soit réservé « ce que la société accorde aux pires criminels : des juges impartiaux, une enquête sérieuse avec audition de tous les intéressés et la sanction équitable des faits. » Les grands mots pour soigner les gros maux !

Qu’il s’en est passé de belles dans l’Histoire de notre rugby !

Jo Socdelac

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Charles, que font les matons ?

 

24 mars 1946, les juniors de l’Usap jouent un match éliminatoire du Championnat de France Frantz-Reichel… à Carmaux contre… Carmaux. Au pays des gueules noires. La rencontre bascule en toute fin de temps réglementaire quand l’arbitre accorde une pénalité aux locaux « 22 mètres en bonne position ». On appelait/appelle ça « l’arbitrage à la maison, la prime au club qui reçoit. » Elle passe, cette pénalité généreusement accordée à quelques secondes de la rentrée aux vestiaires. Carmaux coiffe l’Usap 13 à 11, 2 essais transformés et 1 pénalité à 3 essais (Garau, Cabaribère, Roig) et 1 transformation (Vigarios). Le retour vers Perpignan est difficile parce qu’une idée taraude les Usapistes : « La meilleure équipe - et de loin - a perdu le match. » A cela, on ne peut trouver d’autre explication que « celle de l’attitude d’un public forcené qui influença l’arbitre et qui même, à certains moments, se laissa aller à lapider les juniors usapistes. »… Quoi ? Lapider* les juniors usapistes ???? Mais il y avait des sauvages autour des stades en ce temps-là !!!!

 

2 novembre 2013, l’équipe 1 de l’Usap est en route vers le stade d’Oyonnax. Elle y joue un match de poule. Chemin faisant vers Charles-Mathon (nom du terrain local), le bus des Catalans traverse « un quartier sensible », « un quartier chaud. » Une de ces zones en voie de multiplication en périphérie de nos cités… Paf ! Paf !! Des bruits crépitent. Deux vitres explosent. Le bus est « caillassé. »… Quoi ? Le bus de l’Usap est caillassé ???? Mais il y a des sauvages dans les villes de France de nos jours !!!! Il y a mieux, à mon sens, pour entrer dans l’ambiance d’un match que de se faire caillasser**… Heureusement, pendant la partie, ce fut plus calme. James Hook et ses potes se la jouèrent calmos tout plein, (trop peut-être ?) et tout se passa pour le mieux. Pas de lapidation. Plus de caillassage. Match terminé, les joueurs usapistes purent revenir vers leurs bases sans autre encombre en empruntant… le bus d’une penya de supporteurs. Pas cabossés par quelque caillou méchamment lancé. Pas cabossés, non ! Mais « oyonnaxés »*** 80 minutes durant. Quoi ? Les joueurs de l’Usap oyonnaxés ???? Mais il y a des vaillants sur les stades de notre Top 14 alors !

 

* Lapider (du latin lapidare). Tuer, attaquer, poursuivre à coups de pierres. (Petit Larousse)

** Caillasser (langage familier). Jeter des pierres sur… (Petit Robert illustré)

*** Oyonnaxer (nouveau vocable). Se faire bouffer à la sauce oyonnaxaise (Petit dico du rugby de chez nous)

 

Lapider, caillasser, oyonnaxer ! Il s’en passe de belles dans le monde du rugby. Charles, que font les matons ?... François, n’y a-t-il pas le feu sous ton toit !

 

Jo Socdelac

 



2 minutes 30 qui apportent du piment

 

La fin de Usap vs Bègles-Bordeaux du 26 octobre de 2013. Vous l’avez gardée en mémoire ? Peu soutenable et somptueusement belle !... Des gars (les Girondins) qui ont fait un match du tonnerre de Dieu accaparent le ballon et pilonnent en règle la ligne de buts usapiste. Ils ont 3 essais en poche contre 1 à leur adversaire. 1 de plus et ils perdent le match certes (trop gros écart pour espérer remonter) mais empochent le point bonus offensif + le point bonus défensif (du jamais vu à Aimé-Giral !). 2 points au classement… En face, des garçons (les Catalans) qui n’ont pas fait un match du tonnerre de Dieu mais déploient à ce moment-là des trésors défensifs colossaux et plaquent, plaquent toujours et plaquent encore. Aux confins de l’héroïsme. Aux confins extrêmes… Pourquoi donc, puisque le match est gagné ? Parce que si essai il n’y a pas, les Girondins partent fanny au niveau points de classement. Et c’est ce que les Catalans veulent pour distancer au maximum un concurrent direct à la qualification… Pendant ce temps, le chronomètre de M.Marchat n’en finit pas d’égrener ses secondes. Terminus quelque 2 minutes 30 après la sirène. Quand il y a première faute. Et c’est ce qui m’inspire le Potin du jour.

15 novembre… 1945 !... Claude Thuillard, journaliste au « Républicain » (L’Indépendant pendant la Guerre Mondiale 2) prend la plume. Qu’est-ce qui le tracasse en ce 15 novembre 1945 ?... Un M.Lacoste a sifflé la fin de Roanne-XIII Catalan 2 minutes 30 avant le terme du temps réglementaire. Et le scribe déchaîne sa plume : « La question du chronométrage est toujours à l’ordre du jour. Il est irritant de constater que des referees sont souvent incapables de s’apercevoir qu’une partie de rugby doit durer 80 minutes (…) Le directeur de jeu a 90 fois sur 100 une montre remplie de fantaisie (…) Au water-polo, en plus de l’arbitre du match, un chronométreur est chargé uniquement de mesurer le temps (…) On a vu des parties faussées en rugby à 15 par la faute d’arbitres ne tenant pas compte de l’heure qui fuit (…) Préconisons la création de délégués-chronométreurs. Comme cela, les délégués serviraient à quelque chose. » Et paf !!! Prends ça dans les gencives… Et constatons qu’il a fallu quelque 50 ans pour adopter (en rugby) les préconisations de Claude Thuillard.

Revenons à Usap-B.Bordeaux… Puisqu’en un temps, le rugby a été capable d’imiter le water-polo et ses délégués-chronométreurs, pourquoi n’imiterait-il pas le football à présent et le coup de sifflet à la fin de l’ultime seconde pile de jeu effectif quelle que soit l’action jouée, sans attendre nécessairement une faute ?... Oui d’accord. Mais je vais vous dire. Est-ce que le match Usap-B.Bordeaux aurait été aussi beau sans ces 2 minutes 30 supplémentaires de suspense créve-cœur ? Oh que non ! Oh que non !... Surtout que les Usapistes ont été superbes pendant ce temps. Et surtout parce que l’Usap… a réussi son coup. Sinon…, qu’est-ce que ça aurait hurlé dans les tribunes d’Aimé-Giral ! Oh que oui ! Oh que oui !... Mais, grand Dieu, qu’elles ont été longues, ces 2 minutes 30 !

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18, 19,…. 20. Bravo, ça y est !

 

A la naissance du « football-rugby », les mots britanniques dans les récits de matchs français n’étaient pas rares… Ceux qui aimaient le sport étaient des « sportmen ». On nous parlait du « great event » pour un grand match ; du « ground », d’un « draw » pour un match nul ; des « wingers », du « back », du « referee ». J’ai même parfois trouvé le « ball » pour le ballon… Les temps ont passé. Et ce n’est pas mieux… On nous a longtemps repu les oreilles du « peel-off »… On nous saoule à présent des « turn-overs », des « hat tricks », des « rucks », des « scrums », du « money time ». Et j’en passe, j’en passe. Nos cousins québécois, eux qui sont pointilleux sur le choix des vocables français, doivent en avoir les oreilles écorchées.

Le 12 octobre 2013, James Hook a remis une autre expression anglophone sur les devants : un « full house ». Un carton plein, si vous préférez et c’est tellement plus joli. Un « full house », c’est quoi ?... C’est quand le même joueur fait le score seul en utilisant les quatre possibilités pour marquer : essai, transformation, pénalité et drop-goal… Il y a extension à présent. Et si d’autres viennent s’immiscer dans la fiche technique, pourvu qu’un ait marqué quatre fois de quatre façons différentes sur une même rencontre, il y a « full house ».

Et ce n’est pas simple. Oh que non !... Beaucoup l’ont frôlé. Beaucoup !... Laissez glisser ces noms qui chanteront à vos oreilles parce que vous les avez pour sûr beaucoup aimés… Daniel Camiade, Robert Topin, Robert Olivéras, Christian Vidal, Antoine Ibarz, Jeannot Lopez, Jean-Pierre Garcia, Charly Artés, Philippe Fernandez, Dominique Appy, Nicolas Laharrague, Manny Edmonds, Thierry Lacroix, David Mélé, Jérôme Porical, James Hook (déjà)… Alain Macabiau aussi. Etonnant parce qu’il faut être buteur régulier pour réussir dans cette catégorie. Contre Dax en 1992. 2e, 1t et 1dg pour Alain Macabiau.

Beaucoup l’ont frôlé… Beaucoup !... Sept l’ont réussi… Benoît Bellot à 5 reprises (Toulon 1998, Dax 1999, Colomiers 2000, Grenoble 2000, Bègles-Bordeaux 2001) ; Eric Tréséné en 3 occasions (Le Creusot 1992, Brive 1993, Bègles 1995) ; Raymond Enrique (Albi et Graulhet 1984) et Pascal Amalric 2 fois (Valence 1988, Nîmes 1989) ; Michel Montanès (Narbonne 1980), Jean-Marc Bourret (Castres 1990), Didier Cambérabéro (Béziers 1998)…. Un seul de ces six a fait seul le score en entier. Benoît Bellot contre Colomiers le 16 juin 2000 en Championnat : 1e, 1t, 5p, 1dg. Comme James Hook contre Gloucester en Coupe d’Europe : 1e, 1t, 4p et 1dg. Les 22 points pour lui. Deux exploits !

Exploit qu’a précédé Christelle Le Duff… Surprenant parce que, comme les garçons au début du rugby, les filles utilisent peu les tentatives de « drop-goal ». Christelle Leduff avait frôlé le « full house » à … 19 reprises : Romagnat, Bourg et Gennevilliers en 2004 ; Bruges x2, Herm et Gennevilliers en 2005 ; Bruges en 2006 ; Caen en 2007 ; Herm et Rennes en 2008 ; Rennes en 2010 ; Lons et Bobigny en 2011 ; Sassenages en 2012 ; Sassenages, Bordeaux, Rennes et St Orens en 2013… Elle l’a réussi le 29 septembre 2013. Contre Caen. 2e, 2t, 2p et 1dg. 23 points ! Les 23 points usapistes du match à la 20ème tentative. Qu’elle est belle la persévérance de ces gentes dames !

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« La besti butifarera »

 

Née en 1902, l’Usp a aujourd’hui 30 ans. Les réjouissances du Trentenaire se doivent d’être grandioses. Qu’est-il prévu ?... Une tombola « gratuite », le ticket d’entrée au match servant de billet, avec les lots suivants : un porc gras (1er prix), un vélo demi course, un phonographe et un carillon ; un banquet par souscription (60f par convive) ; un dépôt de gerbe devant la stèle élevée aux morts du club lors de la Première Guerre Mondiale, par les trois capitaines champions de France (Félix Barbe, Fernand Vaquer et Roger Ramis) ; la mise en vente d’une médaille commémorative (bronze, argent et or) représentant un mouvement de passes d’un côté avec le nom du club et sa date de fondation sur le revers. Une délicate attention au passage : « Les anciens joueurs de l’Asp ou l’Usp, restés fidèles et dévoués au blason, ont droit à une place spéciale sur le stade. »

Date annoncée : le 14 février 1932, jour de la réception de Pau. Oui, mais la mauvaise météo s’en mêle. Pluie diluvienne. Report. Seul le banquet est maintenu. Au Grand Hôtel (là où est le Conseil général de nos jours). Le chef Gadel, le maître- queue du moment, a mis toute sa science culinaire sur son piano de cuisine Et puis, et puis, on dénombre treize discours au moment des toasts. Cause toujours, tu m’intéresses.

Seconde date programmée : une semaine plus tard, le 21 février 1932, jour de la réception de Biarritz. Oui, mais les caprices de la météo viennent tout gâcher (une fois de plus). Après la pluie, c’est la neige qui fait des siennes. Le match est repoussé une seconde fois.

Troisième date proposée : le 13 mars 1932 contre Avignon. La météo est enfin bonne, on peut jouer. Ouf ! Charles Rosas tient le sifflet. L’Usp l’emporte 15 à 8 (3 essais : G.Vaills, Erre, Lavail dont un est transformé, plus un drop-goal de Baco, le talonneur (Vas-y Guilhem Guirado, entraîne-toi !)… Ricard : Erre, Vaills 2, Talayrach, Claret : (o) Bedrignans, (m) Ascola : Fontvieille, Vaills 1, Serre: Lavail, Bousquet : Cazenove, Baco, Sayroux ont joué ce match des trente ans de l’Usp. L’Harmonie de Perpignan et « la musique » du 24è régiment des Tirailleurs sénégalais ont assuré la note musicale.

Et il y eut tirage de la tombola. Quatre roues. Un enfant devant chaque roue. On fait rouler et on note les numéros qui sortent, face au public. Le phonographe fut pour M.Razungles (président de l’Us.Vingrau) ; le carillon pour Jean-Baptiste Villenove : le vélo demi course pour Joseph Bernard… Et le cochon « d’une valeur de 1.000 francs » ? C’était le gros lot de la tombola… Une habitude dans les mœurs catalanes. J’ai trouvé pour la première fois dans les archives trace d’une telle initiative le 26 janvier… 1896 : « Tirage de la Loterie du cochon au Théâtre municipal. Allons ! Hâtons-nous de prendre des billets pour gagner la besti butifarera. » La bête qui sert à faire des boutifares. Fallait bien manger. Et dans la mesure où dans le cochon tout est bon, gagner un porc assurait des tables bien garnies. M.Oms, directeur de l’école Voltaire à Perpignan fut l’heureux gagnant du cochon de la Loterie du Trentenaire.

 

Jo Socdelac.
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Fa temps jà

 

Trois expulsés (temporaires) à Bayonne. Trois expulsés (toujours temporaires) à Brive et l’Usap mouture 2013-2014 en déplacement joue en très/trop imposante infériorité numérique. Il ne faudrait pas que ça devienne une (mauvaise) habitude. Oh que non ! Surtout pas !

Question… Est-ce un cas de figure (trois expulsés sur un même match) qui s’est déjà produit dans la longue et belle Histoire de l’Usap ? Oh que oui !... Vous vous rappelez sans doute les cinq joueurs (dans chaque camp) priés de regagner le banc de touche lors du plus célèbre des Usp-Quins qui se termina à 10 contre 10. Je vous en ai déjà parlé. Allez donc fouiller dans les anciens potins… Il y a aussi les années 70/80 quand les foudres d’Albert Ferrasse faisaient bien des misères à Paul Goze, Jean-François Imbernon, Jean-Claude Ros, Michel Izquierdo ou Jean-Louis Got. Mais il ne me semble pas qu’ils soient passés sous les fourches caudines de Bébert 1er à trois en même temps. Pendant un même match, je veux dire. Ils étaient même souvent suspendus après (appuyez sur… après) match. Par un délégué aux ordres qui venait là (pensaient les Catalans) pour accomplir sa sale besogne de découpeur de licences usapistes. Et ils hurlaient, ces Catalans, comme les loups. Comme Marc Delpoux s’est plaint en soulignant que l’Usap était arbitrée comme « une petite équipe ». Une petite équipe ? L’Usap ? Ah ça non ! L’Usap, messieurs les arbitres, c’est une grande (appuyez sur… grande), très grande, équipe.

Mais attendez. Qu’est-ce qu’on cherchait ? Ah oui, trois joueurs expulsés en même temps. Voyons, voyons, voyons !!!... Euréka !... 20 novembre 1938. L’Usap reçoit Grenoble en Challenge Yves-du-Manoir. Ce n’est pas un bon cru pour l’Usap, ce Du-Manoir. Jean Teulière est parti en Languedoc (études de médecine). Lucien Ballini a été reçu à l’Ecole normale d’Education physique (Paris). Jep Desclaux, Jean Serre, Roger Vails, Louis Montagne et Ferdinand Danoy sont allés jouer avec le ballon des XIII. L’Usap est décimée, se lamente et rate sa qualification pour les phases finales (du Du-Manoir). Pourtant en ce 20 novembre 1938, l’Usap joue bien, a du cran et l’emporte. Du cran ! Peut-être trop ?

A l’approche de la mi-temps, « le jeu devient heurté. Les lignes d’avants s’expliquent sérieusement. L’arbitre doit intervenir. » Traduction : « Ici, ici, c’est Per-pi-gnan !... Et on va le faire savoir. Tout en douceur. »… M.Carrére, directeur de jeu, use des trilles de son sifflet pour revenir au calme et expulse… les deux premières lignes. Sauveur Moly et Jean Calvet, les deux piliers, plus Marceau Faliu, le talonneur, regagnent, tout penauds, le banc de l’Usap. Ils reviendront en jeu un peu plus tard.

Tout ça pour dire quoi ?... Que des expulsés il y en a eu, il y en a et il y en aura. Inévitable. Mais il me semble que Marc Delpoux a raison. Une équipe qui commet des fautes à répétition et subit la colère de l’arbitre est une équipe dominée. Et je préfère de beaucoup une Usap dominatrice. Ah ça oui. Dominatrice !

 

Jo Socdelac

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Perpignan, ses stades et leurs noms

 

Mercredi 9 octobre 2013 à 17h30, l’espace sportif du Chemin de la Poudrière à Perpignan a officiellement pris le nom de « Plaine de jeux André-Sanac »… Voilà donc André Sanac, le capitaine des « champions de France-Vainqueurs du Challenge Yves-du-Manoir 1955 » fort justement honoré… Au moment où la France (politique) se débat dans et fait débat sur, le non-cumul des mandats, André Sanac, anobli sur les ondes par Loys Van Ley en « Sire de Trouillas », est un sacré… cumulard. Trois stades portent son nom. A Perpignan. A Villeneuve-de-la-Raho. A Saint Génis des Fontaines… Mérité tant l’aura d’André Sanac, 10 capes en équipe de France, est colossalement énorme.

D’autres, sur Perpignan, ont leur nom inscrit au fronton d’un stade… A la Mi-Vernet, il y a Aimé Giral. Façonneur du premier titre de champion de France de l’Asp, mère de l’Usap. D’un maître coup de pied. Du bord de touche. Dans les minutes ultimes, celles où il ne faut pas trembler. Mort au champ d’honneur… Sur la route de Thuir, on trouve Jean Laffon. Les archives le font « mécène » et « dirigeant de premier plan » au temps où le rugby fut porté sur les fonts baptismaux. Disparu au Front lors de la Première Guerre Mondiale… Au Haut-Vernet, réside Gilbert Brutus, personnage charismatique mais complexe. Fondateur du Sop, père de l’Usap. Entraîneur émérite, cinq fois finaliste du Championnat de France et deux fois champion (1925 avec l’Usp, 1929 avec l’Us.Quillan). Arbitre de premier plan (2 finales du Championnat de France). Résistant, mort sous la torture… Au Moulin à Vent, on trouve Roger Ramis. «Le Nin », enfant prodige qui faisait lever les foules. Quatre fois finaliste et deux fois champion de France de Première Division (1921 et 1925 avec l’Usp). International aux trois sélections auxquelles il mit un terme en refusant de serrer la main du président de la Fédération dans un vestiaire. Le jeu qu’on lui faisait jouer ne lui convenait pas. Un sacré caractère. Bien trempé… André Sanac, André-le-Preux, est de cette étoffe-là. Altier. Fort. Courageux. Meneur d’hommes. Il n’est qu’à voir le visage des potes d’alors, ses frères d’armes, lorsqu’ils évoquent « André ». Leurs yeux pétillent le respect. Celui dû/accordé aux chefs. Aux Grands.

Jean Payra, mort en 1937, a aussi eu un stade portant son nom juste avant la Seconde Guerre Mondiale. Homme politique de premier plan (maire de Perpignan, député et sénateur des P.O), Jean Payra fut un homme de rugby à la naissance de ce sport. Un pionnier. Un débroussailleur. Fondateur et joueur de l’Asp dont il assura le capitanat. Lui aussi du bois des hommes de légende… Mais où était ce stade ? Où ? Vous le savez ? Youpi ! Je suis preneur. Un grand merci d’avance.

André Sanac, Aimé Giral, Jean Laffon, Gilbert Brutus, Roger Ramis, Jean Payra… Fermez les yeux et laissez les souvenirs défiler. Ils sont superbement beaux… André, Aimé, Jean, Gilbert, Roger, Jean !!! Sanac, Giral, Laffon, Brutus, Ramis, Payra !!!! Ils sont l’Histoire du rugby de chez nous

Jo Socdelac

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Faire suivre à vos connaissances ou amis, svp. Merci !


Eux aussi !

 

Trois matchs sur une semaine. Contre Grenoble le 4 ; au Racing-Métro le 8 ; face à Montpellier le 13. Le tout en septembre 2013. Et les âmes bien pensantes de hurler au surmenage. On-va-nous-les-cre-ver !

Est-ce un cas de figure inédit dans la belle et longue Histoire de l’Usap ? Que nenni !... 1937 ! Reportez-vous en février 1937. Le 7, l’Usap a rencontré Béziers en Championnat ; le 9, Albi en Du-Manoir ; le 14 Brive, en Du-Manoir derechef. Championnat, Challenge Yves-du-Manoir ! Tout ce qu’il y a de plus officiel et de plus sérieux. Pour trois succès. Les trois à domicile (Jean-Laffon).

Creusons un peu plus… L’Usap a joué ces trois matchs avec 17 titulaires plus 2 remplaçants entrants, le Challenge autorisant un changement par rencontre. André Abat, Augustin Bousquet, Georges Casenove, Ferdinand Danoy, Jep Desclaux, Henri Gras, Gilbert Lavail, Henri Moliner, Louis Montagne, Paul Porical, François Raynal et Roger Vails ont joué les trois rencontres ; Marcel Auriach et Claude Barrére, deux ; Maurice Dalbiais, Pierre Rière, Georges Rolland et Jean Serre, une… 13 joueurs sur 17 ont participé aux trois rencontres. Autour des trois quarts de la troupe.

Creusons encore… En trois matchs, Jep Desclaux et ses potes ont marqué… 33 essais, dont 13 seulement furent transformés, et 1 drop-goal. Vous voulez que je vous dise ? En consultant les archives, je découvre chaque jour un peu plus que les points par le pied, ce n’était pas leur truc. Et pourtant ! C’est bien la transformation d’essai d’Aimé Giral qui nous a faits (beaux) champions de France en 1914. Allez y comprendre quelque chose.

Creusons toujours… Ce 9 septembre 1937, l’Usap reçoit Albi en Du-Manoir !... 81 à 9 au coup de sifflet final. 21 essais à trois points (je vous laisse le soin de calculer avec les chiffres de nos jours) et 9 transformations. Les marqueurs ? Rière (6), Ollet (5), Barrére, Raynal et Serre (2), Desclaux, Lavail, Moliner et Porical (1). Les transformations sont anonymes. Peut-être de Desclaux ? Peut-être ?? Je vous dis que ce n’était pas leur truc… Mais 81 à 9 (123 à 9 au régime 2013), c’est le plus gros score réalisé par l’Usap en match officiel. Cherchez ! Je pense que vous ne trouverez pas mieux.

Et « seuss » de 2013 ?... Sur leurs trois matchs en une semaine, ils ont 2 succès et 1 échec au compteur ; 80 points ; 10 essais ; 6 transformations et 6 pénalités. Sur les trois matchs, bien sûr… Karl Château, Nicolas Durand, James Hook, Paulica Ion, Giorgi Djenti, Guilhem Guirado, Dan Léo, Joffrey Michel, Wendila Mjekevu, Jean-Pierre Pérez, Romain Taofifenua et Sébastien Taofifénua ont joué totalité ou partie des trois rencontres. 12 sur 31 joueurs utilisés. Beaucoup moins que la moitié, beaucoup moins. Presque un tiers seulement, presque. Un peu plus quand même.

Mais attention ! C’est bien connu : on peut faire dire aux chiffres (comparatifs) tout et son contraire. Ces chiffres ne parlent pas du temps de jeu, de l’intensité des parties, des kilomètres parcourus en match, de la densité des impacts. Sur ces chapitres-là, les « 1937 » sont (largement) déficitaires. Alors oui, mille fois oui, 3 rencontres en 7 jours de 2013, c’est exagéré. Trop exagéré. Même si les joueurs sont bien, bigrement bien préparés. .. A ce rythme, pourvu qu’ils fassent de beaux vieux ! J’adresserai une prière à Saint Ovale.

 

Jo Socdelac.

 



Semaine 39
La perle de Purll.

 

Vendredi 13 ! Il porte chance pour les uns. Il faut le fuir pour les autres. Choisis ton camp, camarade !... En ce vendredi 13 septembre 2013. Usap-Montpellier est au programme ! Un choc de titans ou… peu s’en faut. L’avenir nous dira si les minutes d’entame passeront ou sont dignes de passer à la postérité ; si l’essai de Justin Purl est un moment d’anthologie… Pour le moment, il est beau. Très beau… Récupération aérienne de Sébastien Vahaamina. Sollicité, Dewalt Duvenage alerte James Hook, puis Camille Lopez est dans le coup et dépose au pied le ballon tout près devant Wandile Mjekevu qui récupère et déploie son grand compas pour retrouver Jean-Pierre Pérez à l’intérieur. En longues enjambées, Justin Purl termine le boulot pratiquement au bord des poteaux. 80 mètres de rugby de mouvement, des tonnerres d’applaudissements et des milliers de décibels de vociférations. Aimé-Giral est en folie. Et la Presse, comme il est normal en pareil cas, de se déchaîner.

Midi olympique a appelé ça « l’essai du bout du monde » version catalane, en souvenir d’un essai de Serge Blanco et en a fait (comme Canal + d’ailleurs) « un essai de 100 mètres » sous la plume de Jérôme Fadat (90, un peu plus bas dans la même page sous celle d’Emilie Dudon et… 80 sous la mienne comme sous celle de Vincent Couture dans L’Indépendant. Faudrait quand même se mettre d’accord !) Peu importe en fait, tant il est vrai qu’il est parti de loin et donne le frisson, cet essai… Au point que Midi Olympique en a fait son « essai Gedimat » et Canal + le n° 1 de son Top 10 (les 10 plus beaux essais de la semaine). Et la sémantique ! L’indépendant l’a qualifié de « fulgurant » et lui a promis de « tourner en boucle sur toutes les télés » (Vincent Couture) ; l’a décrété « un des plus beaux marqués à Aimé-Giral depuis longtemps » (Thierry Bouldoire) alors que Philippe Saint André, l’entraîneur du XV de France, le trouvait « culotté » et Vincent Couture « absolument sublime »

Oui, c’est vrai, la perle d’essai de Justin Purll mérite de rester ancrée dans les mémoires, tout comme un essai, pêché dans ces documents que je consulte aux Archives municipales, mérite d’être remis au goût du jour. Vous êtes prêts ?… Nous sommes le 12 décembre 1937. L’Usap reçoit le Lou à Jean-Laffon, son stade encore fétiche mais plus pour longtemps. Il y aura un beau 22 à 5 pour les Usapistes au bout des 80 minutes avec 6 essais au tableau : François Raynal (2), Jacques Palat, Hubert Marty, Henri Gras et Jean Serre (1 chacun). C’est l’essai de Jacques Palat qui domine le lot. J’ouvre en grand le grand bouquin des souvenirs. Pour vous en faire profiter… « Abat, servi, a foncé vers les poteaux, tapé un léger coup de pied au-dessus des adversaires et repris la balle au rebond, a poursuivi sa course et, avant d’être écrasé (sic), a transmis à Llarg. Celui-ci, avant d’être mis en touche, a jeté le ballon par-dessus sa tête, et Palat s’est trouvé là pour la cueillir du bout des doigts et s’effondrer en but avec trois adversaires sur le corps. » Succulent! Je n’ai pas osé changer un seul mot. C’eût été un crime.

Abat, c’est André. Il jouait ailier. Demi de mêlée aussi. C’est peut-être là qu’il se préférait… Llarg, c’est Marcel. Son poste de prédilection, c’était la seconde ligne. Il pouvait passer en tête de mêlée ou en n°8 à l’occasion. Mais rarement… Avec Henri Gras, Jacques Palat, François Raynal, Jean Serre ou Hubert Marty, plus haut cités, ils étaient des vedettes qui faisaient lever les foules. Comme Vahaamina, Duvenage, Lopez, Mjekevu, Pérez ou Purll. Promis, juré ! C’était le même moule.

 

Jo Socdelac

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Le potin de la semaine 24

Un essai 24 carats

D’abord jouée à Céret, puis à Perpignan sur le terrain des Quins, puis à Thuir sur terrain neutre pour finir, la finale visant à l’attribution du titre de champion du Roussillon Honneur-Promotion 1932-1933 a nécessité trois rencontres entre le Co.Céret et les White Devils. Trois rencontres ! Vraiment pas simple. Un soupçon compliqué, même.

Le premier match se joue le 20 novembre 1932, au cours duquel le demi d’ouverture Vixelle « réussit des 40mts un formidable but justement applaudi par un public enthousiaste. » Vrai que ce brave public n’avait pas nombre d’occasions de se pâmer d’admiration devant de tels coups de pied. Il me semble même que les buteurs (droitiers) avaient deux pieds gauches en ce temps-là. Les archives regorgent de tentatives (faciles) non converties… Trois points ! C’est suffisant. Les Cérétans sont champions au terme d’une partie qui a vu « les deux lignes d’avants s’empoigner furieusement sous une pluie qui tombait en rafales, empêchant toute tentative de jeu à la main. ». Mais les empoignades furieuses, c’est pas du jeu à la main, ça ?

Oui mais,… les White Devils (mauvais perdants ?) portent une réclamation (dont on ne connaît pas le motif) et qui est acceptée le 29 décembre 1932 : « La Commission des règlements de la Ffr a décidé que le match de Championnat du Roussillon qui avait été perdu par les White Devils devant Céret était à rejouer sur un terrain homologué désigné par le Comité du Roussillon. » Le terrain de Céret n’était-il pas homologué ? On rejoue donc le 1er janvier 1933. Pour rien, 0 à 0 lors de cette seconde confrontation.

Comme le Championnat de France se profile, il faut faire vite. Le Roussillon a besoin de faire connaître son qualifié. La rencontre no 3 est prévue le jeudi 5 janvier. Les deux clubs se récrient. Leurs joueurs ont un boulot qui ne leur permet pas de se libérer à leur convenance. Ils parlent d’une « anomalie ». Le match est maintenu. Il faut jouer… On joue plus que les 80 minutes requises puisque le score est vierge à ce moment du match. Toujours vierge en bout de première prolongation. Il ne se débloque qu’en cours de deuxième prolongation. Vixelle perce « dans un style élégant », sert Marty qui transmet à B.Olivères pour l’essai de la gagne. La transformation est manquée. L’arbitre siffle la fin tout de suite après, alors que François Chalade, l’envoyé spécial de « L’Indépendant » note qu’à sa montre, « il reste encore sept (bonnes) minutes à jouer. » Ah, ça fait quand même beaucoup. Et c’est ce qui met le feu aux poudres. Les esprits étaient échauffés. Il fallait une étincelle. Elle est là.

Que croyez-vous qu’il arriva ?... Gagné. C’est parti en eau de boudin et ça a pété de partout. Terrain envahi, bagarre générale, femmes affolées devant un tel déchaînement de violence. Pas beau, pas beau du tout. Heureusement, comme le signale le journaliste, « sachons gré à M.Beltran d’avoir évité des incidents plus regrettables encore. » Tiens, « Chou » Beltran était au sifflet ! Vous vous rappelez ? Celui qui avait dirigé le troisième Quins-Usp de l’Histoire et inventé le rugby à 10 en expulsant cinq joueurs de chaque côté… Voilà que notre brave Beltran vient de faire une autre invention : l’essai en or (Dans les prolongations, celui qui marque gagne et on revient aux vestiaires). Peut-être ?... En attendant, je vais vous dire quelque chose. Je ne sais pas si à l’époque il y avait remise de bouclier au champion sur le terrain. Si oui, elle a dû être mouvementée.

A ce stade du potin, je ne résiste pas à l’envie de vous livrer le XV cérétan vainqueur. Ne serait-ce que pour le faire entrer dans le Panthéon du rugby catalan…Planeilles : Olivères, Marty, Massotte, Fondecave : (o) Vixelle, (m) Lacaze : Lopez, Maillols, Vila : Colomines, Montrepos : Carbasse, Saqué, Darné. Des-hé-ros ! (Pas de liaison, svp ! Elle serait malvenue.)

Jo Socdel’Ac

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Le potin de la semaine 23

Le Challenge au fort joli nom

Savez-vous, Vallespiriens, que dans les années 30 (débuts, saison 33-34) il a existé un Challenge du Vallespir. Preuve tangible de la superbe vitalité du rugby dans ce secteur… Qui trouvait-on aux trois coups de cette campagne inaugurale 1933-1934 ?... L’Es.Prats-de-Mollo, le Rc.Saint Laurent de Cerdans (baptisé Rol le 14 janvier 1934 dans L’Indépendant. ?.), le S.Amélie-les-Bains et le C.Arles-sur-Tech.

Se jouent Amélie-Rol (3 à 3) et Prats-Arles (11 à 8) le 14 janvier ; Arles-Rol (8 à 3) le 21 et Amélie-Prats (0 partout) le 28. Puis pour des raisons dont il n’a point été fait état dans les colonnes de la Presse (ou qui m’ont échappé), Prats et Amélie rendent le maillot… Arles-sur-Tech a gagné (face à Saint Laurent) sur ses propres terres. Le match retour (du 4 mars 1934) de cette compétition vallespiro-vallespirienne prend de la sorte des airs de finale… Le monde des grands jours suivit donc la route du terrain laurentin. La confrontation valait le déplacement… On parle du terrain en forme de « cuvette » (Tiens, on se croirait dans le Sapiac de Montauban !); de l’arbitrage « paternellement autoritaire » (Quelle savante alchimie ! Tout un programme !) de Lucien Astrou d’Amélie ; de rafales de vent (C’est pas bon pour les champignons ça. Pour les champions non plus !) qui ont nui au spectacle ; de la partie qui fut assez confuse (C’est la faute au vent. Pas au talent des joueurs !)

Parce que question joueurs, on n’avait pas lésiné… Saint Laurent présentait « sa meilleure équipe » et on remarquait la présence sur la feuille de match de « quelques vieilles gloires » que l’on trouva par la suite « toujours en forme »… Arles alignait « cinq remplaçants » pour lesquels on éprouvait quelques craintes à l’entrée des deux équipes, qui furent en définitive vaines tant ces remplaçants « firent merveille » en cours de match… Du beau monde, rien que du beau monde sur cette pelouse « en cuvette ».

Vainqueurs à Arles, les joueurs de Saint Laurent le furent tout autant sur leur gazon. A eux le Challenge number 1 malgré « quelques jolis départs des trois-quarts adverses qui ne purent conclure par manque de décision et aussi de cran. » Décision et cran ! Tu comprends pas ? Prends ton Petit Larousse et cherche. Peux pas t’expliquer. Comprends pas moi non plus. (Oh le nul !)… L’essai de la victoire, par contre, je pige. Attends ! Je te raconte… Sortie de mêlée classique. Boix (Albert ou Pierre ? Ce n’est pas dit dans les archives) prend le ballon et fonce à travers le pack adverse dans le plus pur style neuvième avant. Il s’en sort, le cuir au bout des doigts, poursuit et sert « admirablement » Jean Touron qui « va à l’essai avec le style et la puissance qui le caractérisent. » C’est suffisant pour prendre et ne plus lâcher les devants. Le premier Challenge du Vallespir a un goût de rousquille… (Rousquille, Touron. Tu suis ?)

En fin de match, les organisateurs se réunissent. La première finale leur remet du baume au cœur et regonfle les énergies qui défaillaient quelque peu puisqu’ils pleurent ouvertement « les regrettables incidents qui se sont produits cette année. »… Le Challenge du Vallespir no1 est mort, vive le Challenge du Vallespir no2 !!!... La bouffée d’oxygène de l’air pur des hauteurs laurentines autorise les initiatives les plus téméraires. « Le Comité organisateur informe les sociétés sportives de l’arrondissement qu’il remettra le Challenge du Vallespir en compétition sur une base nouvelle et élargie. »… Elargie. Voilà le Vallespir qui repousse ses frontières ! Qu’en déduire ? Qu’appel du pied est fait aux clubs du Bas-Vallespir. Parce que plus haut, c’est foutu ! Je ne connais pas de rugby à Lamanère, Serralongue, Villeroge, Coustouges, Le Tech ou La Forge. Des amoureux du rugby, ça oui ! Des joueurs, oui encore ! Des clubs, eh bien non !

Jo Socdel’Ac

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Le potin de la semaine 22

Les trois Mousquetaires, qui étaient quatre

 

La Première Division d’alors, c’est la série Excellence. Les noms changent mais le niveau reste le même. Nous sommes avec le nectar du rugby de France. Il y a d’abord un brassage au niveau départemental, puis les deux sortants (catalans) se retrouvent placés dans un Championnat de France avec des poules de 5, suivies de poules de 3 puis de la finale. Tel est le protocole, du moins à l’orée de la campagne 1931-1932. Mais la Ffr a changé tellement, mais alors tellement de fois sa formule de Championnat qu’il est parfois compliqué pour une chatte d’y retrouver ses chatons. La chatte, c’est la maman. Les chatons, ce sont les petits… Gardez ça en tête. Vous verrez plus loin.

Constat en ce début de saison 1931-1932 : l’Usp, accaparée par la compétition Ufra, fait bande à part et ne joue pas/plus en Ffr et le Stade illibérien, qui regrette le départ « de quelques bons joueurs attirés par les charmes de l’Us.Perpignan » (Marcel Coste, le capitaine, est dans le viseur), s’auto dissout le 17 septembre 1931… Bilan : il ne reste que les Quins et l’Us.Thuir sur la ligne de départ. Le chat est maigre. Lui, c’est le papa. (Vous pouvez à présent oublier). Mais ce chat qui est maigre, il faut le revigorer… Le Gallia football club de Perpignan et les White Devils eux aussi de Perpignan font acte de candidature et se présentent dossier béton au bout des doigts quand le Comité du Roussillon ouvre ses portes un matin de septembre 1931… Dossiers examinés. Dossiers acceptés.

Dès lors, comptons bien. Sans s’attarder sur l’Union sportive de Perpignan qui évolue en Première Division Ufra, on dénombre l’Arlequins clubs de Perpignan (Athos), le Gallia football club de Perpignan (Porthos) et les White Devils de Perpignan (Aramis) qui fréquentent eux aussi la compétition de Première Division. Fichtre ! Quatre ! Ils sont quatre clubs de la Préfecture catalane à opérer dans ce qui se fait de mieux question rugby. Voilà de quoi se faire une idée sur l’engouement que suscite le rugby d’alors chez nous.

Cette année-là, l’Us.Thuir mit tout le monde d’accord en s’octroyant le titre de champion du Roussillon. « Tout le monde d’accord », j’en ai de bonnes. Quins et Thuirinois, les deux finalistes du Championnat du Roussillon Excellence, ne surent/purent pas accorder leurs violons pour trouver en leurs murs un stade à leur convenance pour accueillir leurs deux équipes et en découdre. Ils choisirent d’aller à Narbonne régler leur question d’hégémonie. A Narbonne, sur le stade Maraussan, pour disputer la finale du Championnat du Roussillon ? Dites-moi que je rêve !... L’Us.Thuir en revint victorieuse 3 à 0 (un essai de Gaxet pour faire le petit écart). C’était le 20 décembre 1931

Après le Championnat du Roussillon Excellence, l’Us.Thuir joua cinq matchs de Championnat de France Excellence (1 victoire : Oloron ; 4 défaites : Lourdes, Béziers, La Teste et Oloron, en barrages) ; les Quins quatre (1 victoire : Quillan ; 3 défaites : Le Boucau, Hendaye, Auch)… Oloron, Lourdes, Béziers, La Teste, Quillan, Le Boucau, Hendaye, Auch ! Dieu que le rugby d’alors sentait (bon) la France profonde !

Après le Championnat du Roussillon Excellence, les Whites furent reversés en Championnat de France Honneur. Quatre matchs sont répertoriés lors des poules de 5 : un nul (Lavelanet), deux victoires (Sca.Béziers et Carmaux) et un échec (Tarbes). Un bon résultat global qui ne permit pourtant pas aux Whites de glisser en poules de 3. Mais qui nous autorise un dernier mot… Le millésime 1931-1932 a vu Paul Porical quitter Pézilla-la-Rivière pour endosser le maillot des Whites. Il avait quitté Pézilla ouvreur. Les Whites en firent un centre, un ailier, un arrière sans le fixer définitivement un poste. C’est l’Usp (signature en début de saison 1932-1933) qui le titularisa définitivement en rempart ultime. Comme Gérald, son fils. Comme Jérôme, son petit-fils. C’était le tout début de la Saga des Porical.

Jo Socdel’Ac

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Le potin de la semaine 21

Les As des tifs

 

Le 3 octobre 1932, Jean Rigaud et un groupe d’amis portent… l’Association sportive de la Coiffure sur les fonts baptismaux. Pourquoi donc ?... Parce que « l’air chaud des séchoirs, les vapeurs diverses, les émanations des chevelures, l’haleine de la clientèle ainsi que les conditions fort précaires d’hygiène dans laquelle travaillent les coiffeurs prédisposent à la maladie, il leur faut s’ils veulent conserver leur santé réagir par le sport. » Quel tableau, mes aïeux ! Mais le rugby thérapeute est là, qui veille… L’As de la Coiffure ! Moi, je suis sûr qu’ils ont réfléchi à leur coup. Après tout, être coiffeur n’empêche pas d’avoir recours à la réflexion. Parce que l’As de la Coiffure dévie vite sur « Tiens, voilà les As de la Coiffure » quand ils arrivent sur un stade de rugby. Les As de la coiffure ? Les champions, les no1, les meilleurs de la Coiffure. Le truc qui donne envie de bomber le torse tant on est fier de porter ce maillot et de représenter le miel d’une profession digne d’admiration parce qu’elle s’occupe avec vigilance et talent de notre cheveu (ou de ce qu’il en reste)… crasseux, si l’on en croit le communiqué cité.

Le 28 octobre 1932, les As de la Coiffure se donnent un Bureau. Jean Rigaud est installé à la présidence. Albert Bédrignand devient secrétaire général avec Joseph Battle pour adjoint. Charge à Marcel Millet de tenir les cordons de la bourse, avec Antoine Xiffre. Ils sont déjà à leur aise dans leur siège social : le Café Toubert, sis route de Thuir. Et ils en profitent pour faire un appel du pied : « Les jeunes gens exerçant le métier de coiffeur et désirant pratiquer le rugby sont priés de se manifester au siège de la Société, Café Toubert. »

Le premier match répertorié dans les archives vient le mercredi 2 novembre 1932. Peut-être un jour historique ! Peut-être ? Je vous dirai pourquoi… Choisir un 2 novembre pour naître est déjà un joli clin d’œil à l’Histoire. Le 2 novembre, juste après le 1er, la fête de tous les Saints qui vient tout juste après la fête des Morts. Des chrysanthèmes en guise de bouquet de bienvenue dans le grand monde du rugby. Faut quand même oser. Les Figaros l’ont fait… Le match ? Contre une sélection de Perpignan. Il se dit que le temps s’était mis au beau ; que l’arbitre a eu le doigté pour diriger une telle partie ; que la rencontre fut âprement disputée ; que le nombreux public fut discipliné, connaisseur et enthousiaste ; que le score fut nul. Pas le match, oh non, pas le match ! Ce match nul fut de qualité !!!

9 à 9, c’est le score final. Pas énorme non ! Et il n’avoue pas que le jeu pratiqué fut d’une belle teneur. Le décompte des points le dit beaucoup mieux : 5 essais. Cinq essais en 80 minutes ! Aux trois essais de la Sélection de Perpignan, les poulains de Jean Rigaud répondirent par deux essais (A.Bret et J.Battle) plus une pénalité (Marty). « Le nombreux public » se retira enchanté. On lui avait fait passer un très bon moment de plaisir.

Journée historique, je disais un peu plus haut. D’une part parce que je n’ai pas peur du poids des mots. D’autre part parce que je pense fort (même s’il me semble qu’il existait des rencontres inter banques au début des années 30) que c’est la toute première fois que je trouve trace du… rugby corporatif dans le colonnes de L’Indépendant. En 1932. Octobre 1932. Des corpos ! Comme les équipes de la Métallurgie perpignanaise (Us.Comptoir des Fers contre Us.Et Vergés) un peu plus tard. Comme les Terrassous beaucoup plus tard. Comme les Enseignants du Collège Sébastià-Pons plus récemment… Comme le rugby des pompiers des Pyrénées Orientales, deux fois champion de France de la corporation en 2è Division (2008 et 2012)… Historique ! De leurs ciseaux d’artistes, les coiffeurs de Perpignan ont tracé un bien beau chemin. Allez, ne coupons pas les cheveux en quatre. Nos As de la Coiffure sont de sacrés précurseurs.

Jo Socdel’Ac




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Le potin de la semaine 20

Le rugby à coups de feu.

Le 14 février 1932, le To.Perpignan et Corneilla del Vercol se disputent le titre de champion du Roussillon 5è Série. M.Gauby est au sifflet. M.Senyarich est délégué. Ce n’est pas la finale de la Coupe du monde, non, mais le match a son importance, oui. Au bout de quelques minutes de jeu, des spectateurs entendent distinctement une détonation à laquelle ils n’accordent pas outre mesure importance, croyant à un chasseur qui poursuit « les moineaux avec sa carabine » sur les abords de l’aire de jeu. Pourtant un peu plus tard, cette première détonation est suivie d’une seconde qui n’attire pas plus l’attention que la première. Et la partie, qui captive son monde, se déroule tout à fait normalement, joueurs, délégué et directeur de jeu n’ayant rien entendu.

C’est à la mi-temps, pendant le temps des citrons, que l’affaire prend une tout autre ampleur. Le bruit se répand à la vitesse de la poudre : un spectateur a eu « sa casquette perforée par une balle de revolver. » Fichtre ! C’est autre chose. Il ne s’agit plus de chasse aux moineaux. Et ne voilà-t-il pas qu’un doigt se pointe. « Un  jeune d’Alenya désigne avec certitude une personne de Perpignan. » Un doigt se pointe et l’un accuse vertement alors que l’autre se défend tout aussi vigoureusement. Le public s’en mêle et contient difficilement sa colère mais comme les principaux acteurs ne semblent pas outre mesure gênés, la seconde mi-temps reprend et le match va à son terme. Corneilla l’emporte (3 à 0) et empoche par là même un titre de champion du Roussillon qui fait son bonheur. Le public quitte le stade dans le calme et la discipline. L’incident paraît clos.

Clos jusqu’à ce que le Comité du Roussillon ne l’apprenne et ne prenne l’affaire en main. On ne peut pas laisser des coups de feu tirés dans une enceinte de rugby. Impensable ! Il y va de la crédibilité de ce sport et de la tranquillité des acteurs comme du bien être des spectateurs. Arbitre, délégué et présidents des trois clubs sont alors convoqués par le Bureau du Comité qui les auditionne et constate que « cette affaire est étrangère au match et n’a pas eu d’incidence sur le résultat » qui est donc validé. Mais le président de Saint Nazaire s’émeut et n’entend point en rester là. Il ne voudrait pas que son club qui avait fait de gros efforts pour que tout se déroule parfaitement soit taxé de failles dans l’organisation et se voit refuser à l’avenir l’accueil de telles manifestations. Il monte donc au créneau, se transforme en avocat de ses dirigeants, fait force effets de manche. « L’auteur est inconnu à Saint Nazaire et ne s’est livré à aucune manifestation d’hostilité vis-à-vis des joueurs et de l’arbitre. Pas un seul instant, l’intégrité physique des protagonistes n’a été menacé. Il s’agit tout simplement d’un incident à mettre sur le compte d’un… enfantillage. » ???

Qu’en pensez-vous, vous ? Comme la plupart des gens du Barreau, notre président soucieux de vite voler à la défense des siens ne pousse-t-il pas l’argumentation un peu (trop) loin ? « Enfantillage » ? Le présumé coupable avait quand même une « quarantaine d’années. » C’est un peu vieux pour un enfant. Et puis, que fait-on des deux coups de feu dangereusement tirés au milieu de la foule venue assister à la finale ? Et la casquette perforée, vraie ou fausse, cette histoire-là ? Quand même inquiétant. On ne va pas au match du dimanche pour se faire tirer dessus comme si nous étions de vulgaires piafs.

Mais bon, il y a eu absolution et après être bien monté, le soufflé est retombé, laissant quelqu’un impuni… Je sais qu’on ne commente pas une affaire jugée. Je vais toutefois vous dire le fin fond de ma pensée… Le Comité du Roussillon a fait une grossière faute en programmant la rencontre sur le stade Bonaventure-Durand de Saint Nazaire. Il y avait mieux à faire. Pas très loin, le groupement Théza-Saleilles jouait sur le terrain… Célestin-Mesrine. Mesrine ! Beaucoup plus approprié pour régler les comptes à coups de feu ! Pan, pan !




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Le Potin semaine 19

Un (nouveau) drame sur la Côte

 

En ce 24 octobre 1931, le rugby de la Côte Vermeille vit un drame… « Alors que le Stade port-vendrais était prêt à commencer le Championnat du Roussillon, un accident terrible vient de le frapper par la mort du jeune et charmant joueur Lavail. Lavail était non seulement l’excellent joueur qui savait toujours encourager son équipe mais encore le bon camarade, expression vivante du sportif roussillonnais. » (Indépendant du 25 octobre 1931)… Le drame se produit à Paulilles, là où l’on fabrique des explosifs. L’équipe du jour est en place. Comme quelque 260 ouvriers et ouvrières, Adolphe Lavail est à son poste. Il est en charge du secteur qui renferme le coton azotique. Dangereux ! Très dangereux !! Tant pour lui que pour ses collègues. Adolphe Lavail le sait bien. Il est d’ailleurs réputé pour son sérieux, son professionnalisme, son sens du devoir. On le dit aussi « sobre, excellent travailleur, très prudent et conscient de ses responsabilités vis-à-vis des autres. » Tout à coup, plus de cent kilos de ce coton azotique explosent et font vaciller l’usine de Paulilles. On parle d’« une explosion d’une force et d’une sécheresse incroyables. » Aux alentours tout vole en éclats. Les plaques couvrant les toitures sont projetées en l’air. Les vitres sont brisées jusqu’à 200 mètres du centre de l’explosion. La pluie de ces débris cause des blessures au personnel en fuite… Il est impossible de déterminer les causes réelles de l’explosion… Adolphe Lavail, âgé de 25 ans, meurt sur le coup. Il était le demi de mêlée du Stade port-vendrais. Port-vendres le conduit en sa dernière demeure le dimanche 25 octobre 1931 à 14h30. L’heure, ou peu s’en faut, où le Championnat du Roussillon devait débuter. Le match contre Canohès est repoussé au dimanche suivant.

Le 1er novembre, l’ombre d’Adolphe Lavail plane sur le stade de la Presqu’île. M.Gony, le président canouhard fait d’ailleurs bien les choses. Avant match, les deux équipes se rendent au cimetière et déposent « deux superbes gerbes de fleurs» sur la tombe de Lavail et celle de Costa, un autre joueur port-vendrais lui aussi prématurément décédé, « deux équipiers frappés en pleine jeunesse et en plein travail. » Gros moment de recueillement. Et puis le match a lieu. Il faut bien que la vie suive son cours. Les Port-vendrais signent le premier succès de la saison neuve : 13 à 0. Un essai de Serra transformé par Danoy et deux drop-goals de ce même Danoy en tout début de match. Des drop-goals à quatre points. Etonnants, ces drop-goals ! D’une part parce qu’ils rapportaient encore quatre points chacun (plus que l’essai à trois points). D’autre part parce que ce n’était pas une option de jeu courante. Alors deux dans le même match, vous pensez ! Il y a de quoi étonner et s’étonner.

Le commentaire du match qui figure dans les archives est tout ce qu’il y a de plus… normal. Le public, le temps, le petit mot sur l’arbitrage, la superbe qualité du jeu des locaux, la belle résistance de la défense des visiteurs. Et puis un jugement sur la prestation du joueur ayant suppléé Adolphe Lavail… « Le demi de mêlée s’en tira honorablement sans complètement faire oublier le regretté Lavail. » Tout est très diplomatique. 1) On ne cite pas le nom du demi de mêlée remplaçant qui va à présent être titulaire. Pour bien marquer que Lavail est toujours là. 2) On juge sa prestation honorable, donc susceptible d’être honorée mais pas encore suffisamment convaincante pour gommer le jeu de Lavail des mémoires. 3) On n’oublie pas, ni un peu, ni complètement (oh que non !) Adolphe Lavail, ce garçon à qui on a trouvé de superbes qualités.

Adolphe Lavail !… Si, un de ces jours, vous allez faire un tour à Paulilles, endroit devenu un magnifique lieu de promenade, ayez une pensée pour Adolphe Lavail, le jeune demi de mêlée du Stade port-vendrais, trop tôt disparu sur ce site, un jour d’octobre 1931.

 

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Le potin de la semaine 18

 

Les pieds dans le plat

 

Laurent Bénézech (le pilier international aux 15 sélections) fait le buzz. Le voilà qui se taille un franc succès en affirmant à hue et à dia que le dopage circule dans le monde du rugby. C’est pire que les pieds dans le plat, c’est un gros pavé dans la mare. Avec des éclaboussures qui vont gicler un peu partout si on n’y prend pas garde. Et elles vont salir, n’en doutons pas.

Y a-t-il déjà eu pareil coup de pied dans la fourmilière parmi les gens du rugby ?... Oui… Le 20 avril 1921… 1921 ? Oui, oui et oui, 1921 !! Sur un autre registre... Gaston Vidal, sous secrétaire d’Etat, inaugure le stade d’Elbeuf sur lequel joue un club au nom superbe : les Touristes Elbeuviens. C’est pas beau ça ?? Le (sinistre) ministre (soit trop, soit pas assez bavard) y va d’un discours rapporté dans « L’Auto »: « Méfiez-vous qu’en voulant imiter Perpignan et Toulouse, vous ne les imitiez en trop de choses et notamment dans une certaine tendance : le professionnalisme sportif contre lequel je tiens à m’élever avec toute ma vigueur. » Aïe !!! Soit tu en dis trop, soit tu n’en dis pas assez, mon brave !… L’Usp et Stade toulousain demandent explications et exigent excuses publiques. Of course !… Le 10 mai 1921, Gaston Vidal s’en sort (?) par une pirouette. Il n’aurait pas tenu les propos qu’on lui prête et il y aurait quelque part « une erreur de sténographie ou plus exactement de ponctuation. » (?!?!) dans le texte publié. Allons bon ! Continue, on va te croire... Le 18 janvier 1922, ce même Gaston Vidal en remet une couche. « Qui osera nous faire croire que les gens qui jouent un dimanche à Perpignan et l’autre à Chartres exercent véritablement un métier en dehors du sport ?. » Il déchaîne alors une tempête. Trop, c’est trop !!! En tant que délégué au Conseil de la Ffr pour l’Armagnac-Bigorre, il est d’abord radié (9 février 1922) puis convoqué devant un jury d’honneur… Devant lequel il soutient « ne pas avoir voulu critiquer un club quelconque mais montrer du doigt les méthodes de déplacement rendant de plus en plus difficile la pratique de l’amateurisme pur. »… Il doit être convaincant puisque le jury d’honneur est convaincu. Sa radiation est annulée.

Alors, question… Les joueurs d’alors touchaient-ils de l’argent ?... J’ai relevé une affirmation dans une interview-confession de René Salinié (champion de France 1921 avec l’Us.Perpignan) à Roger Dries dans les colonnes de Midi Olympique alors qu’il (René Salinié) était à une courte encablure de ses 100 ans, qu’il n’a d’ailleurs pas atteints (de peu)… « On touchait de l’argent mais de manière secrète. »…Alors, réponse… C’est oui, mais sous le manteau. Ce que tout le monde savait d’ailleurs…. Et René Salinié, décédé en 1996, qui a donc connu les débuts du professionnalisme en 1995 d’ajouter : « Je trouve normal que les joueurs d’aujourd’hui soient officiellement payés. Le rugby est un spectacle. Celui qui en est un acteur doit être rétribué en fonction de sa compétence. » Voilà le professionnalisme entré dans la normalité alors que le dopage se débat dans l’anormalité. La normalité et l’anormalité. Un si petit et un si grand écart. Presque un monde… Et pourtant, j’ai confiance.

Pour preuve… Le 12 avril 2008, en fin de match contre Castres, douze joueurs (Chouly, Hines, Hume, Laharrague, Tincu et Tonita pour l’Usap) ont subi un contrôle : prélèvements capillaire, sanguin et urinaire. Et on n’a rien trouvé. Alors, même si pour Lance Amstrong on n’avait rien trouvé non plus, je crois à un monde beau et pur. D’ailleurs, il me souvient…Le 9 mars 2001, le staff médical de l’Usap a tenu une conférence de presse de laquelle il ressortait que les joueurs de l’Usap n’avaient pas besoin de se doper pour être performants. Le club annonçait…75 000 euros dans l’année pour l’achat de boissons de récupération Des boissons énergisantes licites... 75.000 euros ? Ah ?!?... Barend Britz coûtait moins cher en bières.

Jo Socdel’Ac

Nom d’un pétard ! A entendre tout ça, j’ai ma dose (de rage). Vous allez voir. On va nous créer une Commission d’enquête qui ne découvrira rien ou qui essayera de nous persuader que le rugby n’a pas besoin de mauvaise herbe à fumer et qu’il fonctionne au tilleul-menthe

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                                                      Le potin de la semaine 18
 
            Des… histoires… (de coups de pied)… historiques
 
L
 
a façon de comptabiliser les actions décisives en rugby a évolué au cours des ans. Beaucoup évolué… Je passe (vite) sur la période (difficile à vérifier) dont on dit que l’essai n’était pas comptabilisé mais servait à « essayer » de le valider par une tentative de transformation pour inscrire des points… Je passe vite pour rester un peu plus longtemps avec les « vrais » coups de pied. Les nôtres !
Le drop-goal par exemple, autrefois parfois orthographié « drogoal » ou « dropgol » (peut-être des fautes de frappe ?), a rapporté 4 ou 3 points à ses débuts. 4, quand il était marqué sur une phase de jeu (ouverture du demi de mêlée, récupération d’un ballon botté… Comme de nos jours. Les points exceptés). 3, lorsqu’il était inscrit suite à un arrêt de volée qui pouvait se faire dans tous les coins et recoins du terrain… Le drop-goal n’était pas une option de jeu couramment utilisée. Au cours de la saison 1962-1963, l’Usap n’a inscrit aucun drop-goal en Championnat par exemple… Dans le camp Usap, c’est Noël Brazés qui a tiré le dernier drop-goal à 4 points (24 novembre 1946 contre Tarbes en Championnat) et… le premier drop-goal à 3 points (3 octobre 1948, presque 2 ans plus tard, face à Bègles en amical)… C’est Michel Montanes qui atteint pour la première fois le chiffre de 10 drop-goals en Championnat dans la même saison (72-73). Ce qui paraissait colossal à l’époque… C’est Benoît Bellot qui a marqué le plus de drop-goals sur une seule partie (4 contre Narbonne en 1996-1997).
Que dire sur les transformations ou les pénalités ?... Pas grand-chose si ce n’est que, depuis que le football-rugby existe sur nos terres catalanes, elles ont été ce que nous connaissons au plan du comptage des points… Mai sachez que, côté Usap, Jean-Pierre, dit Tino, Garcia est celui qui a réussi le plus de transformations sur un match (9 contre Le Creusot, 1976-1977) et Thierry Lacroix le plus de pénalités sur une rencontre (9 face à Narbonne, puis Agen, enfin Béziers, en 2001-2002).
Les pénalités du dernier… Usap-Stade français en demi-finale de la Amlin Cup me titillent  aujourd’hui… Jérôme Porical assure le succès (des Parisiens) de ses deux derniers coups de botte : 50 mètres une fois, un peu plus la seconde. Qui le connaît (bien) savait qu’il avait la distance dans la patte. Il avait fait pareil, un vrai copier-coller, en finale du Championnat de France Reichel Usap-Toulon en 2005, avec succès catalan…Cette fois, il a ajouté l’odeur du bois. Le montant d’abord ; le montant plus la transversale ensuite. Les senteurs du sapin pour l’Usap… James Hook maintient les siens dans les points grâce à deux pénalités qui nécessitent le recours à l’arbitrage vidéo pour trancher, les deux juges de champ étant dans l’incapacité de décider. Deux, c’était de l’inédit, du jamais vu à Aimé-Giral. Un gag ?
A ce point de ma/votre/notre réflexion, je voudrais revenir sur la pénalité de Jérôme Porical. Celle des 48 mètres en biais qui touche deux fois du bois avant d’entrer. Un montant d’abord, la transversale en suivant… Pafff !... Paf !Paf ! Vous visualisez ?... Costaud, le truc, non ?... Eh bien j’ai trouvé identique mais… en mieux (?) dans le grand livre de l’Usap !
Nous sommes le 11 du mois de décembre 1960. Le Championnat a mené le Catalan Guy Pujol à Mazamet. Il y fait son temps d’armée, il y porte les couleurs du club de rugby local, il y est le buteur attitré. Courant rencontre, notre talentueux Catalan émigré hérite d’une pénalité qu’il décide de tenter… Pafff !... Paf ! Paf !... Vous avez pigé le truc ?... Poteau, puis transversale ! Comme Jérôme Porical. Le hic est que, sur la tentative de Guy Pujol, contrairement à celle de Jérôme Porical, le ballon ne tombe pas dans l’en-but mais revient dans l’aire de jeu… Que croyez-vous que fit l’arbitre de Mazamet-Usap ?... Non, non !!!... Bras tendu et sifflet strident, il a validé la tentative. ????... Vite ! Il nous faut consulter « Le petit rugbyman illustré » !

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Le potin de la semaine 17
La résurrection du temps de Pâques

 

L’avènement est d’une belle rapidité. Digne d’un flash pour excès de vitesse. Marc Delpoux joue et perd une (première) finale du Challenge Yves-du-Manoir le 5 juin 1982 contre l’Us.Dax. Remplaçant, il entre en cours de match. Il est très jeune pour ce (haut) niveau et pour un avant. 18 ans, 6 mois et 25 jours. Le Rc.Narbonne n’hésite pas à mettre dans son pack un joueur dont elle a déjà fait un international Scolaires doublé d’un international Juniors, et dont elle fera un international Militaires, B et A’. Il (le Rcn) a flairé le colossal potentiel de son troisième ligne « génération Pampers ». Il (Marc Delpoux) ne décevra personne… Plus tard, le 30 mai 1992, alors que Marc Delpoux est déjà mentalement du côté de Salses en route vers l’Usap (arrivée en début de saison 1992-1993, jusqu’en 1995-1996), il perd une seconde finale contre le Su.Agen.

Mais, mais, mais… Entre ces deux dates, il est trois finales de ce même Challenge Yves-du-Manoir qui sont, elles, gagnées (par Marc Delpoux) : le 20 mai 1989 (18 à 12 face au Biarritz olympique) ; le 19 mai 1990 (24 à 19 devant le Football club Grenoble) ; le 8 juin 1991 (13 à 12 aux dépens de Bègles-Bordeaux). Trois boucliers soulevés dans la compétition majeure bis du rugby de France, ça vous classe quand même un homme à sa juste valeur. Pour lui dire qu’il est de la trempe des Grands.

Et puis, et puis, et puis… Il y a le 4 juin 1994. Marc Delpoux porte à présent le maillot de l’Usap, une Usap qui se félicite chaque jour un peu plus d’avoir mis un tel tigre dans son moteur et qui se retrouve en finale du Challenge Yves-du-Manoir contre l’As.Montferrand. Le match se joue à Dax. Jacky Rodor est président. Paul Foussat et Jean-Louis Arcour sont entraîneurs. Les Catalans s’y rendent, avides de combler un trou béant qui les voit sans titre depuis 1955. Presque 40 ans de disette. Une éternité !!... Alain Macabiau, le capitaine est parti en tournée avec l’équipe de France. Marc Delpoux hérite des galons. C’est là une marque de reconnaissance à laquelle le Gavatx est sensible… Le match ? Tendu. C’est le pied d’Eric Tréséné, un talent fou, celui-là aussi, qui le débride. Un drop-goal des… 65 mts assomme les Montferrandais au moment où il galvanise les Usapistes. Les plus beaux succès trouvent toujours leur source dans un exploit. C’est le cas ce jour encore… Le torse gonflé de fierté légitime, Cap’tain Marc Delpoux peut aller chercher le trophée. Son quatrième !

Quatre Du-Manoir exposés dans une vitrine aux souvenirs du côté de Gruissan !... J’ai cherché dans le palmarès du Rc.Narbonne, champion incontesté dans la discipline (9 Du-Manoir gagnés) et j’ai trouvé que seul Jean-Michel Bénacloi (5) fait mieux. Marc Delpoux est sur le podium de l’épreuve organisée par le Racing club de France, bien au chaud à sa deuxième place, ex-aequo avec Henri Ferrero… La performance valait bien un clin d’œil. Il est venu en début de saison 1994-1995, dans les colonnes de Midi Olympique sous la plume de Christian Roques. La photo est révélatrice. Une scie. Un Bouclier écorné. Voilà Marc Delpoux propriétaire d’un morceau du trophée qu’il tient dans sa main droite.

Pourquoi Marc Delpoux ? Pourquoi ce Challenge Yves-du-Manoir que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ressuscité ?... Parce que vous avez certainement lu la déclaration de Marc Delpoux dans la Presse : « La Coupe d’Europe quand il n’ y a pas de clubs étrangers en face, c’est un peu comme le Du-Manoir d’avant. »… Rien de dévalorisant dans la bouche du manageur usapiste. Simplement le besoin de voir ses joueurs se frotter à l’inconnu qui donne souvent des poussées d’adrénaline et permet de se sublimer pour élever le niveau, son propre niveau. Rien de dévalorisant parce que Marc Delpoux a connu d’immenses moments de bonheur dans cette compétition… Il voulait certainement dire qu’il aimerait bien les revivre en… Amlin Cup. Allez l’Usap !!

Jo Socdel’Ac.

Delpoux + une Coupe de France, + une demi finale du Championnat de France 1989

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Raymond sauvé des eaux, on passe au Drop

 

 

Raymond le dit.… Le potin sur le match Stade illibérien-As.Montfferrand (que je vous ai proposé il y a quelques jours) a inspiré deux réflexions à Raymond Rebujent et il nous les a communiquées… 1) Suite à la rencontre mentionnée et éblouis par la qualité du jeu des Montferrandais, les sociétaires du rugby d’Elne ont pris la décision d’arborer les couleurs Jaune et Bleu. C’est là que sont nés les maillots qu’ils portent encore nos jours d’ailleurs… 2) Le déplacement à Dax et les ennuis à cause des inondations ! Raymond Rebujent se rappelle que c’est lui qui est (bien involontairement) à l’origine de tout le retard et donc de tous les ennuis. Il habitait en ce temps-là route de Thuir dans le bâtiment de Bahu-Romeu. La voie qui passe sous le pont des chemins de fer à hauteur des Hlm des Haras était submergée par les eaux. Ce sont les pompiers, sur la brèche à cause des inondations, qui sont venus chercher Raymond Rebujent avec un Zodiac. Mais l’opération-sauvetage prit du temps et occasionna un retard qui alla s’amplifiant pour rejoindre la Llabanère. D’où le voyage mouvementé vers Dax. Un voyage dont Raymond Rebujent se souvient, et pour cause, comme si c’était hier. « Souvenir, souvenir », m’a-t-il mailé… Imitez-le. Si vous avez quelque chose à nous dire, n’hésitez pas.

 

 

J’ai trouvé… Lorsque je vous ai parlé, il y a quelque temps des 18 clubs de Séries départementales qui animaient les dimanches de Perpignan, j’ai mentionné le Drop. Il me semblait évident que les fondateurs de ce club s’étaient creusé la tête pour lui trouver un nom d’une telle originalité qu’il prenait de toute évidence naissance dans la phase de jeu appelée « drop-goal ». Mais que voulait dire le sigle D.r.o.p ?... J’ai découvert la signification au hasard de la lecture d’un compte-rendu de match d’époque. Je vous en fait donc part… D est pour Diables ; Ro pour Rouges ; et P pour Perpignan, bien sûr. Les diables rouges de Perpignan. Pas étonnant en fait puisque l’appellation était à la mode. En 1914, les Aspéïstes non mobilisés avaient débaptisé l’Asp qui s’appelait les Green devils (les Diables verts) pendant tout le temps de la Première guerre mondiale. De plus, dans les années 30, les White devils (les Diables blancs) étaient un club en vogue sur Perpignan… Je sais même gré aux dirigeants du Drop de n’avoir point cédé à l’anglicisation ambiante et d’être restés bien Français. Je préfère Diables rouges à Red devils… Mais il est vrai que pour faire Drop, la dénomination française était impérieuse. Sinon nous aurions peut-être eu droit à Red devils. Peut-être. Ouf ! Adoptons donc le… « Fait in France. »

 

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Le ballon de la Ville et le ballon des Champs

 

Reportez-vous aujourd’hui au 5 juillet 1931… Dans une époque où le « football-rugby » est florissant, le « football-association » tente de se faire une place au soleil. C’est après tout son droit le plus élémentaire. Ce 5 juillet 1931, sans être un grand jour du ballon rond, est un beau jour. Vraiment un beau jour. Même s’il y a trois exclusions en cours de match, dont deux étonnantes dans la mesure où l’arbitre permet le retour des joueurs sur le terrain alors que « le règlement le proscrit ». « Bizarre ! » Vous avez dit « étonnant » ?... Deux équipes venues du Boulou et de Perpignan se disputent la finale d’une compétition locale sur le Stadium de Perpignan, tout près de la Place Cassagnes, sur le flanc du complexe scolaire Torcatis-Aliot-Espinet. Vous situez ?... Temps agréable. Belle chambrée. Arbitrage de Sauveur Tapias. Cinq buts à l’arrivée, quatre pour Le Boulou, un pour Perpignan. Le retour vers les portes du Vallespir n’a pas été triste. Les Boulounencs ont festoyé. Légitime après tout. Ce n’est pas tous les jours que l’on fiche une telle pâtée aux gars de la Ville. Les gars des Champs ont gagné. Bravo à eux !

Mais que vient faire le « football-association » sous la plume du scribouillard de l’Académie Jean-Michel-Canet, toute dévolue au ballon ovale ? Oui, que fait-il là ?... 1) Les vainqueurs bas-vallespiriens portent les couleurs du Boulou sportif. Ce Boulou sportif que Claude Peus et Armand Lafuente président et à qui ils font vivre sa plus belle vie à quinze joueurs sur le pré (vert) de nos jours… 2) Les Perpignanais défendent le maillot de l’Usp. Une Usp qui a déjà quelques titres de gloire accrochés au revers du veston, titres obtenus dans les compétitions organisées par la Fédération française de rugby à XV. 3) L’épreuve dont Boulounencs et Perpignanais se disputent la garde du trophée est le Challenge Jules-Chevalier. Jules Chevalier, le président de la section « football-rugby » de l’Usp, le « Petit père » des amoureux du ballon ovale, celui dont une des tribunes du stade Aimé-Giral porte le nom. 4) Il faut regarder au plus près la liste des joueurs titularisés en ce 5 juillet 1931.

Les joueurs donc… L’Usp marque en première période sur un « goal » (ah !?) de Lottier. Son gardien de buts Lloveras se fait remarquer en repoussant un penalty « d’un magnifique plongeon » et recule d’autant la défaite de son équipe. Parce que Costacéque inscrit deux buts pour le Boulou dans le second « half », dit le compte-rendu d’époque qui se pique d’un second anglicisme (c’est d’ailleurs la mode en ce temps. Comme de nos jours d’ailleurs où l’on nous rabâche les oreilles de « turn-over » et autres expressions de ce genre. Alors que la langue de Jean-Baptiste Poquelin est si belle !). Deux buts du Boulou par Costacéque ! Il en manque deux pour arriver aux quatre. Ils sont l’œuvre de… François Noguères. Un premier sur « hésitation de la défense ». Un deuxième qualifié de « superbe ». François Noguéres dont le stade du Boulou porte le nom ; dont Claude Peus nous disait qu’il était tellement doué en « football-association » que, croyant à l’avènement d’un premier Messi, le Football club de Barcelone était venu lui proposer un contrat de professionnel ; dont les talents viennent de s’exprimer en « football-rugby » au poste d’arrière de l’Usp au cours d’une saison 1930-1931 éminemment prometteuse ; dont les jours qui arrivent dans l’année qui suit (vous pigez ?) vont honteusement signer l’arrêt de mort en « football-rugby », une discipline sportive qu’il adorait ; dont tout Quinziste regrette qu’on l’ait trucidé sur l’autel de la réconciliation avec les Britanniques… François Noguéres, natif du (et décédé au) Boulou, est donc là au milieu de ses copains du village, pétillant comme un poisson dans l’eau (du Boulou)… François Noguères le surdoué ! Trucidé sur l’autel de la réconciliation avec les Britanniques, je vous disais. Il faudra bien qu’un jour je vous explique par le menu mon interprétation des faits. Un jour ! Mon interprétation ! Peut-être pas la vraie ! Vous jugerez.

 

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Le potin de la semaine 14b

 

Au rayon (hihihi !) des (petits) bobos d’avant

 

Il me souvient d’avoir esquissé… un énorme éclat de rire. Quelle ingratitude ! Comment ai-je osé oser ? Rire à gorge déployée alors que l’affaire était de belle importance… Un jour des années 2000, les archives du 15 février 1953 m’ont révélé qu’Armel Costa et Serge Torreilles n’avaient pas fait le déplacement à Montélimar en match de Championnat de France. Les oreillons faisaient de grosses misères aux deux joueurs usapistes et, sans leur talent, les lignes arrière du club en prirent un coup. Derrière les oreilles (Hihihi !)… J’ai ri et ris encore (attention ! C’est bien pire que de l’ingratitude maintenant) alors qu’à l’âge où Armel Costa et Serge Torreilles ont contracté ces oreillons, les conséquences pouvaient être gravissimes. Un homme de leur âge frappé par les oreillons peut certes continuer à…, à avoir des… (comment dire sans choquer les pudiques ?) mais il se peut qu’il n’ait plus des enfants… Bref, rien de tout ça pour Armel Costa et Serge Torreilles puisque (beaux) enfants ils ont eu, donc des… également. Armelle, Joelle et Yannick pour l’un, Rolland, Régis et Fabienne et Gilles pour l’autre.

Les oreillons ! Tu parles d’une maladie… Et pourtant l’Histoire du rugby de l’Usap regorge (chaude) de ces maux qui nous paraissent insignifiants au jour d’aujourd’hui et qui étaient d’importance avant que « la médecine n’ait fait des progrès. A notre époque, c’est de la bobologie », comme on dit couramment dans les couloirs des hôpitaux… Des exemples ! Des exemples !!... Du calme ! J’y viens… Le 6 novembre 1938, Noël Brazés est mis au repos (un mois et demi quand même !) par la Faculté pour cause de « grosse fatigue générale suite à une poussée de croissance. »… Le 31 octobre 1951, à la mi-temps de Stade toulousain-Usap, Jo Galy est frappé par une crise d’appendicite et quitte le terrain et ses camarades. Les laissant (à son corps - futur opéré - défendant) finir le match à 14, étant donné qu’en ce temps il n’y avait pas de remplacement possible… Le 9 novembre 1952, l’Usap va à Limoges fortement diminuée. Six de ses joueurs sont frappés qui par la grippe, qui par une crise de furonculose, et sont tenus de rester sous leur toit, cloués au lit.

A l’heure où l’on nous parle de blessures (compliquées) aux ischio jambiers douloureux, aux psoas endommagés, aux adducteurs en charpie, aux ligaments croisés en rupture, des trucs qui ont fait dire un jour à Paco Gimenez « Aixo, hi en habia pas avans », transportons nos bobos jusqu’en ce début du 21è siècle… Je ne vois pas qui pourrait avoir une poussée de croissance dans l’effectif de l’Usap 2012-2013. C’est arrivé à Sébastien Taofifénua et Romain Vahaamahina. Mais maintenant ils sont grands, ne grandissent et ne grandiront plus… L’appendicite ? Ah ça oui ! Le 10 août 2009. Nicolas Mas était opéré de l’appendicite. Il devait être le maire des fêtes de Collioure, promener le Bouclier sur le Boramar. Mais c’était pendant les vacances… La grippe ? Oui aussi. Le 27 novembre 2009, l’Usap faisait route vers Bayonne et dut rebrousser chemin à hauteur de Saint Gaudens, stoppée par les instances qui régissent le rugby professionnel. Un joueur de l’Usap (anonyme) souffrait de la grippe (H1N1). Deux autres étaient suspects. Il y avait danger de contamination. Les joueurs de l’Usap furent placés en quarantaine…Les furoncles ? Jamais entendu parler… Les oreillons ? Tiens, ils viennent de se remettre au goût du jour ! Les étudiants de la faculté de Perpignan il y a quinze jours contre Pau, les Usapistes face à Biarritz cette semaine, ont vu leurs rencontres qui reportée, qui menacée, l’adversaire à rencontrer étant « oreillonneux ». Mais, ces matchs se joueront un jour ou l’autre… Attention, jeunes gens ! Il peut y avoir contagion et si vous attrapez les oreillons, vous aurez toujours la possibilité de…, d’avoir des… Mais vous ne pourrez peut-être plus avoir des enfants. Je vous aurai avertis… C’est quand même bizarre que les mots me manquent quand je vous parle… de (sea, s..e and sun !) heu !!! d’oreillons.

Jo Socdel’Ac


Le potin de la semaine14

 

Ah, la bonn’ douche réparatrice!

 

En ce 1er février de 1931, P.Francis, correspondant de L’Indépendant cède à l’enthousiasme : « On assure qu’au cours de l’Histoire, la vieille cité d’Elne fut ravagée une première fois par les Visigoths, la seconde par les Arabes. Hier – en matière sportive – ce furent les Arvernes qui la possédèrent. »… C’est que Stade Illibérien du Docteur Bolte joue en Division Excellence, la Première, et vient de recevoir Montferrand en poule de 5 du Championnat de France, les Arvernes étant une peuplade de Gaulois qui jouèrent un rôle éminent lors de la Bataille de Gergovie, près de Montferrand.

Montferrand ! Montferrand à Elne ! Il y a aussi eu Bègles, Tyrosse et Auch au programme. On croit rêver au pied des remparts. Le match de ce 1er février a été dur. Les Montferrandais, conduits par le Catalan Marmayou, l’ont dominé de la tête et des épaules, 33 à 0 (7 essais à 0). Mais « Elne fut courageux à l’extrême. », sous les ordres de M.Lapisse (ne riez surtout pas !), l’arbitre… Courageux à l’extrême ! L’honneur est sauf et c’est bien l’essentiel.

J’aurais pu me torturer, vous torturer, l’esprit en jeux de mots vaseux sur le nom de ce brave directeur de jeu. Eh bien non ! Je voudrais ce jour vous entretenir des trajets, des conditions surtout dans lesquelles les joueurs avaient à les effectuer pour s’adonner à leur sport favori. Il me revient alors en mémoire que le 5 décembre 1948, les joueurs de l’Usap s’étaient rendus à Montferrand en autobus. Que dit leur carnet de route ?... Qu’ils se pressèrent de quitter l’Auvergne au plus tôt. Qu’il y eut quelques arrêts pour soulager les affres des prostatiques. Qu’il fallut penser à assouvir les appétits féroces. Qu’on dormit courbé en deux sur les sièges du bus. Partis le dimanche à 18h, les Usapistes ont rallié la place Arago le… lundi à midi.

Mais il y a eu pire en la matière… Le 10 octobre 1965 par exemple, l’Usap se rend à Dax en avion. Décollage prévu le dimanche à 8h30. Un déluge s’est abattu sur le Roussillon en cours de semaine. Le véhicule qui transporte Adroguer, Auzan, Carrére, Garridou, G.Pujol, Rebujent et Sirejol ne peut poursuivre sa route à hauteur du Haut-Vernet. Décision est prise de faire un crochet par Rivesaltes. Nouveau blocage à hauteur de la route qui mène à Espira. Les pompiers et les gendarmes sont débordés. Ce sont les militaires du 24è Rima qui viennent au secours des Usapistes. Il est 11h15 quand tous les joueurs sont regroupés à La Llabanère. Décision est alors prise d’avaler un repas froid sur place. Embarquement à 12h, voyage mouvementé. Est-ce que je vous fais un dessin pour les repas en cours de digestion? Non ? Bon ! Arrivée à Mont-de-Marsan à 13h15. Un bus conduit l’Usap à Dax. Coup d’envoi repoussé d’un quart d’heure. L’Usap perd 8 à 0. Est-ce que vous avez compris pourquoi ?... Le 27 décembre 1970, le retour de Montauban tourne à l’épopée. Le car de l’équipe 1 est bloqué par la neige à quelques kilomètres de Carcassonne. Surmontant un moment de panique, quelques joueurs décident de rallier Carcassonne à pieds. Ils rechaussent les crampons pour ne pas glisser. Après deux heures de marche, ils sont rejoints par le car qui a réussi à se dégager. Arrêt à Narbonne. Fin du voyage, en train. Arrivée à Perpignan à… 18h. Tout ça pour un match perdu… Bones festes de cap d’any !

1948, 1965, 1970 ! Epopées !... T’imagines 1931 ! En ce 1er février, les Montferrandais sont ravis d’avoir gagné. Mais ils pensent déjà au voyage retour. Ce sera dur. Tant pis, on fera face. Au moins prenons une bonne douche réparatrice. Marmayou est envoyé en éclaireur. Les douches, mais où sont les douches ? Les douches, y en a pas, mon brave ! Et tout Montferrandais qu’ils étaient, chouchoutés par le pneu Michelin, les Montferrandais ont fait comme les autres. Ils sont allés se laver dans… l’eau du ruisseau tout proche.

Jo Socdel’Ac


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Le potin de la semaine 13

La grenouille de « l’agulla d’en Saillères »

Le 8 septembre 1930, dans les colonnes de L’indépendant, la Grenouille sportive argelésienne coasse sans chercher à cacher son plaisir : « Les chaleurs n’ont pas tué la Grenouille malgré la sécheresse persistante. Elle va rebondir en Championnat du Roussillon 4è Série. » La satisfaction et l’espérance sont d’autant plus de mise qu’un Mr Molins vient d’offrir au club une aire de jeu au lieu dit « l’agulla d’en Saillères ». Où une grenouille se sentirait-elle mieux que dans une « agulla » ? Un peu d’eau, quelques sanils, et c’est bon. Le terrain de jeu fut inauguré avec le décorum requis le 28 septembre du même millésime (1930). L’Us.Perpignan et ses vedettes sont entrées en tête sur cette herbe toute fraîche. Et la saison alla son train…

… Jusqu’au 11 janvier 1931, date de la finale 4è Série Sporting club perpignanais contre Grenouille sportive argelésienne sur le terrain de la route d’Alénya à Elne. Les gars de Perpignan l’emportèrent. Au grand dam des Argelésiens. A tel point que « un joueur d’Argelés, exaspéré de la défaite de son club, s’est acharné avec rage sur la bicyclette de M.Paul Redon, arbitre, et, à grands coups de pied, l’a mise dans un piteux état. » 1) Il n’est jamais bien beau de céder à la colère. 2) Nous savons à présent que les arbitres de ce temps arrivaient à bicyclette. D’où moins de frais (d’essence) à rembourser. 3) Bien que « plainte ait été portée contre cet irascible joueur avec poursuite (éventuelle) en correctionnelle », suite donnée n’a pas été retrouvée. Il y a dû avoir accord à l’amiable et le club d’Argelès a dû y être pour quelques compensations. Financières ?

Mais l’affaire n’en est pas restée là… Le 26 janvier (toujours 1931), Jean Carrére, en sa qualité de secrétaire du club, a pris sa plus belle plume et s’est fendu d’une missive (dans les colonnes de L’Indépendant)… Il y dénonce quelques turpitudes : « Notre ballon disparaît (provoquant quelques ralentissements dans le déroulement de la partie vu qu’il n’y avait que deux ballons sur le terrain à l’époque. Celui de chacune des deux équipes. Ils coûtaient cher et les clubs n’étaient pas riches.)… Notre ballon disparaît et est retrouvé à la fin du match sous une capote portée par un supporter perpignanais. »… Il tance un mauvais comportement, « la brutalité inouïe qu’engendre le championnat, les corps à corps brutaux sous l’œil d’un arbitre qui manque d’énergie et de décision. »… Il signale une incohérence, « la désignation des arbitres, presque tous perpignanais et sympathisants aux équipes urbaines. »… Il intitule son billet « Lettre aux clubs de campagne. » Voilà la guéguerre Joueurs des Villes contre Joueurs des Champs allumée. Jean de la Fontaine, taquine ta muse, c’est là un sujet qui vaut bien quelques vers !

Sans nécessiter l’intervention des casques bleus de l’Onu pour ramener le calme, cette passe d’armes tint toutefois le monde du rugby de chez nous en haleine… Le Comité du Roussillon ne resta pas muet, qui proposa à l’Argelésien Jean Carrère de postuler aux élections toutes proches pour un siège de membre, histoire de voir que les affaires ne sont pas toujours simples à conduire et pour y mettre de l’ordre au cas où il y trouverait fouillis.

Bref, beaucoup de remue-ménage et moult remue-méninges pour un vélo malmené… Vas-y, Jean, ta plume, please !

*Sur bicyclette, Grenouille s’énerva. Mal lui en prit.

Vélo neuf elle dut offrir. Le sieur Redon en fut ravi.

En rues de Perpignan, il alla courses faire,

Déclarant cycle avoir, sans déficit bancaire.*

Jo Socdel’Ac, aidé par Jean de La Fontaine.

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Le potin de la semaine 12

Amor l’arbitre ! (titre d’un beau livre)

 

Gilbert Brutus (deux finales du Championnat de France de Division Excellence au revers de la boutonnière) est le numéro 1, membre élu de la Commission centrale des arbitres français, auteur d’un ouvrage sur l’arbitrage, organisateur de conférences pour initier le commun des mortels à l’art du sifflet. Le 19 septembre 1924, Gilbert Brutus tient d’ailleurs une de ces réunions d’initiation, salle Rigaud à Perpignan. Constat : « La foule du stade Jean-Laffon, n’emplissait pas la salle et les automobiles qui s’y pressent habituellement n’encombraient pas la place de la Loge. Les équipiers premiers de l’Usp brillaient par leur absence. » Ah !?! Honte à toi, équipier premier !

En Roussillon, Gilbert Brutus est flanqué de Marcel Graule, Raoul Got, Emile Py, Charles Rosas, des « figures de chez nous ». Puis il y a le gros des troupes, ceux qui font tourner la baraque, le dimanche, dans les recoins du département… En ce début de saison 1930-1931, on dénombre Alies, Athiel, Badie, Baillot, Bataille, Baylet, Bial, Bénézet, Berjouan, Bezombes, Carbonne, Conte, Culié, Delpuech, Domenjo, Donnadieu, Gauby, Grau, Hugues, Jourda, Manalt, Molins, Moudat, Moysset, Noé, Olivier, Ruf, Séradeil, Tastu, Torcatis, Tourné. L’Histoire est ingrate, qui n’a pas retenu les prénoms. Sauf pour Baux (Jean), Chamorin (Jo), Redon (Paul) et Vidal (Gérard). C’est la cuvée-directeurs de jeu 1931.

On leur fait les yeux doux pour les recruter. On les bichonne pour les garder. On les forme pour qu’ils soient compétents. « La Commission prie tous ceux qui désireraient suivre les cours d’arbitrage de bien vouloir adresser leur inscription le plus tôt possible. Elle engage vivement tous les clubs à désigner un de leurs membres pour suivre ces cours. Cette personne serait ensuite qualifiée pour instruire les joueurs du club et pour remplacer un arbitre défaillant. », lit-on dans un Indépendant, à l’approche des trois coups. Et ces cours d’arbitrage débouchent sur des examens de validation, soit pour les arbitres régionaux, soit pour les candidats arbitres… Comme de nos jours. Pareil au même!

Le 11 novembre 1931, deuxième couche. Toujours dans L’Indep ! Le Comité du Roussillon lance un « Avis aux clubs » : « Tout club faisant quelques menues recettes suffisantes pour défrayer les arbitres doit payer les frais de déplacement de ces derniers sous peine de suspension. Barème des frais : 20 francs pour un repas et le prix du voyage. » Miam mian ! Yabon boles de picoulat ! Mais… « Le Comité prie les arbitres de ne demander que le strict minimum pour leurs frais de déplacement. Pour un match dirigé par un arbitre de Perpignan et joué à une distance ferroviaire de 16km (tiens, pourquoi 16 pile ?), ne pas encaisser, par exemple, 50 francs. » Ah non !... Car il est plus que notoire que les clubs ne roulent pas sur l’or. Exemple : « Le Bureau du Rc.Palau ayant en ce moment un avoir en caisse un peu top limité invite la population de Palau à faire bon accueil aux cartes de membres honoraires qui leur seront présentées dans le courant de la semaine. » A vot’bon cœur !

Pourtant on ne s’y trompe pas. On a clairement senti la nécessité d’avoir un directeur de jeu au milieu des trente acteurs. Point d’arbitre, point de match. C’est une évidence. D’ailleurs, « la rencontre Cap-St Féliu est renvoyé au 15 novembre 1931, M.Athiel, l’arbitre désigné, étant indisponible le dimanche primitivement fixé. » Allons bon !?!

Il n’empêche qu’il y a des ratés… « L’arbitre Ruf est suspendu pour n’avoir point répondu à deux convocations. » (14 décembre 1931) Ah ???… Parfois de « gros » ratés : « Le joueur Serdane, capitaine du Sc.Vernet les Bains, est suspendu pour deux matchs pour insultes à arbitre. » (31 octobre 1931) Oh !!; « Le joueur Fabre du Top est suspendu un an pour avoir frappé un arbitre. » (14 décembre 1931) Oh !!!… Il me semble que c’est plus policé/policier de nos jours. Il me semble…
Mais je n’en suis pas totalement sûr.

Jo Socdelac.
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Quand Thuir faisait la fête

 

Au cours des années 20, la fête patronale de Thuir faisait l’événement. On venait d’un peu partout, Toulouges, Canohés, Bages, Llupia, Perpignan…, s’enivrer de bonheur aux exploits éphémères de quelques dieux des stades. Car c’était l’occasion d’organiser une journée sportive prisée du public. Beaucoup de damoiseaux, bandant leurs muscles sous l’œil attendri des damoiselles du coin, y ont coupé leurs premiers lauriers et connu quelques beaux moments de gloriole. Les joueurs de rugby, avides de telles journées pour meubler les longs mois d’été, le savaient : il fallait se montrer sous ses meilleurs atours dans les compétition d’athlétisme thuirinoises, le plateau étant rituellement relevé, les plus forts s’y donnant rendez-vous pour y régler à la loyale des questions de suprématie catalano-catalane… Eugène Ribère s’y est découvert des qualités superbes. André Bruzy le Bagéen s’est distingué au lancement du poids. Pierre Romeu, père de Jean-Pierre, a été couronné sur les courses de fond. Marcel Baillette le Toulougien a brillé de mille (un peu moins peut-être. 999 suffisent) feux en courses de vitesse. Joseph Argence a fait pâmer le cœur de prétendantes enamourées.

Joseph Argence ! Plus je feuillette les archives et plus je me dis que sous sa taille somme toute modeste il était un sacré gaillard. Un hyper doué du sport qui réussissait en rugby, « la » discipline du moment, et qui était boulimique en athlétisme lorsque occasion était donnée.

Boulimique ! Y a pas d’autre mot. Je vous explique… Le 25 août 1929 par exemple, le stade Jacques Violet grouille de monde. Cette effervescence est euphorisante et Joseph Argence sent le besoin de se surpasser grimper en lui. Il s’inscrit à… sept épreuves. Ouaouh ! Pas peur le mec ! Et les résultats sont aussi édifiants que glorifiants, qui le voient finir premier sur 60 mètres plats, en saut en longueur, en saut à la perche et en relais (dont il était le dernier relayeur et le joyau) ; deuxième sur 400 mètres plats et quatrième au saut en hauteur (un peu fatigué en bout de journée. Normal après tout !). Et puis, encore et peut-être surtout, deuxième au lancement du poids avec son 1m65et ses 65kg. Un véritable exploit !... Vous dire que Joseph Argence a été ce jour le roitelet des fêtes de Thuir est un doux euphémisme destiné à atténuer une vérité qui a vu le héros littéralement happé par une foule d’admiratrices déchaînées. Un peu comme quand Justin Beeber se promène de nos jours dans les rues, une flopée de jeunes filles hystériques à ses trousses, à déchirer habits et voler casquette.

Joseph Argence, bravo ! Mais en ce 25 août 1929, les organisateurs thuirinois ont inscrit une compétition de bicyclette au programme. C’est nouveau. Il est prévu une épreuve éliminatoire et une finale d’une, d’une, d’une… je vous le donne en mille (un peu plus peut-être. 1001 feront l’affaire)… d’une « course de lenteur ». Tiens, voilà qui est nouveau et sacrément original ! Je n’ai jamais retrouvé pareille initiative dans quelque fête de village que ce soit. Une course de lenteur à bicyclette ! Tempête sous un crâne qui se perd en supputations. Mais qu’est-ce que ça peut bien être une course de lenteur à bicyclette ?

Allez hop, faut aller voir Marcel Julia (200 kilomètres au compteur toutes les semaines, quelle que soit la météo) et Jean-Louis « Janot » Grau (un Tour de France cyclotouriste au palmarès, du temps de ses plus belles jambes). Ils sont tous deux membres de l’Académie Jean-Michel Canet et grands spécialistes de « la petite reine. »… D’après eux, il n’a pas de doute. « C’est une épreuve de vélo corse. Tu enlèves les pédales. Tu places une couche de mousse sur la bicyclette pour ne pas te blesser le dos. Tu t’allonges et tu te fais promener. Doucement. Très doucement pour ne pas perturber ton sommeil alors que tu fais la sieste pendant que deux ânes te portent »... Bon, moi je veux bien puisqu’ils le disent et puisqu’ils sont spécialistes. Du vélo. Pas de la fainéantise. Mais ça me paraît bizarre… Une course de lenteur à bicyclette ? Faut être thuirinois pour penser à ça !

 

Jo Socdel’ac

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Le potin de la semaine… 1929-1930

Quand la Grenouille roulait sur l’or

 

Promettez-moi de ne surtout pas faire lire ce potin à Gérard Broc, le président de l’Etoile sportive catalane (argelèsienne). Pas même de lui en parler. Il y va de son intégrité physique. Le cœur ! Son cœur ne tiendrait pas le coup. C’est promis ? Juré ? Je vous fais confiance. Allez, je peux y aller.

Voilà le papier in extenso qui est paru dans les colonnes de L’Indépendant le 30 décembre 1929… «  Argelès est en passe de devenir l’un des villages les plus sportifs de notre beau département car peu de communes sont capables de constituer une société aussi robuste que notre Grenouille, nantie d’un si bon terrain, si correctement organisée, groupant un aussi grand nombre de joueurs d’avenir sous la paternelle administration d’un groupe de dévoués aussi tenaces.

Et quel public peut se vanter d’avoir vu défiler dans les modestes vestiaires de son club tant d’équipes diverses au jeu plaisant et agréable : l’Us.Perpignan, le 24è Rst pour ne citer que les plus marquantes. Et mercredi, nous entamerons l’an neuf en applaudissant les joyeux « cols bleus » du XV de la 3è Escadrille des sous-marins de Toulon, champions d’escadre. (Jusque là, ça va. Gérard Broc pourrait raisonnablement supporter sans trop de casse. C’est très bientôt que ça va devenir trop dur. Pour vous aussi, peut-être. Respirez bien. Respirez fort. On continue.)

Le Bureau de la Grenouille sportive argelèsienne prie ses fidèles supporters de ne point faire craquer ses barrières sous le poids de cinq ou six rangées de spectateurs qui garniront les touches, le premier jour de l’an prochain. »

Faire craquer les barrières ! Cinq ou six rangées de spectateurs ! C’est peu de dire que les Grenouillards attendent la grande, l’immense foule. Et ils s’y préparent d’ailleurs, eux qui ont déjà annoncé : « La Grenouille ne voulant pas refuser du monde prie ses fidèles spectateurs de faciliter la tâche du caissier en n’embouteillant pas l’entrée. » Le veinard, ce caissier. Il se frotte les mains à l’avance. Ce soir, les caisses regorgeront de beaux billets. Les finances du club ne seront plus dans le rouge (Je connais moult trésoriers qui, de nos jours, en rêvent.)

Et c’est là que le cœur de Gérard Broc pourrait/devrait/serait susceptible de défaillir. Je le revois alors que, fin juin 2012, nous faisions le point sur la saison 2011-2012 de son Etoile argelèsienne pour les besoins de la brochure éditée par le Comité du Pays catalan, je le revois louant la qualité de ses joueurs, la compétence de son staff technique, la disponibilité de ses dirigeants, la beauté du jeu pratiqué, la régularité des résultats obtenus et… se lamentant sur le trop peu d’écho de toutes ces vertus auprès de la population locale. Navrant ! Presque révoltant !... Le public, comment le qualifier ? Maigrelet ? Famélique ? Clairsemé ? Parsemé ? Je ne sais… Ingrat pour le moins. Ingrat parce que, écoutez bien. En cours de saison, le club argelèsien a distribué un carton d’invitation, le truc gratuit, à tous les enfants de son école de rugby. Vous savez, ces mômes dont un groupe d’éducateurs aussi diplômés que bénévoles s’occupent avec amour, avec passion, les jours d’entraînement et les jours de tournois. Qu’était-il demandé ?... Que les parents viennent avec leur enfant assister au match des seniors le dimanche après-midi. Que croyez-vous qu’il arrivât ?... Rien ! Pratiquement rien. Ou si peu que ce n’a pas été notable à l’œil nu. Pas de barrière renversée. Pas d’embouteillage à la porte d’entrée. Le trésorier a pu faire sa sieste dominicale dans sa guérite. Dans ses songes les plus fous, Zzzzzzzzz, il rêvait à ce premier de l’an 1930, jour heureux où un de ses prédécesseurs avait commandité la Brink’s de l’époque pour transporter en fourgon sécurisé la recette du match, depuis le stade jusqu’à la banque.

Jo Socdel’Ac

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Le 2° potin de la semaine 11

 

C’est presque du Pagnol. Presque !

 

Dans ce rugby du début des années 1930, il y a parfois des énigmes. Tenez ! Je trouve deux aires de jeu à Prades où l’on fait état du stade Louis-Broc et du terrain Guy de Lacroix (parfois orthographié Guy de la croix). Est-ce le même terrain ? Dur à dire. Mais ils existent et m’ont donné l’idée de fouiller pour voir où s’ébat ce rugby qui s’éveille. La liste est longue. Longue mais magnifiquement succulente.

Pézilla-la-Rivière joue au terrain du Mas Blanes que l’on trouve un peu loin du village mais on signale « un service d’automobiles qui fait le va et vient » et part du Café Blad ; Collioure sur le stade Belmondo aussi dit « pelouse du Ravaner » ; Pia sur la pelouse Jean-Bataille ; Villelongue-de-la-Salanque sur le stade Assiscle-Joué puis sur le terrain Guichou ; Saint Cyprien sur le stade Jean-Bachès ; Latour de France sur le stade Léon-Dales ; Saint Nazaire sur le stade Bonaventure-Durand ; Corneilla del Vercol sur le stade Joseph-Jonquères ; Palau sur le stade François-Jonquères ; Sournia sur le stade Taillefero (nom ou surnom ?) à « Montalba-la-Tour » ; Argelès au stade Molins « à l’agulla d’en Saillères » ; Cabestany sur le terrain Marcel-Carbonell ; Canet sur le stade Sauvy… Certainement tous des généreux mécènes. Il y a aussi le stade Louis-Fondecave à Céret. Déjà !

Puis il est des terrains qui épousent le nom de lieux dits. Dans cette optique, Peyrestortes joue sur la pelouse de la Llabanère ; Saint Feliu d’Avall sur le terrain de la Crouette ; Torreilles au terrain de Las Aygues ; Saint Jean Pla de Corts au terrain de la Close ; Cerbère sur la pelouse du Riberal ; Elne sur le stade de la route d’Alenya ; Vernet-les-Bains (c’est magnifique !) sur le terrain de la Laiterie, route de Sahorre ; Vinça sur le terrain de la Figuerasse. Port-Vendres sur le terrain de la Presqu’île. Déjà ! Déjà !!

Nous voilà à présent à Vingrau. L’an 1927 festoie son tout premier jour alors que les têtes tournent encore des verres de muscat, bus pour pleurer le tout dernier jour de l’année 1926. Un jeune du village (le Docteur Pares, futur capitaine) a gardé suffisamment de lucidité pour lancer à la cantonade qu’à Vingrau on n’a pas l’homme préhistorique (ils ne le savent pas encore mais il manquera un quart de cheveu pour) mais on aura du rugby pour mettre de l’animation. Oui d’accord, mais où jouer ? Voilà le problème. C’est à ce moment-là que, perdu dans un recoin du Café des sports, (en Sarda) un « vieux vieux garçon » fait entendre sa voix. Il n’a plus ni la force ni l’envie de cultiver ses terres. Il n’a pas descendant (re)connu. Si les jeunes acceptent de mettre son champ en état pour en faire un terrain de rugby, il le leur laisse, gratis pro Deo. Affaire conclue. Jean Rezuncles est proclamé président. Voilà nos jeunes Vingraunais qui frétillent comme gardons dans les eaux du Verdouble. Oui mais ledit champ est planté d’oliviers. Pas facile à déraciner ces trucs-là. D’autant qu’il y en a une bonne centaine. Mais à Vingrau, on a du courage au travail à revendre. Les jeunes se retroussent les manches et, sur son temps de loisir, chacun arrache le nombre d’arbres noueux et bien plus que centenaires qui lui est imparti. Deux au minimum pour les arrières (ils ne sont pourtant pas si fluets que çà). Trois ou plus pour les avants (ce sont de véritables colosses). Et les dirigeants ne restent pas en arrière… Il a bien fallu laisser le temps au temps, c’est vrai. Mais, à force de sueur, ils y sont arrivés. Aux trois coups du millésime 1930-1931, tout était prêt.... Ma-gni-fique !!!... Plus tard, le 22 février 1931, Vingrau fut champion du Roussillon 6è Série contre Corneilla (6 à 0). Pas facile. Suspension (avec sursis) pour six joueurs (Espinet, Henri Tardiu et Béringuer pour Vingrau), blâme aux deux équipes. Mais le titre était là, qui fut fêté en grande pompe le 1e mars : dépôt de gerbes au monument aux morts, orchestre Pélissier-Sagols au pupitre, civet au vin blanc et rôtis dorés au menu, discours et chansons au dessert. A la gloire du « terrain des Olivettes » ! Mon Dieu, quel joli nom ! Il sent le Pagnol.

Jo Socdel’Ac

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Combien de  Clubs Perpignanais en ….1929-1930

Comptons peu, comptons bien.

Bien sûr il y a l’Union sportive perpignanaise et ses trois équipes au minimum. Parfois quatre. Naturellement il y l’Arlequins club perpignanais et ses deux formations. Mais pas que… La ville de Perpignan respire le rugby, vit le rugby, s’identifie au rugby. C’est une certitude. En ce début des années 30, ou à la fin des années 20, comme il vous plaira puisque nous sommes sur la saison 1929-1930, il se dit que « chaque bistrot de Perpignan a son équipe de football-rugby »… Véridique ou galéjade ? Il m’a piqué l’envie de faire le point. J’ai extrait du décompte certains clubs, annoncés partants, qui disparaissent provisoirement. L’Aviron perpignanais, le So.Perpignan (un temps remis en selle), le Stadoceste perpignanais, l’Association perpignanaise notamment. Ce comptage colle dès lors au plus près de la réalité. Allons-y !

Le Café Toubert de la route de Thuir fait fort et accueille le Sporting club Perpignan et le Club universitaire perpignanais… Le Quartier Saint Jacques est un bastion. Le Café Marty de la Place du Puig voit le Bleuet olympique perpignanais fréquenter son zinc alors que le Perpignan olympique club va vers celui du Café Magnan sur la même place. La Place Cassagnes n’est pas en reste. Le Café Albert Crampé sert de base aux Diables universitaires perpignanais… Le Trèfle olympien perpignanais a élu domicile au Continental Bar sur la Place Arago (mais ce siège est dit « provisoire ». La bière ne doit pas être bonne. Ou alors elle est trop chère. On le retrouve plus tard au Café de la Bourse, rue de la Loge. Les filles doivent y être plus jolies.) Les White devils sont au Majestic Bar de la Place de la Loge… Puis on peut s’écarter, quitter le centre. Le Drop (Quel joli nom ! Mais que veut-il dire ?) est au Café Fournials aussi dit Café sang et or de la Place des Esplanades qui accueille également le Club athlétique Perpignan au Café colonial ; le Saint Martin olympien Perpignan au Café Sau rue Mailloles ; le Galia football club perpignanais au Café Fite de l’avenue de Grande-Bretagne ; le Sporting club universitaire perpignanais et le Toec perpignanais au Bar des sports du boulevard Saint Assiscle; le Rugby union perpignanais au bar des trams du Haut Vernet ; la Jeunesse sportive perpignanaise au Café Figuères de la route de Thuir. Il existe aussi le Saint Gaudérique sportif qui a bien dû trouver un estaminet pour permettre ses libations. Mais le nom m’échappe, qui ne figure point dans les archives… Bref, si nous comptons peu mais comptons bien, en ce début de campagne 1929-1930, Perpignan s’enorgueillit de faire fonctionner dix-huit clubs de rugby et beaucoup plus d’équipes car il y a parfois des jeunes qui s’aguerrissent dans les équipes 2. C’est le temps des vaches grasses et l’Usp se repaît des talents qui s’épanouissent dans ces clubs de quartiers. Nul n’est besoin d’aller rechercher des « forasters », d’autant que les clubs de villages font aussi de l’excellent boulot. « Quand j’ai quinze Catalans à qui mettre un maillot, je suis au complet. » Vous connaissez sans nul doute ce mot du Maréchal Vaquer. Il est célèbrissime.

Et ça tourne parce que c’est sérieux. Tiens, écoute !... La Jeunesse sportive perpignanaise à la recherche de matchs fait savoir qu’elle « se déplacerait au complet contre toute équipe du département » Au complet ! Pas pour la rigolade. Ah ça non !... Pourtant il y a parfois des ratés. Le 26 décembre 1929 par exemple, l’équipe 2 du Drop rencontre l’équipe 1 du Bop. La partie ne va pas à son terme. Le Bop « abandonne en deuxième mi-temps par manque d’entraînement » Oy ! Sont comme moi les mecs. Meilleurs en troisième mi-temps que lors des deux premières. Des internationaux du stylo à bille !... Bof, il en faut !... Même si parfois ils sont « péniples ».

 

Jo Socdel’Ac


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Le potin de la semaine 1928-1929

 

Il est dodu le chef de gare

 

En ce vendredi 22 juillet 1928, au café Cassu, la hache de guéguerre est enterrée au pied des remparts d’Illiberis-l’-Ancienne. Ouf ! Youpi ! Que ce jour soit béni ! Oui, oui !... Le Stade illibérien et les Quins illibériens, « deux clubs jadis rivaux » d’après l’article de L’Indépendant du jour, signent le traité de fusion. Il est fini le temps des bisbilles d’avant. Les deux clubs s’épousent pour le meilleur et pour le rire. Dans l’enthousiasme du moment, Sylvain Grau est porté à la présidence du nouveau club, qui prend/garde le nom de Stade Illibérien. Gabriel Maris et Bos (vice-président), Etienne Jourdet (secrétaire général) flanqué de Maurice Erre (Tiens, tiens !) et Raymond Codine plus Charles Vidal (trésorier) secondé par Jean Descoux sont ses adjoints les plus directs.

Sur le terrain, au plus près des joueurs (deux équipes engagées), on retrouve Lucien Dunyach, Pierre Ramio, Charles Vidal et André Jonca, « membres de la Commission rugby ». Mais le chef, c’est Puig. Un quintal sur la bascule. D’ailleurs, il est chef, Puig. Chef de gare… Autour des barrières du « terrain de la Route d’Alénya », on assure que «ses connaissances sportives sauront donner à nos équipiers la technique qui leur a fait défaut jusqu’ici. »… La technique ! A l’époque, on disait d’une équipe qui jouait bien le football-rugby que son jeu était « scientifique ». Bravo, les Illibériens font leur entrée dans le grand monde de la Science du rugby… En attendant, Puig-le-chef-de-gare avait donné rendez-vous à tout son monde le 19 août 1928 pour la reprise des entraînements. Et il y était lui, le premier de tous, sifflet Sncf à la bouche. Il avait ce jour-là pris son rôle tellement au sérieux qu’il en avait oublié sa vocation première d’employé fonctionnaire des chemins de fer et le Cerbère-Paris eut, dit-on, bonne heure de retard en gare de Perpignan après un long arrêt en station d’Elne. Il n’y avait personne pour lancer son départ.

Et alors que les voyageurs (s’im)patientaient, Puig était au milieu de ses joueurs à prodiguer ses premiers conseils tout empreints de Science… Il (Puig) regrettait la défection de Charles Bos, présenté comme « le colosse illibérien » (Rien que ça !) lors d’une présence éphémère à un entraînement de l’Us.Perpignan, le 29 août 1926, un Charles Bos qui souhaitait remiser les crampons. Dommage ! Sa « colossitude » eût fait grand bien au pack d’Illibéris… Il (Puig) se réjouissait par contre de la présence de Marcel Coste, Illibérien 100 pur sang, transfuge du Stadoceste tarbais de retour au Pays. C’est à ce Marcel Coste que furent confiés les galons de capitaine pour défier Prades, Céret, Palau, l’Aviron perpignanais et les White devils de Perpignan en Championnat 2è Série, l’antichambre de la Division Excellence, la Première Division du moment.

Le comportement y fut honorable. Fort honorable… A tel point que le Stade illibérien joua (et perdit. Snif, snif !) la finale du Championnat de France 2è Série 1929… A tel point que, au début de la saison 1929-1930, lorsque le Comité du Roussillon fut créé, les « poulains de Puig » furent invités à trottiner en Division Excellence. Ils y restèrent deux saisons. Les Deux Glorieuses. Ils ne sont plus nombreux, et pour cause, dans les travées du stade Maurice-Erre (Tiens, tiens !), à s’en rappeler aujourd’hui… Oui, le rugby d’Elne a fourbi ses ergots en Première Division du Championnat du Roussillon tout neuf, qualificatif pour le Championnat de France ! Ce jeune coq est même sorti des poules en 30-31 et eut l’honneur de rencontrer Bégles, Tyrosse, Auch et Montferrand. Il dispute 11 matchs en deux saisons (21 pts) et les… perd tous. Mais ne le redites pas, les « hommes de Puig » étaient si heureux d’être à ce niveau même s’ils n’y ont fait qu’un passage… Hihihi ! A ce niveau ! Un passage ! Vous suivez ?... Un passage à niveau ! Puig-le-chef-de-gare ! Hahaha !... Gloire à Puig et allez Elne !!!

Jo Socdel’Ac


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Le potin de la semaine 09   1928-1929

Wesley, Roger, Marcel, même constat, mateix combat !

 

Ah cette envie qu’ont les entraîneurs de mettre les joueurs ailleurs que ce qui est leur « poste de prédilection »! Mais d’où vient-il, ce besoin ?... Dernier en date, Wesley Fofana, insipide en bout de ligne pendant le début du Tournoi 2013, et merveilleux contre l’Angleterre, une fois remis au centre de l’attaque. Son essai est un chef-d’œuvre, un moment d’anthologie, le truc à montrer dans les centres de formation… Essai, moment, truc qui m’ont remis en mémoire…

Roger Ramis, un crac de chez nous. Quatre finales du Championnat de France jouées : 1921, 1924, 1925, 1926. Deux gagnées… Le 17 avril 1921, Roger Ramis est placée à l’aile de la ligne de trois-quarts. Confession : « Je m’y sens exilé. »… Le 3 mai 1925, Roger Ramis est positionné au centre de la même ligne des gazelles. Aveu : « Je m’y régale ». Bilan ce jour-là, un essai, lui aussi d’anthologie, moment de notre Histoire qui a fait lever la foule. Et deux titres au palmarès : 1921 et 1925. Quand même pas mal du tout !

Marcel Baillette, un joyau de notre rugby. Sept finales du Championnat de France jouées : 1924, 1925, 1926, 1928, 1929, 1930, 1931, sept sur huit saisons. Qui dit mieux ? Trois gagnées, les 3 mai 1925 (Usp), 19 mai 1929 (Us.Quillan), 10 mai 1931 (Rc.Toulon). Plus un Challenge Yves-du-Manoir (19 mars 1934, Rc.Toulon)… Une confession en prime. Ma confession. Si vous cumulez les titres de champion de France et les capes d’international, Marcel Baillette est le seul et unique joueur de rugby français à avoir été trois fois champion de France et dix-sept fois international sous trois maillots de club différents. Il n’y en a pas un autre ! Je vous mets au défi. Vous pouvez chercher. A mon avis, vous ne trouverez pas. Marcel Baillette est à citer en exemple aux potaches des écoles de rugby.

Mais… revenons vers la finale (perdue-Usp) du 2 mai 1926… Jep Pascot est revenu depuis peu d’une campagne militaire au Maroc. On lui a rendu sans hésiter « sa » place à l’ouverture. A qui attribuer les autres maillots au moment de composer l’équipe qui jouera la finale ? A qui ? René Tabés, André Puig, Roger Ramis, Marcel Baillette et Amédée Cutzach sont là à piaffer d’impatience, cinq pour quatre postes dans la ligne des trois-quarts. Décision : Amédée Cutzach est sacrifié sur l’autel jeppascotien et Marcel Baillette est isolé sur une aile. Comme Roger Ramis en 1921. Comme Wesley Fofana en 2013. Bilan : l’Us.Perpignan perd et l’après-match fait couler autant d’encre sur les journaux d’époque qu’il fait user de la salive devant les zincs des bistrots. La com-po-si-tion de l’équipe est passée au laminoir ! Mais alors, la critique hyper sévère ! Dur, çà bave dur !

Et comme souvent, les petites causes ont de grands effets… Un chapelier de Quillan affûte ses armes et vient faire son marché. On a parlé de « dons de voitures », d’« octroi de maisons », d’« emplois fictifs », de « planche à billets ». Bref, la Place Arago était devenue la Place à Ragots ! Et moult joueurs de chez nous ont suivi le chemin de la Haute-Vallée de l’Aude, pris dans les nasses de Jean Bourrel… Quand l’Usp a fait ses comptes au moment des trois coups de la campagne 1926-1927, André Rière, Eugène Ribère, Amédée Cutzach, Marcel Baillette et Gaston Delort l’avait quittée pour une formation quillanaise dont Gilbert Brutus était déjà l’entraîneur. Du beau monde ! Rien que du beau monde ! Il ne restait plus à l’Us.Perpigan que ses yeux pour pleurer. Et puis, allons jusqu’au bout. Quand l’Us.Quillan a enlevé le titre de champion de France le 19 mai 1929, il y avait onze Catalans dans ses rangs. Onze sur quinze ! Jean Lladères (El Soler), René Bonnemaison (Perpinyà), Marcel Baillette (Toluges), Marcel Soler et Eugène Ribère (Tuïr), Amédée Cutzach (Trullars), Jean Galia (Illa de Têt), Pierre Pourrech (Banyuls de la Marenda), André Rière (Cotlliure), Guy Flamant (Mauri(n), tous « Catalans axurits » et Georges Delort (Béziers), « Català afagit ».

Jo Socdel’Ac

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La balade du malheureux

 

Le 4 décembre 1927, Bagéens et Colliourencs se mesurent sur le stade René- Lacombe de Bages. C’est le dernier match de poule. Le score est nul au terme des 80 minutes. Avec 3 victoires et 1 nul à son actif, le Collioure du président Emile Py est champion du Roussillon 4è Série. Bravo et pas grand-chose à ajouter si ce n’est que quelques mois plus tard, l’As.Bages est championne de France. Pour la seconde fois.

Pas grand-chose à ajouter et pourtant… Le 15 décembre 1927, la Commission de discipline des arbitres se réunit pour évoquer « des incidents fort regrettables qui se sont produits lors d’une rencontre de Championnat du Roussillon. »… Un tout petit peu plus tard (toujours 1927, le 20 décembre), le Sous-Comité du Roussillon se prononce « dans l’affaire Bages-Collioure (Ah bon, il y a une affaire ?). Après avoir entendu les deux capitaines, l’arbitre et le délégué, le résultat du match (6 à 6) est homologué. Il sera ultérieurement statué sur les incidents. » Décryptons ! Si le résultat du match est homologué, c’est qu’il n’y a rien à redire sur le déroulement de la partie. Si l’on évoque des incidents, c’est que, autour de cette partie qui s’est correctement déroulée, il y a des choses à redire. Mais quoi donc ?... On en apprend un peu plus, mais guère, le 12 mai 1928, dans les colonnes de L’Indépendant qui s’insurge : « A la demande de Gilbert Brutus, le conseil de la Fédération décida dernièrement d’ouvrir une enquête sur les prétendus incidents de Bages. M.Escafit du Comité des Pyrénées, voulut mener son interrogatoire. Il ne rencontra nulle part de plaignants et dut arrêter son enquête. » Mais décryptons (bis). « L’affaire Bages-Collioure », comme il est à présent de bon ton de l’appeler, est montée à Paris et la voilà entre les mains de la Fédé. Si ça va aussi haut, il doit bien y avoir anguille sous roche… Et les deux parties fourbissent leurs armes. Gilbert Brutus (membre de la Commission des arbitres et du Comité de sélection Ffr) a déjà enfilé le costard de défenseur du pouvoir fédéral. Marcel Laborde (élu président du Sous-comité du Roussillon le 10 juin 1928 et président d’honneur de l’Us.Bages le 13 juin 1928) a endossé la tenue du Robin des Bois du rugby local… Entre ces deux, la lutte d’influence n’est pas triste. Oh que non !

Rebondissement le 7 octobre 1928. La Commission d’appel de la Fédération se réunit. On apprend quoi ?... Ce que tout le monde sait et ce dont tout le monde parle à Bages, tant au bistrot du coin que lors des offices en l’église paroissiale… « L’arbitre de Bages-Collioure a été houspillé. » En clair : l’hi han foutut una fragada…. Explications. Le match fini, le directeur de jeu, M.Navarre, s’est baladé dans les rues du village. Ce qui eut l’heur de déplaire à quelques gaillards du coin. Le malheureux ! Il fut abordé et coincé dans un estaminet où on lui chanta pouilles pour lui faire comprendre que son arbitrage n’avait pas fait l’unanimité. Le maire sollicita la venue de la Police. Et tout se calma.

Et tout se calma… ou presque puisque en ce 7 octobre 1928, le Bureau de la Ffr prend deux décisions, « iniques » d’après L’Indépendant… M.Navarre est suspendu de ses fonctions d’arbitre pour avoir souvent varié dans sa version des faits… Le terrain de l’Us.Bages est suspendu pour un an de toute compétition officielle vu que « les sociétés sont responsables des incidents qui surviennent dans la ville, même après les matchs. »

Marcel Laborde y va de sa figure de style. « A Paris, des juges, à la demande de deux Catalans (Emile Py et Gilbert Brutus sont visés), prennent des sanctions contre des Catalans. Voilà ce qui me révolte (…) Ce n’est pas un verdict de répression, c’est un verdict de représailles. » Que ces choses-là en beaux termes sont dites ! Marcel Laborde est un tribun. Il n’empêche que, conseil aux arbitres, « a Bages no hi vagis. Te fotran el cap com un parol. »

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Le potin de la semaine 08   1927-1928

 

Quand « Chou » Beltran invente le rugby à 10

 

Serait-il correct d’évoquer le rugby catalan de la fin des années 1920 sans dire un mot sur le Usp-Quins de 1927, troisième du nom sur la lignée des cinq joués en cinq ans ?... Non !... Allons-y donc.

L’Usp est le « club doyen », « les Sang et Or », fruit des épousailles entre l’As.Perpignan et le So.Perpignan. Chacune de ces trois sociétés a un titre de champion de France accroché au maillot. Deux pour l’Asp. Quatre au total. C’est le club des notables. Il est de bon ton de se montrer autour des barrières du stade Jean-Laffon.

Les Quins sont un club de banlieue. Ses supporteurs n’arborent pas chapeaux. Ils portent casquettes. C’est plus près du peuple. Des gens qui se lèvent à 5h du mat’ pour aller bosser. A la dure. Mais il y a du talent dans leurs rangs. Beaucoup de talent. Et ya d’la joie autour des barrières du stade de Mailloles.

En ce 9 octobre 1927, Usp et Quins se rencontrent pour la troisième fois en Championnat du Languedoc de Première Division. Qu’est ce qui a changé par rapport aux deux confrontations des deux années précédentes ? Pas grand-chose et énormément. ???. Je m’explique… Pour ne pas se faire (trop) concurrence, les Quins ont pris les devants, rencontré l’Usp et tenté d’harmoniser les calendriers en évitant les doublons. En cette occasion, le 24 juin 1927, Marcel Laborde, (la ?) pièce maîtresse uspéïste, leur a déclaré tout de go que « Perpignan n’est pas suffisamment grand pour alimenter deux clubs. Il faut que l’un de nous deux disparaisse (…)  Deux sociétés rivales ne peuvent coexister à Perpignan. Je m’efforce de tirer mon club de l’embarras. J’agis selon ce que doit être mon devoir. Je resterai désespérément sourd à tout appel de collaboration qui sous-entendrait la dispersion de nos efforts. J’aime mieux me sauver tout seul que de périr ensemble. »… Paf ! Prends ça dans la figure ! La rupture entre les Quins et l’Usp est consommée.

L’atmosphère est donc pesante quand, en ce jour d’octobre, la foule envahit le stade bien avant le coup d’envoi. « Il y a pour limiter le ground une ceinture humaine d’une épaisseur exceptionnelle dont le mouvant bariolage est un spectacle bien pittoresque. » Tout le gratin perpignanais, personnalités de tous bords, politique, commercial, sportif, est là aussi. C’est le match de l’année. Il sera le match de l’Histoire du rugby catalan, M.Beltran, l’arbitre de la rencontre, se voyant dans l’obligation d’expulser dix joueurs, cinq dans chaque camp, en sept vagues successives. Camo prend le premier le chemin des vestiaires, bientôt suivi par Alphonse Puig, puis par Patrouix et Vaills, par Joly et Dunyach un peu plus tard, par Edmond Puig et Henric juste avant la mi-temps. Sayrou et enfin Sournia clôturent l’après-midi.

Quand Henric est expulsé, deux joueurs des Quins déjà sur la touche s’élancent sur lui pour le boxer. Il s’ensuit une mêlée générale à laquelle prennent part les joueurs, les dirigeants et les spectateurs. Il faut l’intervention de la gendarmerie et de la police pour ramener le calme… Lorsque Sayrou est renvoyé, le public demande la mise hors jeu de Duron. Sayrou prend la mouche, revient sur le terrain et se lance à la poursuite de Duron. Nouvelle intervention de la police… En fin de match, Chamorin prend une balle en touche, perd sa culotte et exhibe son séant. Il fonce quand même et ne s’arrête qu’avec trois hommes sur le dos. C’est la seule note plaisante de la partie. Elle déride les plus renfrognés.

Dans ses considérations, « L’Indépendant » est caustique : « Il est fort facile d’analyser le jeu car il n’y en eut pas.» Son de cloche identique du côté du « Languedoc sportif » : « Du jeu, il n’y en eut point. La bagarre fut générale. Les dix expulsions de joueurs pour brutalité sont le bilan d’une journée sans précédent. »… Fermez le ban !

Jo Socdel’Ac

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Le potin de la semaine 07

 

Quand Maloum (?) concurrence Bessieux (?).

 

On fait depuis quelque temps grand bruit épisodique d’un Karim Maloun, ex membre d’une « Drean Team » qui aurait commis des braquages de grande ampleur. Karim Maloum est dit… « ex-pilier de l’Usap ». Quand ? Avec qui ? En quelle occasion ? Où ?... Moi, je ne veux d’ennuis ni avec la Police ni avec le grand banditisme et je respecte l’homme qui se dit de rugby mais j’avoue en toute humilité que mes maigrelettes connaissances en l’Histoire du rugby de chez nous en prennent un sacré coup derrière les oreilles. Parfois, il est ainsi des gens qui se revendiquent estampillés Usap alors que la vox populi les a (honteusement ?) gommés de sa mémoire. Ils y sont certes peut-être passés (à l’Usap), sans y laisser un souvenir impérissable toutefois. L’Histoire est alors d’une ingratitude sans borne. Et ceux qui sont chargés de l’écrire d’une ignorance sans limite. Battons de concert notre coulpe, Béotiens que nous sommes.

Bessieux (prénom inconnu), alias Frank Holl de son nom d’artiste, est lui aussi un de ceux-là. Mais qui est Frank Holl ?... Un pilier de mêlée (encore un !) qui calait le pack de l’Us.Perpignan au milieu des années 1920. De ce que j’ai retrouvé dans les archives que j’ai consultées, Bessieux-Holl a fait ses débuts au Pays basque (la force physique des piliers basques était alors – l’est-elle encore ? – légendaire), a transité par le Languedoc avant d’atterrir à l’Us.Perpignan. Pas de grandissime carrière à son actif de son temps catalan. Il est vrai que Joseph Sayrou et Camille Montade, internationaux patentés, régnaient en maîtres sur un huit qu’ils conduisaient aux meilleurs succès. Bessieux-Holl était donc réduit à la portion congrue et devait par là même user de ses talents et user ses crampons en équipe réserve, se contentant des seconds rôles. Et là, trou noir, les archives sont rares de détails sur les exploits des formations 2. De courts commentaires sans noms souvent. Parfois même des résultats secs uniquement… Les seconds rôles. Les mots sont bien trouvés. Vous allez voir pourquoi.

« Seconds rôles » s’applique à merveille à Bessieux le joueur de rugby parce qu’il était Franck Holl de nom d’emprunt sur les planches. Oui, oui, Frank Holl était homme de théâtre. Homme de cinéma également, où il a fait quelques apparitions aussi rapides qu’hilarantes. Au théâtre, Frank Holl faisait partie des tournées Jean Bertrand et s’est un jour illustré sur la scène du Théâtre municipal à Perpignan, place de la République. L’Indépendant de l’époque fait foi. Vous imaginez l’émoi quand Frank Holl fut au programme. Le tout Perpignan avait pris ticket. Les gentes et belles dames, toilettes du dimanche revêtues, s’étaient bousculées au portillon… Frank Holl était apparu dans le plus simple appareil. Nu comme un ver pour déclamer son ver. Ces jolies dames s’étaient alors empourprées. De gêne (Mon oeil !). Leurs hommes s’étaient renfrognés. De jalousie (Pour sûr !)… Mais Frank Holl le pilier de mêlée bien monté(e) avait fait un tabac. Un-suc-cès-fou !!!

Frank Holl redevenu Bessieux a un autre haut fait d’armes sur son curriculum vitae. Le 13 mars 1925, L’Indépendant annonce qu’il veut… bien monter (encore !) une Ligue de rugby professionnel en France. Il a/aurait été contacté par un envoyé spécial de la Northern Union, la League britannique professionnelle (à 13); a/aurait effectué un séjour à Liverpool pour étudier le fonctionnement d’une telle entreprise ; a déclaré à L’Auto (l’ancêtre du journal L’Equipe) avoir obtenu l’adhésion de « 600 candidatures éventuelles sur un taux de base de 1.000 francs de rémunération mensuelle »… Il est certain pourtant que l’entreprise a fait chou blanc puisqu’il faudra attendre Jean Galia, Marcel Laborde et l’année 1934 pour la voir renaître… Et ce sera moins loufoque, beaucoup plus sérieux que la tentative Bessieux puisque le duo Laborde-Galia a fait vaciller le XV sur ses lauriers. A le tuer, presque.

JOSOCDELAC

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Semaine 06
1927-1928 ter

 

Ils sont partout. C’est bien connu !

 

Vous connaissez très certainement l’expression qui veut qu’il y ait « Des catalans partout. » Mais d’où vient-elle ? Fut-elle lancée par L’Indépendant, Bible des Catalans depuis des lustres ? Le fait est que j’ai souvent trouvé, dès le début des années 1900, des nouvelles « des Catalans ( partis) partout » dans les colonnes du journal de chez nous. « Partis partout ! » C’est pas joli, ça ?... Je souhaite ce jour exploiter une de ces nouvelles.

Nous voilà dans les années 1920. Les nôtres, les jeunes le plus souvent, sont attirés par l’Afrique du Nord que l’on présente comme un pays neuf dans lequel peuvent se révéler et s’épanouir des tempéraments avides d’aventure(s). Beaucoup y font aussi leur temps d’armée (Tiens, on ne sait plus ce que c’est au jour d’aujourd’hui. A peut-être ranger dans la case « Regrets éternels ». Peut-être.)… Quelle qu’en fût la raison, ils n’étaient pas rares, les jeunes de chez nous, à faire un séjour sur l’autre rivage de la Méditerranée. Quels y étaient leurs loisirs ?... Le football-rugby qu’ils emportaient dans leurs valises avec un xic de boutifarre, un tros de llanganisse, un raitg de vi bo et un poc d’aïre del païs nostre. Faut bien ça pour résister. Loin du Castillet. Loin du Canigou. Sans Tramontane. L’Indépendant, on pouvait toujours se le faire livrer. Même avec un temps de retard, il avait toujours la même saveur et on le dégustait avec une délectation identique. Et les lettres des mères étaient sublimes, qui écrivaient sans rire des trucs comme : « Dimanche, il y avait la foire aux cochons au village. On a bien pensé à toi. » Ohhh ! Merci, ça fait toujours plaisir quand on est loin et qu’on se languit du pays et des copains. Et de la copine.

Mais laissons les cochons et revenons à nos moutons. Les années 1920. Le football-rugby. L’Afrique du Nord… Le dimanche 24 avril 1927, Alger la Blanche et le stade de Maison Carrée accueillent la finale du Championnat d’Afrique du Nord. Aux prises, le Stade gaulois de Tunis et l’Idéal sport de Mostaganem. Un 16 à 13 (pour les Tunisiens) en fin de match, reflet d’une lutte âpre, menée entre deux équipes de valeur égale. Bra-vo ! Et patience parce que très bientôt vous allez pouvoir braire le hi han de fierté del burro català.

Qui trouve-t-on dans les rangs des champions ? Qui ?... Pelofi, le capitaine, et Balent des Quins de Perpignan ; Tricoire, Hugues et Rameau du Gallia football club de Perpignan ; Molins du Stade illibérien ; Mourrut de Collioure ; Crouzet de Prades et Azaïs du Co.Perpignan. Comptons ensemble. Pelofi, 1 ; Balent, 2 ; Tricoire, 3 ; Hugues, 4 ; Rameau, 5 ; Molins, 6 ; Mourrut, 7, Crouzet, 8 ; Azaïs, 9. Neuf des quinze joueurs de l’équipe roulaient les R comme la Têt, le Tech et l’Agly roulent les galets. D’ailleurs les introductions en mêlées se faisaient au go de « Cani-Go ! » ; les lancers en touches étaient « Catalunya » pour les débuts d’alignement, « Perpinya » pour le milieu, « Apoulit » pour le fond ; et je ne vous parle pas du légendaire « Ouillade » quand il fallait ensemble monter au charbon afin de calmer les ardeurs belliqueuses de l’adversaire… Neuf sur quinze ! Presque les deux tiers de l’équipe. Ils y sont d’ailleurs, les deux tiers, puisque Mir, de Prades, avait été démobilisé quelques jours avant la finale après avoir joué tous les matchs qualificatifs. Il a versé une larme de joie (mêlée de quelques regrets) lorsqu’il a appris la bonne nouvelle du succès, en trottinant sur le stade Louis-Broc. Il avait quitté à son corps/cœur défendant «  une équipe légère, pleine de cran où se dispute un jeu à la main des plus agréables. Elle a mérité la consécration officielle qu’elle a reçue. »… Equipe légère, pleine de cran. Un jeu à la main des plus agréables. Mais c’est nous ça. C’est tout notre rugby. Qu’en dius ?

 

Jo Socdel’Ac
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Le potin de la semaine 05  1927-1928 (4)

 

Un va-nu-pieds au talon

 

Novembre 1927. Le 27. Port-Vendres est en ébullition. Le Stade port-vendrais reçoit le Perpignan olympique club sur le terrain de la Presqu’île. L’affiche est alléchante. Le temps est au beau. Le public est au rendez-vous. Il se retire d’autant plus satisfait que le Stade l’emporte, 8 à 3. Deux essais de Rocaries et Tapias, dont un est transformé, à un « discuté », ce qui veut simplement dire que les joueurs ont fortement contesté, que le public est intervenu pour prêter main forte et qu’il a fallu une bonne dose d’autorité mêlée de courage teinté d’un soupçon d’inconscience à l’arbitre pour imposer sa vision des faits… Le match en lui-même ? Intéressant avec ce qu’il faut d’horions pour le rendre captivant. « Deux intermèdes de boxe » avec deux joueurs « envoyés sur la touche » mais qui reviennent assez vite, puis deux autres qui prennent le même chemin jusqu’au terme de la rencontre. Sans en avoir le nom, les cartons jaunes et leurs homologues rouges existent déjà… Bien ! Bon match ! De quoi meubler agréablement le repos dominical !

Mais, mais, mais… Accoudés au comptoir du « Bar des Assoiffés », les gens de la Côte se perdent en conjectures. Comment se fait-il que leur mêlée ait été aussi défaillante ?... C’est le temps où chaque équipe a besoin d’un talonneur pur, capable de numéros d’équilibriste pour aller de ses pieds d’or chercher le ballon dans la mêlée adverse, ou en assurer le gain d’un balancement judicieux sur introduction de son demi de mêlée. D’ailleurs, jusqu’à des temps pas si lointains, les gens de la Presse se repaissaient du décompte des ballons gagnés sur introduction adverse. C’est à présent moins fréquent, question de poussée collective.

Mais reprenons le compte-rendu de Stade portvendrais-Perpignan olympique… Dès le début, « le ballon est monopolisée par les Perpignanais dont le talonnage est parfait. » Les Port-Vendrais tablent alors sur la deuxième période pour se refaire une santé, juste après les conseils avisés de l’entraîneur de service. Eh bien non ! Le déficit est identique. « Le ballon ne sort toujours pas pour le Stade port-vendrais. » Aïe, aïe, aïe !!! Ya un truc. Es pas poussiple aixo. Maï s’ha vist aqui… Une explication vient vite à l’esprit. Le demi de mêlée perpignanais triche, qui a, à trois reprises en trois minutes tout près de la mi-temps, été sanctionné pour introduction illicite. « Il n’hésitait pas à envoyer le ballon dans sa deuxième ligne. » Elle est rassurante, cette explication. Elle n’est pas suffisante. L’explication, la vraie de vrai, c’est Pescofi, marin-pêcheur sur le « Mal de Cap», qui la trouve. Pourquoi donc le talonneur local jouait-il nus pieds ? Interrogation relayée par L’Indépendant le lendemain. « A-t-on idée de talonner sans chaussures ? »… Je vous le demande. Est-il normal de ne point se chausser avant d’entrer sur un terrain pour jouer dans la petite boîte ?

A l’Académie Jean-Michel Canet, René Philippot et Alphonse Noguéra, ex-talonneurs de talent, académiciens émérites, ont pour coutume de solutionner nos problèmes de talonnage. Ils ont bien sûr été mis à contribution pour résoudre l’énigme. Quinze jours de cogitation, à l’écart sous un tipi sur les hauteurs de Saint Laurent de Cerdans, ont été nécessaires. Je vous livre le fruit de leurs intenses réflexions… Soit ledit talonneur a quitté son domicile à toutes pompes et il a oublié ses chaussures. Pompes, chaussures, hi, hi hi… Soit le Stade port-vendrais n’était pas au complet et a trouvé un talonneur sdf sur le bord du terrain juste avant le coup d’envoi… Soit, comme il est bien connu, les joueurs de l’époque payaient leur tenue et ce pauvre diable était sans le sou… Soit c’est un poète des stades, soucieux de se singulariser par sa tenue… Soit c’est un mec pressé, pressé de jouer, pressé passer sous la douche, pressé de partir… Au final, René et Alphonse en conviennent, c’est plus que de l’insolite. Du jamais vu ! Un talonneur sans chaussures ? Comme une ouillade sans sagi !

 

Jo Socdel’Ac
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Semaine 04

Quand le stade de Thuir se teinte de violet

 

Le public thuirinois est « sevré de matchs de championnat depuis deux saisons », dit L’Indépendant du 12 juillet 1926 et ce même public thuirinois piaffe d’impatience… Jacques Violet monte alors au créneau. Lui, le notable du chef-lieu des Aspres, le maître des chais du Byrrh, offre à sa bonne ville une aire de jeu aménagée en cours d’été 1926 pour que la jeunesse locale (aidée de celle des villages environnants) s’ébatte. Ce terrain est dit « magnifique, aux dimensions réglementaires, clôturé, admirablement aménagé, muni de douches et de vestiaires. » Fermez la citation. Bref, c’est le grand luxe. C’est sur ce stade que les Thuirinois du président Jean Coyo, « considérablement affaiblis par la perte de leur trois-quart centre (Joseph) Argence, aux qualités extrêmement brillantes, en garnison au Maroc », vont à nouveau goûter aux joies du football-rugby.

Auparavant, les athlètes sont les premiers à le fouler, le 5 septembre 1926 pour la fête locale transformée en fête de l’athlétisme. Mais les joueurs de rugby ne tardent pas à l’investir même si « les dimensions réglementaires » posent problème… Le 2 janvier 1927, au terme d’un Thuir-Prades gagné 18 à 3 par les Thuirinois, les Pradéens portent réclamation concernant la conformité de ces dimensions, réclamation qui est d’ailleurs vite rejetée par les instances adéquates. Preuve que les gens du Conflent étaient mauvais perdants. Ououououh !

Les Thuirinois jouent donc toute la saison 1926-1927 sur leur nouveau terrain, sans qu’il soit pour autant inauguré. L’inauguration, officielle, a lieu le vendredi 7 octobre 1927, jour de la fête locale qui revient avec régularité une fois l’an. Normal ! Pour l’occasion, l’Us.Thuir a mis les petits plats dans les grands et a invité la prestigieuse Us.Perpignan des Ernest Camo, Jean Carbonne, Georges Constant, Marcel Henric, Roger Ramis, Joseph Sayrou, Georges Vaills. Du beau monde ! Du très beau monde ! Ce n’est pas la première fois que les deux clubs se rencontrent. C’est la seconde. Le 9 janvier 1927 déjà, lors d’un match exhibition, l’Usp s’est mesurée à l’Aviron perpignanais et à l’Us.Thuir en même temps (une mi-temps chacun. ?????). Mais la rencontre de ce 7 octobre (1927) est le premier vrai match entre Thuirinois et Perpignanais. L’Indépendant annonce la présence de la Cobla Combo-Gély et celle du Réveil thurinois pour la musique d’ambiance côté pile des barrières et la participation de « toutes les vedettes perpignanaises » sur le côté face de ces mêmes barrières. Et puis, paradoxalement (étonnement ?), rien sur le match lui-même après coup. Jean Baillette, dans sa « Chronique rugbystique et sportive du temps ancien, Us.Thuir 1900-1950 » (le tome 1 de ses deux ouvrages), en fournit juste le score : 22 à 20 pour l’Usp. Ce qui veut dire quoi ? Soit les vedettes perpignanaises ont joué un ton en dessous de leur vraie valeur. Soit les sans grades thuirinois ont élevé leur niveau pour tutoyer les étoiles.

Pour avoir vu nombre de formations vert et blanc jouer des morceaux d’anthologie sur ce vert pré, je préfère de beaucoup la seconde hypothèse. Des pages de bravoure écrites pendant des décennies. Celles des années 1980 étant les plus probantes. Qu’il était beau, qu’il était fier, qu’il était bouillonnant, ce stade Jacques Violet pourtant vieillissant, très officiellement inauguré le 7 octobre 1927 !... C’en est fini depuis. « Magnifique, clôturé, muni de douches et de vestiaires », donc fonctionnel en 1926, il était devenu vétuste et désuet fin des années 1990. Ainsi va la vie quand passe le temps. Naquit alors le stade Eugène-Ribére, porté sur les fonts baptismaux le 5 août 1989. Beaucoup plus moderne, certes. Beaucoup moins historique, c’est vrai. L’Histoire est donc à réécrire. Les Vert et Blanc s’y attèlent, à une portée de drop-goal du vieux Violet qui dort de son meilleur sommeil sur ses glorieux lauriers.

 

Jo Socdel’Ac

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Semaine 03

1927-1928

La malice de « Cabre »

C’est en consultant les deux brochures précieusement conservées sur les rayonnages de l’Académie Jean-Michel Canet et joliment confectionnées par Francis Vila, successivement joueur emblématique, puis entraîneur efficace, puis dirigeant écouté, puis président respecté, puis écrivain talentueux du rugby de Prats-de-Mollo que je suis tombé sur cette photo croquée en 1927-1928. Où réside son originalité (de la photo)? A mes yeux pour le moins, la présence de deux dames la fait superbement superbe (J’ai osé.). Deux dames ! C’est plus que de l’inédit sur les clichés de football-rugby de ce temps-là. Toutes deux trônent au milieu, flanquées de solides gaillards pratéens. Celle du deuxième rang porte beau dans son chapeau blanc en feutrine. Celle du premier rang est l’exemple type de ces vielles Catalanes qui oeuvraient (l’imparfait est de rigueur) dans nos cuisines à l’orée du siècle dernier, à nous mijoter de bons petits plats. Y’avait pas de surgelé ! Que font-elles là ? Nul ne le sait (plus) sur les hauteurs du Vallespir puisque même leur nom n’apparaît point sur la légende. Et c’est une lacune. Pouvez-vous la combler ?

Et puis il y a « Cabre ». « Cabre » Llobères (premier rang des Debout, troisième à gauche, avec le serre-tête blanc) était un bel avant de devoir, … un peu maigrichon toutefois, mais qui, débordant d’activité, courait comme un dératé aux quatre coins du terrain, sautait sur tout ce qui se présentait devant lui (d’où son surnom) et s’avérait indispensable lorsqu’il fallait défendre les chances du Prats Olympique Club (aux tout débuts des années 20, vite Echo ou Emulation Sportif –ou Sportive - Pratéen – ou Pratéenne). Pourquoi ce changement rapide de dénomination de Poc en Esp?... Vous allez comprendre… Els jugaïres de Prats valen Poc. Van Poc a Poc. Els hem de deixar guanyar un Poc. Et tout à l’avenant. Un Poc va bé. A la fin, ça fatigue… Esp a donc fait l’affaire et a calmé la colère des foules de Prats.

Mais revenons à notre mouton. A notre « Cabre » serait de meilleur ton… Nous sommes en 1927-1928. Les temps sans être durs ne sont pas particulièrement faciles. Il n’y a donc pas de petits profits. Le dimanche matin (avant le match) « Cabre » Llobères s’enfonce dans les bois et en ressort un gros fagot sur le dos qu’il s’empresse de revendre cinq sous. Cinq sous, le début de la richesse ! Oui mais, les dirigeants s’en émeuvent. Le jus et l’enthousiasme de « Cabre » n’en sont-ils pas émoussés ? Et voilà une idée qui germe… Le club fournira les cinq sous à « Cabre » pour qu’il fasse la grasse matinée, récupère des fatigues de la dure semaine de labeur et se présente sur le stade au summum de sa forme physique… Accord empressé de l’intéressé. Cinq sous, c’est cinq sous. Oui, mais ! « Cabre » est un malin. Il empoche les cinq sous du club, part dans les forêts, fait son fagot dominical, le vend et ajoute cinq sous à cinq sous. Dix sous ! L’opulence ! Voilà « Cabre » devenu homme riche ou peu s’en faut. Où a-t-il placé tout cet argent ? Un compte en Suisse ? Les banques d’Andorre ? Les paradis fiscaux off-shore ? Les contreforts de Sant Guilhem ? Francis Vila ne sait. Il a troqué son béret contre la casquette de Sherlock Holmes et poursuit son enquête. En attendant, une chose est sûre : « Cabre » Llobères est le premier (le seul ?) joueur de rugby professionnel du club pratéen. Faudrait mettre sa statue à l’entrée du stade François-Fort tant il est personnage insolite.

 

Jo Socdel’ac............

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2013 Semaine 02 --- Le potin … 1925-1926

 

Le terrain du Vernet

C'est la saison 1925-1926 qui m’intéresse aujourd’hui. Mais j’ai auparavant besoin d’un grand bond en arrière… Revenons fin saison 1911-1912. Gilbert Brutus s’est plus que brouillé avec l’As.Perpignan. Il l’a quittée et a fondé le Stade Olympien Perpignanais. Le 12 juillet 1912, se tient la première assemblée générale du Sop. Elle est prévue à 21h au siège Café de la Poste à Perpignan. Dès 20h, il est impossible d’entrer. La salle est archicomble. Près de 200 personnes se pressent autour de la tribune. En cours de séance, on parle (surtout) du devis des travaux à entreprendre sur « le terrain du Vernet » qui doit abriter les futurs exploits du nouveau club. On évoque en particulier « l’aménagement de tribunes avec confort moderne ». Il est dit aussi que les spectateurs seront « à l’abri des intempéries » et qu’il y aura « quatre vestiaires très spacieux et une salle de douche. » Le 29 septembre 1912, le Stade Olympien Perpignanais, inaugure son stade et joue son tout premier match. Gilbert Brutus et ses camarades entrent en piste dans un superbe maillot bleu ciel. On les appelle dès lors les Azurs (alors que les joueurs de l’Asp jouent dans un maillot blanc avec un écusson sang et or sur la poitrine et sont les Sang et Or). Ce 29 septembre 1912, le Sop bat Narbonne 6 à 0. Saillens est le premier marqueur d’essai ; Paillissé réussit la première transformation, Brutus le premier drop-goal. Commentaire : « Par une température estivale, le Sop nous offrait la grande première sur son beau stade du Vernet splendidement aménagé. » Doit-on aussi retenir que ce match inaugural a eu deux arbitres ? M.Pic en première période et M.Fauriè en seconde… La composition de cette première équipe sopiste ?... Labat : Pujol, Bilhou, Brutus, Vergés : (o) Prat, (m) Martre : Casademont, Roger, David : Mathieu, Paillissé : Schulmeister (cap), Saillens, Capdeville.

Le stade du Vernet ! Attention !! J’insiste parce que je l’ai longtemps cru. Ce stade n’est pas, surtout pas, l’ancêtre du futur stade Aimé-Giral. Un plan de Perpignan, initialement dressé en 1911 et complété en novembre 1924 par P.Surroca de l’imprimerie L.Surroca, situe ce « terrain de football » côté gauche du boulevard Maréchal Joffre en remontant vers le Haut-Vernet en venant du centre ville, au bas du rond-point de la Place de Lancaster, pratiquement là où débouche l’allée Jep-Xambo… En gros, vous vous mettez sur l’avenue Maréchal Joffre, dos au stade Aimé-Giral, et le stade de l’avenue du Vernet est en face, de l’autre côté de l’avenue. Ils seraient tout proches, frères jumeaux.

Le Sop va jouer deux saisons sur son « stade du Vernet »… Une première (1912-1913) pour se couvrir de gloire et remporter le titre de champion de France de Deuxième Division… Une seconde (1913-1914) pour contester l’hégémonie de l’Asp en Languedoc et terminer à la seconde place (derrière l’Asp et devant Narbonne et Carcassonne) après avoir battu l’Asp (futur champion de France) sur cette herbe le 11 janvier 1914 par 6 à 3.

Puis vient la Première Guerre Mondiale… Puis vient la fusion entre le Sop et l’Asp en Union Sportive Perpignanaise au sortir de la guerre. Gilbert Brutus se bat alors pour que le nouveau club adopte le bleu azur du Sop comme couleur officielle et le terrain de l’Avenue du Vernet comme terrain d’entraînement puisqu’il est évident que celui de la route de Thuir est bien plus fonctionnel les jours de matchs… Puis vient le 20 septembre 1926. (Nous voilà dans la campagne 1925-1926). Ce jour, l’Usp alerte la Mairie par courrier officiel. M.Audonnet, le propriétaire, veut récupérer son terrain du Vernet et en chasser le rugby. Il signe par là (un peu plus) la disparition du Sop de Gilbert Brutus. Snif ! Snif !!

 

Jo Socdel’ac............

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