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Les POTINS de 2014
 
ICI seront archivés tous les POTINS 2014
 

Une question d’audimat

 

J’ai lu, comme toi certainement, que l’arrivée de l’Usap en Pro D2 allait donner un coup de fouet à l’audimat des chaînes qui retransmettent les matchs de ce niveau. J’accepte le présage et je me réjouis à l’avance que l’Usap ne soit pas oubliée… Je serai dans cet audimat-là quand l’Usap sera télédiffusée depuis l’extérieur.

L’Usap et la télé !... Sais-tu quand la télé s’est pour la toute première fois de son Histoire intéressée à l’Usap dans son temple d’Aimé-Giral ?... Le 15 janvier 1961… « Télé Dimanche » diffuse des images (et des chansons) de Luis Mariano avant de basculer sur Usap-Mont de Marsan pour « une retransmission presque intégrale » (ce qui veut dire que le match a commencé avant la prise d’antenne. Inconcevable de nos jours où la Télé dicte sa loi pour le moment du coup d’envoi en vue de soigner son audimat)… Usap et Mont-de-Marsan ont intéressé l’Ortf parce que l’on fait, à cette époque-là la « chasse aux internationaux »: René Monié et Gérard Roucariés d’un côté ; Jean-Baptiste Amestoy, Pierre Pascalin, André Boniface, Guy Boniface et Christian Darrouy de l’autre. Sept internationaux (français) sur trente joueurs, c’est une concentration de talents qui paraît énorme alors et qui serait… insignifiante de nos jours où les équipes s’alignent avec presque uniquement des internationaux (souvent/parfois ? étrangers) dans leurs rangs.

En ce 15 janvier 1961, la TV découvre Aimé-Giral et Aimé-Giral découvre la TV… Elle a transporté son matériel dans 2 camions et 1 car technique d’où Jacky Ivernel fait le choix des images projetées sur 2 écrans et retransmises par 2 caméras « électroniques ». 1 de ces 2 caméras est prévue pour les gros plans, est dotée d’un téléobjectif et a été placée « dans la loge du Préfet » (à côté du Préfet ? Sinon, d’où a-t-il assisté au match ?). L’autre de ces 2 caméras est là pour les plans larges et a été positionnée au milieu de la tribune Chevalier. Roger Couderc est au micro. 2 paraboles ont été installées sur le toit de la tribune… Comble du luxe : après match, les téléspectateurs ont droit à quelques plans et commentaires dans les vestiaires… Ça te semble certainement quelconque techniquement aujourd’hui alors que ça relevait du tour de force et de l’insolite à l’époque.

Sache que l’Usap, « accablée par le sort et malgré un courage magnifique » (A 13 suite aux blessures de Pierre Langeard et Yves Pujol) « subit la loi du nombre » et s’inclina 6 à 18. André Boniface (2 essais), Guy Boniface (1) et Christian Darrouy (1) surent se glisser dans les espaces laissés par les blessés et firent valoir leurs galons d’internationaux… Les défenses transpercées, ça aussi c’est un truc qui gonfle l’audimat.

 

Jo Socdelac

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Essai casquette ?... Chapeau


L’une 80, l’autre 100 minutes lilloises, les demi-finales du Top 14 version 2013-2014 ont vécu ce que vivent les roses. 
Martine Aubry était dans sa loge….
Attendons à présent la finale de ce Championnat de France avec délectation et pour patienter revenons un instant sur l’essai du Toulonnais, (Du Toulonnais ?), du joueur de Toulon, Matt Giteau. Né en Australie. Marié en Australie. International en Australie. Reconnu et idolâtré en Australie… 
Le seul essai du match est pour lui.
Un essai opportuniste venu d’un ballon qui traînait.
Les commentateurs en ont fait des tonnes, qui ont parlé d’«essai casquette »…
J’ai vu pour ma part un essai qui rapporte 7 points avec la conversion et, dans le contexte tendu d’une demi-finale, 
c’est un bel essai, convenons-en.
Mais l’utilisation de « casquette » pour qualifier l’essai de Matt Giteau, m’a remis en mémoire un coup de pied…
Saisons 1959-1960 et 1960-1961, le troisième ligne de l’Usap Guy Pujol fait son temps de militaire dans le Tarn et son temps de titulaire dans le Fc.Mazamet de Lucien Mias. A une reprise, le 9 octobre 1960 (premier match de la phase aller), les frères Pujol, Guy le Mazamétain et Yves le Perpignanais, se retrouvent opposés à Aimé-Giral dans une lutte fratricide qui tient la Catalogne du rugby en haleine…
Guy et Yves sont aussi les buteurs de leur équipe respective…
Le 11 décembre (premier match de la phase retour, face à l’Usap), Guy est appelé une fois encore à faire valoir ce/son talent. Et il n’est pas mince… 
        Pénalité pour les Tarnais. Guy Pujol s’avance, place son ballon sur le (tout petit) tas de sable que le soigneur s’empressait de porter à l’époque, règle sa mire, prend du recul, s’élance, tape…
Le (nombreux) public retient son souffle…
Le ballon s’élève, s’élève, s’élève…, « retenu dans son envol par une rafale de vent, il heurte le montant pour retomber sur la transversale et finalement en jeu d’où la contre attaque catalane fuse. Mais M.Pomaréde (Côte basque) accorde les 3 points après consultation des deux juges de touche tarnais. »
Arbitrage à la maison (????)… Et Mazamet s’impose 9 à 0.
Un ballon qui tape un poteau, 
                     puis qui rebondit sur la barre transversale, 
                     puis qui revient dans l’aire de jeu et qui rapporte 3 points, avoue.
De nos jours, la Presse en ferait des tonnes.
Des commentaires à foison dans les micros.
Des ralentis à la pelle sur nos écrans.
Des litres d’encre sur nos journaux…
A l’époque, c’est presque passé inaperçu… 
         Presque…         Quatre lignes dans L’Indépendant, signées Louis Camps, pour un coup de pied au max insolite.

 
Jo Socdelac

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Plaidoyer pour un fautif pas responsable

 

Je mets James Hook sur le grill aujourd’hui… Pourquoi James Hook ?... Parce que dans ma recherche des points faciles (bêtement) perdus par l’Usap, points qui auraient assuré le maintien en Top 14, la pénalité manquée par l’international gallois à Montferrand des 25mts face aux poteaux (« Une pénalité de Premier Pas ») tient bien sûr une place importantissime. Elle aurait assuré le match nul, donné un point supplémentaire au classement général de l’Usap, permis de passer devant Oyonnax et de s’asseoir à la 12ème place. Sauvée, l’Usap était sauvée et conservait sa place parmi les ténors.

Ne me faites surtout pas dire ce je ne dis pas. Notamment que James Hook est le coupable de la relégation… Je « dis simplement ce que je dis ». Ni plus, ni moins… Cette pénalité, réussie, sauvait l’Usap… Voilà !… Et j’ajoute que dans la grande Histoire de l’Usap, James Hook s’installe parmi les meilleurs buteurs du club. Les statistiques sont là pour le prouver.

1) Le 26 octobre 2013, James Hook a réussi 8 pénalités contre Bordeaux-Bègles à Aimé-Giral. C’est le second meilleur chiffre de tous les temps qui place le Gallois derrière Thierry Lacroix (9 pénalités en 3 occasions Agen, Béziers et Narbonne en 2001-2002) et devant Benoît Bellot, Manny Edmonds et Nicolas Laharrague (7 pénalités sur 1 match).

2) Un vrai full house, c’est quand le même joueur d’un même club utilise les 4 façons possibles pour faire gonfler tout seul le score sur un même match : essai, transformation, pénalité, drop-goal. Un seul joueur de l’Usap avait réussi cet exploit : Benoît Bellot, le 16 juin 2000 contre Colomiers (1e, 1t, 5p, 1dg). Depuis le 12 octobre 2013, il est rejoint par James Hook lors du match de Coupe d’Europe face à Gloucester (1e, 1t, 4p, 1dg) *.

3) Les totaux au pied de James Hook pour l’Usap sont énormes… 18 transformations, 36 pénalités et 2 drop-goals en 2011-2012 (quand il partageait le rôle de buteur avec Jérôme Porical) ; 21t, 69p, 2dg en 2012-2013 ; 22t, 69p, 3dg en 2013-2014 donnent 61 transformations, 174 pénalités et 7 drop-goals en Championnat soit 665 points en 52 matchs joués sur 78 possibles… Il faut y ajouter 3t, 7p (2011-2012) ; 5t, 11p, 1dg (2012-2013) ; 6t, 9p, 1dg (2013-2014) en Coupes d’Europe, soit 14 transformations, 27 pénalités et 1 drop-goal en 14 parties de Coupes disputées sur 18 possibles, qui portent le total points à 777 points marqués en 66 matchs joués. Que des chiffres ronds ! Chiffres qui donnent 11,772727 pts en moyenne.

Ajoutez-y… les 3 points de la pénalité ratée à Montferrand et les chiffres, me dit ma calculatrice, grimpent à 780 pour une moyenne de 11,818181 pts… Tout juste 0,045454 pt de différence. Infinitésimalement petit pour James Hook et colossalement énorme pour l’Usap… Grrrrrr !!!!!... Dernière question… James Hook a-t-il manqué d’autres pénalités des 25mts face aux poteaux dans sa carrière ?... Oh, pu…naise ! Elle me fout les boules, ta question !!

 

* Benoît Bellot            à 4 autres reprises (Toulon 1998, Dax 1999, Grenoble 2000, Bègles-Bordeaux 2001) ; 
Eric Tréséné               en 3 occasions (Le Creusot 1992, Brive 1993, Bègles 1995) ; 
Raymond Enrique         (Albi et Graulhet 1984) 
 Pascal Amalric             2 fois (Valence 1988, Nîmes 1989) ;
Michel Montanès         (Narbonne 1980), 
Jean-Marc Bourret   (Castres 1990) 
Didier Cambérabéro  (Béziers 1998) 
ont aussi utilisé les 4 façons pour marquer sur les matchs mentionnés. 
Mais ces jours-là, d’autres de leurs coéquipiers avaient aussi inscrit des points.


Jo Socdelac

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Avant de hurler, voyons un peu

 

L’Usap descend se ressourcer en pro D2 et le petit monde du rugby catalan, partant du postulat que 
« l’Usap n’a jamais quitté la Première Division depuis plus de 100 ans », crie au désastre. 
          Est-ce exagéré ?... Voyons un peu.

1) En cette fin de saison 2013-2014, l’Usap finit à la 13ème place du Top 14. Elle peut donc se targuer d’être le 13ème club du rugby français. Vous voulez faire passer Lyon, champion de Pro D2, devant ? D’accord ! L’Usap est donc 14ème. 15ème si vous souhaitez y mettre le second club de pro D2 qui va grimper. 15ème ! 15ème club français, c’est moche ?

2) Les grands-pères de mon espèce se rappelleront le temps où la Ffr a mis de l’ordre dans sa compétition majeure qui avait jusqu’ici compté plusieurs formules. Parfois alambiquées… A partir de la saison 1953-1954, le Championnat a été organisé autour d’une phase qualificative de plusieurs poules suivie par une phase éliminatoire qui faisait déplacer les foules… Cette phase qualificative démarrait aux 16ème de finale et réunissait de la sorte 32 clubs selon une opposition n°1 contre n°32, N°2 contre N°31, etc… 
Il restait 16 clubs en 8ème de finale… 16 clubs ! Vous voyez où je veux en venir ?... 16 clubs, c’est un peu le resserrement de l’Elite du Top 14.

3) A partir de là, combien de fois dans son Histoire l’Usap n’a-t-elle pas été qualifiée pour les 8ème de finale… 23 fois !... Fin saisons 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 71, 79, 84, 85, 87, 89, 90, 94, 99, 2002, 2003, 2005, 2007… Si le Championnat avait été tel qu’il est de nos jours, l’Usap serait passée à l’étage en dessous à 23 reprises. A 23 reprises en Pro D2 sur 60 saisons. Ça fait quand même un bon pourcentage de désastres !

Tout ceci pour dire quoi ?… 
1) La vérité n’est pas facile à trouver… 
2) Le Top 14 est une épreuve d’une difficulté phénoménale… 
3) L’Usap sera quand même parmi les meilleurs… 
4) Nous avons certainement tort de prendre notre plus bel air navré… 
Ce qui arrive est grave, oui ! 
Ce qui arrive n’est pas mortel,  non ! L’Usap s’en remettra.

 

Jo Socdelac

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Plus que pour un 1er mai

 

S.O.S ?... Est-ce que tu sais ce que ça veut dire, S.O.S ?... 1…, 10..., 30 secondes de réflexion…Ça y est ?... Je te vois venir avec tes gros sabots et ton goût immodéré pour tout ce qui est British… Save Our Souls ! Sauvez nos âmes ! Ce cri de détresse que l’on lance dans les situations périlleuses lorsque l’on a besoin d’aide urgente… Tu n’as pas (complètement) tort. Mais du côté de Salses, ce n’est pas ça… S.O.S, c’est le Syndicat des Ouvriers de Salses. Des ouvriers qui jouent au rugby sur leur temps de loisirs (Zon bien le droit) et portent le maillot du S.O.S, tout simplement parce que c’est le nom du club… Pourquoi les ouvriers de Salses n’auraient-ils pas leur club ? Les employés de Toulouse ont bien le leur. Le T.O.E.C. Le Toulouse Olympique Employés Club. Ce qui est valable pour les uns vaut pour les autres.

Ce 17 janvier 1937, les juniors du Sos rencontrent les anciens de Salses en match amical sur le terrain de « Las Croètes ». Tu sais où c’est, toi ? Moi, non. Faudra demander… Arbitré par J.Torrens, un dirigeant, en première mi-temps, puis par E.Doutres, dit « le Sportif », en seconde, d’une façon « large et bienveillante », le match fait exploser les canons de ce qui est beau en rugby : le mouvement, l’attaque, la prise d’initiatives, les envolées plein champ. Bref ! Tout ce qu’on aime. Et autour des barrières d’un stade qui s’enflamme, tout un chacun se plait à applaudir à tout rompre « ces magnifiques phases où l’énergie se dépense sans compter », à louer à voix haute « la vigueur quasi inépuisable des jeunes as », à verser une grosse larme de nostalgie sur « la vigueur vite émoussée chez les anciens qui ont manqué de souffle. »… Superbe ! C’est superbe et le planchot affiche un « score impressionnant » : 37 à 5… Les Cômes, René (à la mêlée) et Félix (à l’ouverture), sont (conjointement) élus Talent d’or, sacrés pour « leurs exploits à la charnière » et « leurs trouées fulgurantes. »

Le temps est beau et les spectateurs sont en nombre. C’est une chance parce que la recette dans sa totalité tombe dans l’escarcelle du Syndicat... Réfugié dans sa guérite, Robert, le trésorier du club, compte ses sous, un à un. Et plus il compte et plus il sourit… Le montant est plus rond, beaucoup plus rond, que pour la vente des brins de muguet un jour de 1er mai… Huuuuuuue !... Les caisses du Syndicat sont renflouées.

Une pluie (de sanctions) sur un Sol mouillé
?

Saison 1933-1934… Le rugby est vivace le long de la Vallée de la Têt. Il l’est toujours d’ailleurs. Qui retrouve-t-on en 1933-1934 ?... Prades, Vinça, Millas (que l’on anoblit en Us de Millas alors que c’est Us.Millas aujourd’hui. Plus prolétaire. ) Il y a aussi l’Union sportive de Saint Feliu d’Avall, le Racing/Rugby (j’sais pas) club Pézilla et le Sporting olympique solérien. Il n’y a pas encore fusion entre Pézilla, Saint Féliu et Le Soler. Chacun se la joue perso au pied de son propre clocher.

C’est le rugby de Le Soler qui m’intéresse en ce jour… Le 20 novembre 1933, le Sporting (qui est olympique et solérien) va défier Cabestany qui est olympique mais pas encore culturel). Le Sol perd (0 à 9, rien à 3 essais) lors d’une « très belle partie(…) Le Sporting s’est bien défendu même s’il a dû s’incliner devant un adversaire plus vite et plus homogène. (…) Ses quinze athlètes sont à féliciter. » Bravo donc !

Et pourtant, ce club qui mène la belle vie sur les stades défraie la chronique le 30 novembre 1933… « La mauvaise volonté de certains joueurs ayant apporté dans l’équipe de rugby une perturbation préjudiciable à sa marche, le Bureau du So.Solérien prévient toutes les équipes qui ont conclu des matchs avec son XV, que celui-ci déclare forfait pour toutes les rencontres à venir. Le Bureau du So.Solèrien, malgré sa bonne volonté et son dévouement à la cause sportive, s’excuse auprès de tous les clubs que cette mesure pourrait toucher et le regrette infiniment. »… Je vois d’ici de braves dirigeants, courbés sur leur bureau, rédigeant cette annonce qui a dû les prendre à la tripe. Un crève-cœur au goût d’échec.

La rencontre qui devait suivre le match du 20 novembre contre Cabestany était à jouer contre Prades. Un derby de la Têt !... Il n’eut point lieu (le 27 novembre). Les dirigeants solériens avaient bien averti leurs futurs adversaires… Et pourtant en date du 2 décembre (toujours 1933), le Comité du Roussillon prit une décision qui m’interroge parce que je la comprends mal, autant qu’elle a très certainement interloqué les membres du Bureau du Sol. Je vous la livre, in extenso encore, pour que vous l’appréciez… « Prades bat Le Soler par forfait. Des explications seront demandées au Soler. Le Soler devra adresser au Comité la somme de 140f, montant des frais d’organisation, d’arbitre et de délégué prévus par les règlements généraux. »… Et paf ! Tu as déjà le moral aux bas des chaussettes parce que tu as dû déposer les armes à ton corps défendant et on vient te donner le coup de grâce en touchant à ta trésorerie qui est, je n’inventerai rien et vous le savez tout aussi bien que moi, aux confins extrêmes de la fragilité.

Qu’aurait dit Confucius dans une situation de ce type ?... Tiens ! Ce que me souffle gentiment mon ami Bidasse dans le creux de l’oreille me semble judicieux… « La pluie redouble souvent d’ardeur sur le Sol mouillé. »

 

 

 

Jo Socdelac

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Deux matchs pour le prix d’un

 

Les rugbys à XV et à XIII ont enterré la hache de guéguerre. Avec le même sésame, les supporteurs qui en ont manifesté le souhait ont pu en ce 12 avril 2014 (« béni des Dieux », ont dit certains) se rendre à Gilbert-Brutus dans un premier temps, à Aimé-Giral dans un second et voir la partie des Dragons puis celle de l’Usap… Deux matchs de haut niveau visibles au même endroit le même jour par une partie du même public avec le même billet. Insolite ?... Non, non. C’est du déjà fait/vu.

Reporte-toi à la saison 1955-1956. Le Céret sportif est en Première Division, avec les ténors. L’Usap, le Rc.Narbonne, l’Us.Dax, le Fc.Auch, l’A.Bayonne, le Sc.Angoulême sont attendus en Vallespir. Six matchs de rêve à jouer à domicile, le public se frotte les mains et se délecte par avance.

Le 20 novembre (1955), c’est la réception de Dax. Les Cérétans s’inclinent 3 à 11. Les 3 points ? Une pénalité de René Puig… Et la sortie de l’arbitre, M.Suchet (jugé dans/par la Presse locale « incohérent dans ses décisions et tatillon dans son arbitrage ») du Comité des Pyrénées, est houleuse. On lui reproche d’avoir accordé (à Dax) un premier essai « douteux » et un second « heureux ». Rien que ça !

Deux/trois jours après la rencontre, la Commission régionale des arbitres prend sa plume. Elle déplore… qu’« une partie du public qui, ne sachant pas rester maîtresse de ses nerfs, ne fait que desservir la cause du club qu’elle croit défendre. »… et que « de tels incidents soient excusés et même justifiés par certains correspondants de Presse qui (…) excitent les spectateurs. » Cette Commission rend par contre hommage « à la sportivité et à l’attitude courageuse des joueurs et des dirigeants qui n’ont pas hésité à intervenir pour assurer la protection de l’arbitre. »… On met tout ça sur la balance (de la Justice du Rugby) et ça donne deux matchs de suspension du terrain de la sous-préfecture du Vallespir. Paf ! Les rêves de grands matchs joués à Céret en prennent un coup derrière les oreilles.

Où disputer ces deux rencontres de pénitence ?... A Aimé-Giral !... Le 27 novembre et le 4 décembre (toujours 1955), le Céret sportif reçoit donc à l’extérieur mais en Pays catalan. Narbonne d’abord. Angoulême ensuite… Le match du 4 décembre posa problème (d’organisation). Ce jour-là, l’Usap recevait Dax (à domicile) et occupait son stade fétiche. Comment faire ?... Il fut décidé que les deux rencontres se joueraient sur la même pelouse à des horaires différents. Céret-Angoulême (échec pour les Cérétans) à 13h45 et Usap-Dax (victoire pour les Usapistes) à 15h15. Chose dite, chose faite avec l’aval (bienveillant) de la Deuzéferre.

Et ce fut une superbe journée de rugby. « Un énorme succès populaire », dit L’Indépendant qui (comme il était de coutume en ce temps) donne la recette (1.950.000f laissés aux guichets) mais oublie le nombre de supporteurs (« des milliers de spectateurs » écrit-il. Oui, mais combien exactement ?)… Une superbe journée de rugby ! A Aimé-Giral. Pendant ce temps « le Parc des Sports de l’avenue d’Espagne » se morfondait à Céret. Vide. Pobret ! Lui qui avait rêvé que…

 

Jo Socdelac

 

Aujourd'hui Deux potins pour le prix d'un. 
Une pensé de Jo Socdelac sur les frères de l'USAP et du BAUSIL suggéré par Jordi SANMARTINO

Le Premier:   Mes bien chers frères

 

29mars 2014, Bégles-Bordeaux contre Usap va vers son terme. Les Taofifénua sont à l’œuvre… Sébastien, le « Petit Tao », le pilier, se frictionne (un peu) avec un adversaire. Illico presto, Romain, le « Grand Tao », le seconde ligne, vole au secours du petit frère, agrippant au col un Béglo-Bordelais pour de longues secondes d’intimidation. Mais on en reste là… Je vais te dire quelque chose. Si le rugby professionnel n’était pas aussi surveillé, on aurait eu droit à une « Générale », à l’ancienne.

Les frères ! C’est beau la solidarité entre frères… Coup d’œil dans le rétro. Je me suis demandé quelles fratries avaient porté le maillot de l’Usap en équipe première… Gros effort de mémoire. Aide-moi si j’en oublie… Fa temps, il y a eu les Xambo, Raoul et Georges ; les Payra, Jean et Antoine; les Paillissé, André et Robert ; les Sayrou, Joseph (international) et Louis ; les Henric, Marcel et Joseph ; les Vaills, Roger (international) et Georges.… Plus près de nous, on trouve les Pujol, Guy et Yves ; les Langeard, Pierre et Jean-Claude ; les Garrigue, André et René ; les Bergue, Jacques et Lucien ; les Parayre, Michel et Henri ; les Gazeilles, Gégé et Jean-Claude … Plus près encore, les Solère, Jean-Pierre et Daniel ; les Coste, Maurice et Georges ; les Gerbaut, Joêl et Fabien ; les Noguéra, François et Alphonse ; les Imbernon, Joseph et Jean-François ; les Brunet, Lambert et Yves ; les San Nicolas, Patrick et Olivier ; les Ologaray, Manu et Frédéric… Encore plus près, les Amalric, Pascal et Philippe ; les Tréséné, Eric et Xavier ; les Pradal, Jérôme et Maxime ; les Laharrague, Julien et Nicolas. Je me demande si on ne pourrait pas ajouter les Tolza (je me souviens de Raymond seulement. J’ai oublié le prénom du frère qui, me semble-t-il, a lui aussi joué en première.)

Il y a également les Goze. Ils sont trois. Paul, Pierre et Jean, seconde ligne et piliers. Champions de France Juniors Reichel dans le même pack le 22 mai 1972, ils ont opéré côte à côte à quatre reprises en Championnat de France de Première Division au cours de la saison 78-79 (Mauléon le 29 octobre, Carcassonne le 25 mars, Montauban le 1er avril et Montferrand le 18 avril). C’est un record à l’Usap.

Qui aurait pu supplanter les Goze ?... Les Liévremont. Ils sont quatre à avoir défendu les couleurs de l’Usap. Marc, Thomas, Matthieu et François. Troisièmes lignes (les trois premiers, tous champions de France, tous internationaux) et demi d’ouverture (le dernier)... Mais ils n’ont jamais joué les quatre, ensemble sur le terrain, avec l’Usap. On aurait pu en avoir trois le 6 janvier 1997 à Aimé Giral contre Pau. Marc, Thomas et Matthieu sont sur la feuille de match. Marc et Thomas sont titulaires. Matthieu est sur le banc. Marc et Matthieu se croisent quand Matthieu remplace Marc en cours de match… (A Argelés par contre, ce cas de figure se produit à six reprises. Trois fois en 94-95 : Bagnéres le 11 décembre, Ussel le 15 janvier et Bergerac le 12 mars. Trois fois en 95-96 : Graulhet le 24 mars, Sbuc le 7 avril et Toulouse le 4 mai… Trois frères Liévremont, Thomas, François et Matthieu, sous le même maillot, le même jour en Première Division en six occasions, c’est un bel exploit. A-t-on vu ça ailleurs ? Je te pose la question.)

N’oublions pas les Jorda, Edmond et Jacques, frères jumeaux, Usapistes de formation qui ont poussé le luxe jusqu’à… jouer une finale du Championnat de France Crabos 1966… face à face (Toulouse contre l’Usap)… Jumeaux ! Comme les Mascardo. A Thuir. Jamais à l’Usap. Dommage. Quel dommage ! Henri et Vincent. Deux avants de devoir. Leur blonde crinière aurait été belle sous la tunique bleue.

Jo Socdelac

Le Deuxième:

La remise du blason

 

Jordi Sammartino a lu un texte en prose signé Albert Bausil et paru dans Tramontane de mars-avril 1947. Il nous en fait part… Il trouve que ce serait bien de l’appliquer à l’Usap 2014, en ce temps de crise... Il s’agit de remettre le blason au cours « d’une petite cérémonie très intime et très simple » à ceux qui vont partir au combat.

« … Alors l’un d’entre nous (…), que l’on sait fidèle, prendrait un écusson détaché du maillot et le donnerait au capitaine en lui disant : « Voilà. C’est celui qu’ont porté Barbe et Vaquer. C’est celui que portait Giral le soir du match-roi, celui de Bayonne et celui de Toulouse. C’est celui que souillèrent sur le corps piétiné du petit Carbonne, les crampons boueux de Lourdes et de Dax. C’est celui qui sortit rayonnant des déluges de Béziers et des neiges de Tarbes. C’est le Blason… Je te le remets. Je le confie à l’équipe. Jamais, depuis la guerre, aucune équipe n’a été plus digne que la vôtre de le porter et de le défendre… Ce n’est qu’un bout de ruban. Mais il y a dans ce bout de ruban, assez de souvenirs et assez de gloire, pour en faire un drapeau… Prenez cet Ecusson. C’est Lui qui vous distingue des autres. C’est Lui qui fait que vous n’êtes pas tout le monde. C’est Lui qui fait que vous êtes dans la foule des jalousies, des scepticismes et des incompréhensions, quelque chose de discuté, de décrié, de bafoué, d’insulté, - mais d’exceptionnel. Etre l’exception, c’est être l’élite… Soyez une élite. Soyez une aristocratie. Soyez plus que des équipiers, mieux que des joueurs de football-rugby. Soyez les Porteurs du Losange ; soyez Catalans… Vous avez le cœur ; et au-dessus du cœur, le Losange. »

Edités en 1947, ces mots datent d’avant. Des années 25/30… Albert Bausil a été un précurseur. La remise du Blason ? Elle ressemble beaucoup à la Remise du maillot (par un glorieux ancien) dans les vestiaires de l’équipe de France avant matchs. Vous ne trouvez pas ?... Et c’est vrai que ce serait bien beau, appliqué à l’Usap.

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Plus vite que ça, tu meurs

 

 

Je te demandais il y a déjà pas mal de temps si l’Usap avait fait mieux que la poignée de secondes utilisées par l’équipe de France pour marquer le premier de ses trois essais face au XV d’Angleterre le 1er février 2014. Avoue que tu as eu le temps de la réflexion (2 mois). T’as trouvé ? Voyons, on va confronter nos réponses.

Un rappel auparavant. Vite fait. Juste le temps de se remettre en mémoire le démarrage de France-Angleterre… Les Français sont d’entrée à l’attaque. L’ouvreur Jules Plisson choisit le déplacement au pied sur l’aile. Le rebond trompe deux défenseurs anglais et est favorable* à l’ailier franco-toulousain Yoann Huget qui récupère en pleine course un ballon qui vaut de l’or et le porte en but. Il y a peu, très peu de temps que l’on joue. 30 petites secondes (Certains ont dit 32). Je ne me rappelle pas un essai plus rapide pour notre XV de France, toutes époques confondues. Faudrait vérifier. Si t’as la réponse, je suis preneur.

Et l’Usap donc. L’Usap a-t-elle fait plus vite ?... La réponse est « Oui ! »… Où ? A Aimé-Giral… Quand ? Le 30 août 2006… Contre qui ? Face à Narbonne… Puisque à présent tu connais le où, le quand et le contre qui, il ne me reste plus qu’à t’expliquer le comment… Début de rencontre. Le coup d’envoi est pour l’Usap, qui joue long. Dans les 22 visiteurs. Narbonne réceptionne et veut dégager en touche. Les Catalans montent en pointe comme des morts de faim et contrent. Surgit Viliani Vaki, Usapiste made in Tonga, qui reprend et marque. Le chronomètre affiche… 24 secondes de jeu. Un record en la matière. Pour une entame de match réussie, c’est une entame de match réussie. Les retardataires ont eu tort. Ils ont raté ce morceau d’Histoire.

 

Jo Socdelac

 

*Le rebond favorable ! Qu’est-ce que je n’ai pas lu dans la Presse les jours qui ont suivi France-Angleterre ! On est allé jusqu’à (presque) reprocher aux Français d’avoir eu des rebonds favorables. Allons bon ! C’est bien français, ça. Mais cet esprit pinailleur est/devient pénible. On ne va quand même pas faire la fine bouche lorsque la chance nous favorise un peu… Tu crois qu’ils auraient eu la même réaction, les Anglais, s’ils avaient été à notre place ? Bien sûr que non ! Tu peux en être sûr.

 

** 24 secondes, cela me semblait être un record en la matière. Battu ! Comme tous les records…Le 8 février 2014. Oyonnax est à Castres… Dégagement de Rory Kockott (Castres) contré par Silvère Tian (Oyonnax). Thibaut Lassalle (capitaine d’Oyonnax) reprend et marque. Le chronomètre affiche la 14ème seconde. Ce sera dur de faire mieux.

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L’Usap joue à cœur

L’Usap a participé à l’opération « Un euro pour Alzheimer » (Usap-Biarritz, 22 mars 2014, une grande urne, les spectateurs ont été priés de glisser leur euro). C’est bien. Comme il est bien de voir l’Usap continuer à soutenir la lutte contre la Mucoviscidose initiée chez nous par son ancien capitaine Bernard Goutta… Partant de là, j’ai fouillé dans les/mes archives pour trouver toutes les initiatives (majeures ou plutôt que j’ai trouvées majeures. Ah la subjectivité !)) au cours desquelles l’Usap (ou ses ancêtres) a laissé parler son cœur.

« L’Union des femmes de France » organise « une grande fête au bénéfice des familles des victimes de la Liberté ».L’Asp met sur pied deux matchs de rugby « sous les auspices de l’œuvre de la petite fleur bleue. » « 22 octobre 1911)… Premier match du Championnat du Languedoc. Le prix des places est majoré du « droit des pauvres à reverser au Bureau de Bienfaisance ». (7 décembre 1919)… Le Stade toulousain rend visite à l’Usp. On en profite pour quêter au profit du timbre anti-tuberculeux (18 décembre 1927)… Usap-Sélection du Roussillon est lancé « au profit de la Maison du Poilu. » (1er janvier 1934)… Un feu dans un cinéma de Saint Gaudérique fait 19 morts. Au cours de Usap-La Teste des jeunes filles recueillent une somme (1.712f des spectateurs + 45f des ouvreurs + 75f des équipiers premiers + 235f du Bureau) à reverser aux familles (9 décembre 1934)… A nouveau le Stade toulousain en Pays catalan, l’Usap organise une quête « en faveur des enfants des chômeurs. » (7 novembre 1937)… Usap conte France Militaires se joue « au bénéfice des œuvres d’assistance des militaires tuberculeux » (5 mars 1939)… Les Anciens défient les jeunes pour récolter des gros et petits sous servant à garnir « le colis aux prisonniers. » (2 novembre 1941)…Un match Sélection 15-13 contre Police du Midi (que la Ffr voit d’un mauvais œil) est bâti « au profit d’un gardien de la paix perpignanais malade ». (1er mai 1949)… Jean-Pierre Baills (Prats-de-Mollo) décède en cours de match contre Elne. L’Usap augmente le prix des places de la rencontre face à Graulhet pour reverser le surplus à la famille. (11 novembre 1962)… L’Usap met en vente « une poupée tricotée sang et or au profit du 3ème âge. » (29 novembre 1974)… Explosion à Pont-de-Buis (Bretagne). Des joueurs de l’Usap offrent leurs maillots à mettre en vente aux enchères (23 septembre 1975)… Renversement de pouvoir en Roumanie. Ceausescu tombe. La Ffr demande une majoration du prix des places pour aider le peuple roumain. L’Usap refuse mais puise dans ses propres deniers (7 janvier 1990)… Usap-Bègles au programme. Un stand à l’entrée d’Aimé-Giral invite les gens à favoriser le don de sang (17 novembre 1991)… Des joueurs de l’Usap se rendent à l’hôpital au chevet des enfants malades dans le cadre de l’Opération Pièces jaunes (14 janvier 1998)… Le prix des places normal est gonflé de 10f à l’occasion du Téléthon (8 décembre 2001).

Tout ça, c’est énoooooorme ! Et j’ai dû honteusement oublier des initiatives aussi généreuses. Pardon !... Je n’oublierai pas par contre les minutes de silence. De temps à autre (quand il le faut), l’Usap demande à ses spectateurs de respecter un temps de recueillement à la mémoire d’une personne disparue. C’est ce qui a été fait le 27 septembre 1997 (Usap-Edinburgh à l’affiche)… pour le décès de Lady Di.

 



Jo Socdelac

Faut-il le faire à l’ancienne ?

 

France-Irlande 2014. Beaucoup de mouvement. Beaucoup de prises d’initiatives. Et quelques ultimes passes manquées. La dernière ! Ah « l’ultime de ces dernières » passes !! 78ème minute, Louis Picamoles va à l’essai (de la victoire) mais il y a dernière passe en avant. Refus (logique) de l’arbitre... Mais est-ce qu’on leur apprend à faire des passes aux joueurs du début de notre 21ème siècle ? Et comment le leur apprend-on ?

Souvenirs, souvenirs… Nous sommes le 4 avril 1954. L’Usap a été éliminée en demi-finale du Challenge Yves-du-Manoir et est toujours en course en Championnat de France. Les 8èmes de finale se profilent. Il faut jouer pour entretenir la forme. Une rencontre amicale est programmée contre Narbonne, sur le stade Aimé-Cassayet. Un match que les Usapistes remportent et qui provoque un titre tapageur dans L’Indépendant du lundi matin… Il s’étale sur 3 colonnes et sur 3 lignes… « Sous le signe du fair-play / et de l’offensive à outrance / l’Usap bat Narbonne 10 à 6. »

Qu’est-ce qui m’étonne ?... Que Narbonne et l’Usap aient fait ami-ami ? Oui, peut-être. J’ai connu des derbys plus tumultueux… Que l’offensive à grands jets ait donné un score si étriqué ? Oui, c’est vrai. Il a dû y avoir du gâchis… 2 essais (un doublé de Régis Adret) et 2 transformations (d’Armel Costa), ce bilan me paraît bien maigrelet pour une telle débauche de jeu ouvert.

Alors j’ai lu (avec attention) le compte-rendu de Léo Valent… Il dit que « les absents ont eu tort tant le match a tenu tout ce qu’il promettait. »… Il parle « d’abus offensifs. »… Il souligne que « 100 fois Massé, Torreilles, Costa et Sanac partirent à l’attaque. »… Il ajoute que l’« on assista à une multitude d’attaques et contre attaques » et conclut par un « Deux seulement furent couronnées de succès.»… Ah ! Nous y voilà ! Léo Valent est comme moi. Il est sceptique et s’interroge. Le 10 à 6 ne reflète pas le volume du match… Et alors ?

Et alors, il faut redoubler d’attention (dans la lecture du compte-rendu)… Bien qu’il loue « la mobilité, la rapidité et le dynamisme de la jeunesse de l’Usap », le correspondant narbonnais note « un certain manque de précision et d’efficacité dans les attaques » qui a donné « un jeu offensif un peu trop désordonné. »… Est-ce que ça ne vous rappelle rien ?... Le journaliste conseille dès lors à Jep Desclaux et Fernand Vaquer de « coordonner les efforts offensifs de leurs divers éléments s’ils veulent inscrire à leur palmarès de nouveaux succès. »

Les entraîneurs usapistes ont suivi le conseil. Au premier training de la semaine les joueurs ont arpenté Aimé-Giral à la course en se faisant des passes pour « bouffer du ballon ». Chaque passe qui tombait était sanctionnée par une série de tractions sur les bras (pour tout le groupe). Des pompes !… Il se dit qu’en fin de séance, toutes les balles arrivaient à bon port. Même à l’aveugle… C’est bien connu en Pays catalan : « La lletre entra pel cul.* »

Jo, t’exagères ! Tu cherches le bâton pour te faire battre ! Il faut donner dans la modernité de nos jours !

 

* Je traduis… « Le savoir entre (dans le cerveau) à coups de pieds aux fesses » (mais ça, c’était avant). Si on faisait ça au jour d’aujourd’hui, la Cgjrp (la Confédération générale des joueurs de rugby professionnels) initierait un mouvement de grève. Et on ne serait pas sortis de l’auberge.

 

Jo Socdelac

 


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Attention cette semaine 3 articles au Potin.

N° 01 =    Le 5 en 6

 

Ecosse-France 2014. le seconde ligne Sébastien Vahaamahina joue en troisième ligne aile !!! Voilà qui a de quoi surprendre le (petit) monde du rugby usapiste dans la mesure où Sébastien Vahaamahina n’a opéré que deux fois à ce poste sous le maillot de l’Usap. Contre Rovigo en Amlin Cup à deux reprise (aller et retour) les 13 octobre 2012 et 18 janvier 2013… Mais ce (petit) monde usapiste n’en est toutefois pas à une surprise près. Je t’explique.

17 mai 1952… André Sanac est dans le viseur des sélectionneurs de l’époque. Ils l’ont vu contre l’Afrique du Sud dans les rangs de France B. Il a plu (du verbe plaire. Pas du verbe pleuvoir !!!). Il, c’est André Sanac. Il doit/va être essayé dans le XV national. L’occasion se présente le 17 mai 1952. La France rencontre l’Italie. André Sanac fête sa première cape. On lui offre un poste de pilier. Lui qui n’a goûté qu’à la seconde (voire à la troisième ligne centre à l’occasion) avec l’Usap, ça lui fait (un soupçon) drôle mais il s’adapte… En fin de carrière (internationale) André Sanac compte 10 sélections dont 7 en position de pilier (Ecosse 1953 ; Tchécoslovaquie 56 ; Irlande, Angleterre, Italie, Galles 57). 7 sur 10. Si mes mathématiques ne me trompent pas, ça fait du 70%. Enorme !!!

Et Jean-François Imbernon ! Je te raconte ?... Son double mètre ne laisse vite personne indifférent en haut lieu. Jfi est intégré dans moult équipes de France B ou A’. Le 6 décembre 1975, il est là, au milieu des siens (qu’il dépasse d’une tête. Com’d’hab !) contre l’Irlande avec France A’. Un match pas plus important que les autres. Et pourtant… L’arbitre pique la mouche ou la mouche pique l’arbitre, c’est comme tu veux, l’arbitre qui voit rouge et expulse à tours de bras. Quand le pilier Jacques Forestier prend le chemin des vestiaires, la tête basse, Jean-François Imbernon grimpe en première ligne, la tête haute. « Son courage y fait merveille(s) », est-il dit… Dans la foulée, Jean-François Imbernon honore la première de ses 23 sélections dans le XV de France le 8 février 1976. Contre l’Irlande. Toujours en seconde ligne.

Et puis, eh ! Tu veux savoir la (peut-être) meilleure ? Elle est made in Usapie. Du gros insolite... 7 avril 1957, presque le jour du poisson (d’avril), presque. L’Usap joue un 8ème de finale du Championnat de France contre Toulon (et gagne après prolongations. 8 à 0). Tu connais la composition de la première ligne usapiste ? Je te la donne ?... Sanac-Pallach-Roucariès… Richard Pallach bien au chaud entre André Sanac et Gérard Roucariès. André Sanac et son frère de joug Gérard Roucariès en première ligne, même l’Usap s’y est essayée. Par la force des choses. Paco Gimenez et Roger Capell étaient indisponibles. Il fallait parer au plus pressé.

Je n’ai pas osé/je n’ose toujours pas te parler du Chartes-Usap (tour préliminaire du Championnat de France) du 8 janvier 1922… 69 à 0 pour l’Usap… Une charlotade !... J’ose ?... Le centre Roger Ramis était passé pilier en seconde mi-temps. « Pour rigoler. » a-t-on dit à l’époque… Pour rigoler ?... Tu plaisantes ou quoi ? Y’en a pour pleurer !... Tu vois Jo Maso, Patrick Arlettaz, Frédéric Cermeno ou David Marty passer piliers ? Faut pas faire injure au rugby comme ça. C’est sérieux, le rugby !

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N° 2 =    Discret, travailleur et efficace

 

Lu dans L’Indépendant dans la rubrique Pays Catalan Infos… « Il n’est pas souvent sur le devant de la scène, même si son engagement sans faille est digne d’éloges. Heureusement, le Ministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Education et de la Vie associative a réparé tout cela récemment, lors d’une réception qui s’est déroulée au Centre Ucpa de Saint Cyprien. Aux côtés de 40 autres récipiendaires, Roland Le Morvan, membre coopté du Comité (après en avoir été longtemps membre élu), a reçu la médaille d’or pour sa carrière de dirigeant sportif et son engagement pour la protection de l’enfance (Unicef). Le Comité était évidemment largement représenté à travers ses élus lors de cet hommage où Roland Le Morvan a dédié cette distinction à sa (remarquable) épouse, Bernadette, pour ses très longues années d’abnégation (et de patience amoureuse ou d’amour patient. Au choix !).

Roland Le Morvan est un membre de la première heure de l’Académie Jean-Michel Canet. Discret, travailleur et efficace. Comme il est discret, travailleur et efficace au chevet de l’Usap et au sein du Comité du Pays catalan… Arrivé chez nous dans les années 70, prévu de passage à la direction d’une grande chaîne de vente de vêtements prêts-à-porter qui a pour habitude de faire tourner ses chefs pour qu’il ne s’ancre point dans la routine, Roland Le Morvan, Breton jusqu’au bout des ongles, n’est plus parti et est à présent Catalan « fins la rega del cul ». Etait-il fait pour le rugby à son arrivée sur nos terres. Pas franchement. Pratiquement pas. Il avait par contre une grande habitude de la vie associative et un sens inné de l’initiative. L’Usap a flairé le bon coup, happant à la vitesse grand V cet animateur hors pair pour le mettre dans son moteur. On sait ce jour que ça a été un coup de maître. Toutes les animations des années 70-80 (Kermesses d’été, tombolas hors ordinaire, spectacles avec chanteurs à renom) toutes les initiatives hors du commun (concours des meilleures décorations de voitures de supporteurs lors des phases finales, vente de gadgets Usap sur les Champs-Elysées lors de la finale 77) etc, etc, tout porte le sceau Roland Le Morvan… Au Comité, Roland Le Morvan, c’est l’anonymat du secrétariat. C’est (surtout) le lien avec les Grands Blessés du rugby catalan. Avec les trois mêmes vertus épinglées à la boutonnière. La discrétion, le travail et l’efficacité. A fortes doses.

Vous pensez bien que l’Académie Jean-Michel-Canet se félicite et se réjouit de posséder un tel membre, père de 3 enfants, de 9 petits-enfants et de 10 arrière-petits-enfants (un à venir + d’autres peut-être) (qui expliquent son amour pour la famille et son engagement pour l’Unicef), vous pensez bien, je disais, que l’Académie Jean-Michel-Canet se félicite et se réjouit de posséder un tel membre parmi la trentaine (de membres) qui compose son groupe. Aujourd’hui, l’heure est aux félicitations. Sincères, chaleureuses, méritées. Amplement méritées… Roland (et Bernadette) sont « sur le devant de la scène » ? Impeccable !... Impeccable ? Il n’y a qu’eux qui peuvent comprendre. Je vous expliquerai peut-être un jour… J’aurais peut-être dû dire « formidable ».

 

N° 3 =  Un des nôtres est parti

 

Un des nôtres est parti… Armel Costa n’est plus… Il était un des quatre pères fondateurs, assez convaincant(s) pour récupérer les archives de feu Jean-Michel Canet. Armel Costa était un membre de l’Académie Jean-Michel-Canet à l’enthousiasme communicatif. Toujours à la pointe du combat, il animait le secteur de Pézilla-la-Rivière comme un champion, enrichissant nos archives grâce à son travail fructueux auprès de ses amis et connaissances du secteur du Ribéral. C’est dans ce rôle surtout que je l’ai connu et ai mesuré combien il était précieux. En fin de nos réunions, je guettais/j’espérais/j’attendais son intervention. Il était notre spécialiste des « questions diverses » et nous aimions tous ça. Il sortait un bout de papier cartonné. Toujours marron. Allez savoir pourquoi. Il interpellait l’un. Il aiguillonnait l’autre. Il était adorable. Toujours dans le juste. Jamais dans le faux.

Armel était aussi/avait aussi été un champion des stades de rugby. Son époque, c’était les années 50. Le temps où la concurrence était (déjà) rude. Armel était un homme protée. Bon partout au temps où il lui aurait fallu être très bon sur un seul poste. Malgré un gros pépin à un ménisque qui a mis un malin plaisir à contrarier sa progression rugbystique, Armel Costa était bon. Bon à l’arrière, mais allez prendre la place de Jacques Sagols. Bon au centre mais René Monié et Gaston Rous y brillaient de mille feux. Bon à l’ouverture mais Jeannot Serre y était indétronable. Bon à la mêlée que Georges Gauby occupait avec talent… La carrière d’Armel Costa en a souffert. Du temps où le rugby se jouait à 15. De nos jours dans ce rugby à 23, elle aurait été plus copieuse, plus riche. Sans nul doute… Armel Costa, c’est quand même 6 saisons (une blanche, 55-56, opération tardive du ménisque) de présence en équipe 1 de l’Usap, 32 matchs de Championnat joués et 10 essais marqués. Il est aussi meilleur buteur de l’Usap en 53-54 (6t, 4p : 24pts). Il dispute un 8ème de finale (53) et un quart (56) de Championnat à ajouter à une demi-finale du Challenge Yves-du-Manoir (54). Son bâton de maréchal reste le Challenge Paul-Roca enlevé en 1953…. Armel Costa, c’est aussi le rugby de Pézilla, son village natal. Trois titres de champion du Roussillon (59, 61 et 62) ; une finale nationale (59) ; la présidence du club de 65 à 68 et de 70 à 72 ; la mise en place de la première école de rugby du Racing club Pézilla (65). Son Racing.

Après Pierre Rosas, Armel Costa est le second des nôtres à nous quitter. Leur absence est lourde à porter, difficile à accepter. Dire qu’Armel Costa et Pierre Rosas nous manquent est en deçà de la vérité. Leur sagesse, leur connaissance du rugby de chez nous, leur présence rassurante étaient des qualités que nous apprécions tous et qui nous confortaient dans la justesse de la tâche que nous avons entreprise. Le vide qu’ils ont laissé est immensément grand. Trop grand !

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Jo Socdelac

 

Dieu que je serais fier !

 

Fin années 60, les instances qui gèrent le rugby autorisèrent les remplacements de joueurs en cours de match. Ce n’était pas encore du « coaching ». Il fallait qu’il y ait blessure, constatée par le corps médical. Il ne pouvait y avoir que deux remplacements par rencontre… Est-ce que tu sais qui est le premier remplaçant « entrant » en équipe de France ?... Jean-Michel Esponda, le Catalano-basque, qui portait alors le maillot de l’Usap. Nous sommes le 25 janvier 1969, la France rencontre l’Angleterre, le pilier Michel Lasserre se blesse, Jean-Michel Esponda le supplée à la 68ème minute du match. Il entre en jeu. Et « dans l’Histoire » en même temps.

Il y a eu d’autres remplacements (catalans) qui touchent à l’insolite. A mon sens tout au moins. Deux remplacements « sortants »… 1) Le 28 août 1999, Thomas Liévremont dispute son premier (et seul de sa très belle carrière) match de Coupe du Monde. Contre la Namibie. Déchirure à la 25ème minute. Thomas Liévremont sort, Abdelatif Benazzi entre. Je revois encore ces images peu supportables qui nous ont permis de conduire Thomas Liévremont jusque dans des vestiaires où il a hurlé sa rage aux yeux de tous, sans pouvoir se retenir… 2) Le 28 mai 2000, Frédéric Cermeno participe à son premier (et seul sur sa carte de visite) match international. Contre la Roumanie. Pour un score fleuve (67 à 20 en faveur des Français. 7 essais pour Lionel Nallet ce jour-là). Les entraîneurs veulent donc voir du monde et mettent un terme au rêve (des 46 minutes du match international) de Frédéric Cermeno. Jean-Charles Cistacq prend sa place pour finir la rencontre… J’ai aussi un remplacement « entrant » en magasin. Pays de Galles-France du 21 février 2014. Brice Mach entre pour un gros quart d’heure et pour son premier match international. Première cape. Comme pour Nicolas Mas, le 28 juin 2003. Première cape pour lui aussi et sortie sur blessure au bout d’un quart d’heure de jeu. Quinze minutes à la fin, quinze minutes au début ! Pratiquement un départ en copié-collé. Puisse Brice Mach connaître une carrière semblable à celle de Nicolas Mas !

Et Sébastien Vahaamina !... France-Italie du 9 février 2014. Sébastien Vahaamina ronge son frein sur le banc des remplaçants. Il a essuyé des critiques. Justifiées ? Il veut faire taire les ragots de bistrots. Il veut prouver sa valeur. Quand il entre, à la 68ème minute, il est chaud bouillant. Premier regroupement, il arrache un ballon, s’extrait du paquet et fonce. Il est arrêté dans sa course par le sifflet de l’arbitre. De rage, il tape dans le ballon. Carton jaune. Pour 10 minutes de frigo. Pam, la tuile !... Sébastien Vahaamina revient sur le terrain en toute fin de rencontre pour 1 minute 30 de jeu. Ajoutée à la minute 30 initiale, ça donne 3 minutes passées sur le terrain pour une cape (qui comptera) au goût bizarre. Je n’ai pas trouvé international catalan, voire international tout court, plus « rapide » dans la grande Histoire du rugby de France.

Trois minutes ! Trois petites minutes ! Je vais te dire… Je crois qu’un match comme ça, moi, le nul de chez naze, j’aurais pu le jouer. Je me serais caché derrière les gros pour ne pas prendre de coup(s). Et je serais in-ter-na-tional !!! Dieu que je serais fier !

 

 

Lundi, c’est (aussi) jour de rugby

Un Pays de Galles-France dans le cadre du Tournoi un Vendredi soir, 21 février 2014. Voilà une exigence du Paf (Paysage audio-visuel français), ou du Pae, si l’on veut que ce paysage audio-visuel soit européen, qui conduit à l’incongruité… Y a-t-il eu autre semblable initiative dans notre bon rugby de France ?... Oui ! Une fois au moins à ma connaissance… Je te raconte.

Dans les années 1950/1960, le match contre les Combined Services britanniques était un match culte. Qui étaient les Combined Services ?... Une sélection des trois corps d’Armée de sa très gracieuse majesté. L’Armée de Terre, l’Armée de l’Air et la Marine. Comme le recrutement était large, il n’était pas rarissime, mais alors pas du tout, d’y trouver quelques internationaux connus et reconnus. L’opposition était donc de renom… En ce mois de décembre de 1952, France B est l’adversaire désigné sur le stade Aguilera de Biarritz. L’Usapiste André Sanac (en pilier) et le (néo)Biterrois Robert Desclaux (au centre) sont retenus dans la sélection française… Et les voilà tout fiers de compter les Combined Services (qu’ils prononcent Combined Services à la française alors qu’il leur eût fallu le prononcer Keunbaïnd Seuvissiz ou à peu prés, à l’anglaise. Mais peut-on reprocher à André, as dans l’élevage du bon vin du côté de Trouillas ou à Robert, spécialiste en conditionnement des anchois au pied du clocher de Collioure, de ne pas connaître toutes les subtilités phonétiques de la langue de Shakespeare ? Bien sûr que non !), tout fiers, disais-je, de compter les Combined Services sur leur carte de visite.

Robert Desclaux fut « très actif au centre des trois-quarts. (…) Il saura forcer les portes du XV fanion national à condition de travailler avec acharnement sa condition physique. »… André Sanac eut droit de cité dans le titre : « A Biarritz, contre les Combined Services, Sanac (…) (a) gagné à la force du poignet le droit de rencontrer les Ecossais. » (Journal L’ Indépendant) Le chroniqueur trouve aussi qu’il « s’est imposé définitivement. »

N’aie pas peur ! Je ne perds pas le fil rouge de ce potin… L’incongruité de la rencontre… En quoi ce France B-Combined Services est-il incongru ?... Il était prévu de le faire disputer le dimanche 28 décembre de 1952, comme il était de bon ton dans le rugby de France de l’époque. Impossible. Il fallut se rabattre sur le lundi 29, toujours à 15hs. Et pourquoi donc ?... 1) L’arbitre était malade…2) Le stade Aguiléra était impraticable… 3) Les équipements des British n’étaient pas arrivés… Fais ton choix !... T’as tout faux ! Je t’ai induit en erreur. Honte à moi !... Le match se joue le lundi parce que le déplacement des Combined Services fut mouvementé. Prévu en avion, le voyage « avionneux » fut annulé pour cause de brouillard dense et dru sur Londres. De la purée de pois, comme ils disent. Il fallut se résoudre à prendre le bateau puis le train. Et ce fut bien sûr beaucoup plus long. D’où le décalage d’un jour. Du dimanche au lundi, même lieu, même heure.

Pour la petite histoire, André Sanac, Robert Desclaux et France B ont gagné. Gagné le match et notre reconnaissance éternelle… Gloire à eux !... Tiens ! Le lundi, c’est mieux que le vendredi. Puisque le lundi la France B gagne. Et puisque la France a perdu. Contre le pays de Galles. Le vendredi.

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On rit de ce qu’on peut

 

15 février 2014, l’Usap prend un cinglant/humiliant/ révélateur/vivifiant (?) 50-19 à Montpellier (31pts d’écart négatif) en Championnat de France. David Marty parle de « leçon », de « branlée » et se dit « inquiet »… Y a-t-il eu mieux (à l’extérieur et en Championnat) mieux dans le pire dans la longue Histoire de l’Usap. Oh que oui, oh que oui !! Lis ce qui suit.

31pts d’écart d’abord… Le Toulon-Usap du 23 avril 2011 (43 à 12) ; le Agen-Usap du 22 septembre 2001 (45 à 14) ; le Brive-Usap du 9 janvier 1972 (37 à 6. Le 1er match de Jacques Tisseyre. Tu parles d’un baptême du feu !). C’est à ce niveau qu’il faudra positionner le Montpellier-Usap 2014.

Plus de 31pts d’écart ensuite. Par ordre croissant… Castres 38-Usap 6 (-32) du 30 décembre 2011 ; Toulon 46-Usap13 (-33) du 30 décembre 2012 ; Stade français 55- Usap 9 (-46) du 1er mai 2001 ; Toulouse 60-Usap 12 (-48) du 27 février 2000 et… Brive 52-Usap 3 (-49) du 14 septembre 1997. Le record dans le genre ! Gérald Porical : Claude Fontana, Alain Teixidor, Antoine Ibarz, Gérard Mérou : (o) Jeannot Lopez, (m) Yves Ballanéda : Richard Lecocq, Jean-Louis Got, Jacques Tisseyre : Jean-François Imbernom, Paul Goze : Michel Izquierdo, Alain Delmas et Jean-Claude Ros ont joué ce match mémorable. Des toquards, les gars ? Oh que non, oh que non !! Des champions, les mecs !

Dans la case « branlées », Montpellier-Usap arrive donc en…5ème position. De quoi inquiéter, oui. Pas de quoi en faire un flan, non. Serrer les boulons. Il faut serrer les boulons. Et sauver ce qui peut l’être.

Est-ce que je te parle de Usap 3- Montferrand 39 (-36) à Aimé-Giral en Championnat le 21 octobre 2011. La plus belle « leçon » à domicile ?... Est-ce que je te parle de Newcastle 60-Usap 3 (-57) en Coupe d’Europe le 14 septembre 1997, la plus belle « déculottée » à l’extérieur ?... Non ! Ce serait hors sujet puisque je voulais du Championnat et à l’extérieur. Je les mentionne pour te rafraîchir le souvenir, à toi Catalan qui, en bon Français, a la mémoire courte.

Et puis allez, allez, détendons l’atmosphère… Deuxième mi-temps (de Montpellier-Usap). Tom Ecochard est entré à la mêlée. Le voilà derrière un maul. Un adversaire l’agrippe et peu à peu lui enlève le maillot. Le comble est que le ballon se trouve prisonnier dans ce maillot retourné alors que Justin Purll veut le jouer. ???. Pas avant d’avoir copieusement secoué le maillot de Tom Ecochard pour en faire tomber le ballon. Cocasse ! Du jamais vu !... Phase de jeu qui m’a rappelé le Usp-Quins du 9 octobre 1927. Match hyper tendu à 10 expulsés définitifs (5 dans chaque bord), 0 à 0 au terme et une note plaisante quand Tane Chamorin happe un ballon en touche, voit son short glisser qui découvre son fessier aux yeux de tous mais fonce quand même le ballon calé sous le bras et les fesses à l’air.

Et puis, je vais te dire…. Le 17 janvier 1998, l’Usap infligeait un cuisant 74 à 14 (11 essais) à Montpellier à Aimé-Giral et récidivait à Montpellier avec un presque tout aussi cuisant 49 à 5 (7 essais) le 18 avril, toujours 1998. Il faisaient moins les beaux en ce temps-là, nos amis Montpelliérains. Beaucoup moins... Allez l’Usap. Maï morirem !!

 

Jo Socdelac......

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Une main à… deux doigts

 

Romain Taofifénua ! Un essai superbe contre le Racing-Métro. La très grande classe !... Le seconde ligne fait parler sa formidable puissance (2,04mts, 130kg), percute, perfore, résiste à un dernier plaquage en déroulant son double mètre allongé de toute la longueur d’un bras, le ballon tout au bout du bout. Tenu d’une seule main. Pour le plaquer quelques millimètres derrière la ligne d’essai. Accordé sans même faire appel à l’arbitrage vidéo.

Là, je me suis mis à penser à ce que j’avais écrit page 10 de la brochure du Comité du Pays catalan version 2012-2013… « Maintes fois quand il (Romain Taofifénua) court, il tient le ballon d’une seule main. Comme un Fidjien. Comme un Samoan. Comme un Tongien. Adroit, délié, superbe. La classe ! Vous voulez que je vous dise ? J’ai peur. Peur qu’un jour ce ballon tenu d’une main ne lui échappe. En finale du Challenge du Pinard Lerouge Quitache, contre Triffouillis-les-Vignes. Un ballon qui échappe et nous voilà perdants. Ca-tas-trophe !! » Et pris dans mon élan, je me mettais à jouer les donneurs de conseils. « Change, Romain, change ! Assure ta prise. Ce sera aussi beau et beaucoup plus sécurisant/sécurisé. » Cette jeunesse n’entend rien. Surtout pas les conseils (mal venus) des tempes grisonnantes. Et en cette 66ème minute de ce Usap-Racing Métro, l’insouciance et le talent d’un Romain Taofifénua, « le grand Tao », ruisselant de culot et de talent ont accouché d’une véritable merveille… Bra-vo ! Je bats ma coulpe et je m’incline dans une grosse bouffée d’admiration béate.

Parvenu à ce stade, je ne peux m’empêcher de vous rapporter le propos, (une partie du propos tout au moins. Le plus juteux de ce propos !) de Philippe Boher, spécialiste-intervenant auprès du journaliste professionnel sur Sport+, cette filiale de Canal+ qui nous permet de goûter au rugby à satiété. Presque jusqu’à l’overdose… Philippe Boher ! Vous vous rappelez sans nul doute… Successivement joueur, puis entraîneur à succès de l’Usap (dans une époque pas évidente à gérer), à présent membre de la Direction technique nationale, responsable d’une équipe de jeunes Bleuets (France-18 l’an dernier)… Certainement pris dans un tourbillon de Catalanité doublé de l’ivresse que lui procure le beau jeu d’avants, Philippe Boher a donné libre court à son lyrisme et vu (il est peut-être prêt à le jurer sur le grand livre de la Ffr) vu Romain Taofifénua marquer son essai « en tenant le ballon à… deux doigts »…. A deux doigts ? Moi, j’ai vu une main… Romain Taofifénua aurait-il deux doigts seulement sur une de ses mains ?????... Je cours de ce pas vérifier. Je vous dirai. Je vous dirai si « le grand Tao » est d’une race mutante. Une race à une main à deux doigts. Comme le claironne un journaliste à renom sur les antennes. « Les Français ont le droit de savoir. »

 

Jo Socdelac

 

* Une digression… Le Pézillanais Marcel Salvan, qui nous a contactés (un grand merci à lui) a rebondi sur la catalanité de la brochette des champions présentés la semaine dernière et nous en a conté une bien bonne… Il est tout jeune en ce temps-là et joue avec régularité au Toec de Toulouse. A l’occasion d’un retour au Pays, vacances obligent, il propose ses services éphémères à un club de chez nous… Refus ! Pourquoi ?... « Tu n’es pas/plus catalan. »… Allons bon !

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Quel match, mes aïeux !

 

Du rythme ! Du suspense ! Des retournements de situations à la limite du supportable ! Une victoire qui confine au miraculeux pour finir! Le France – Angleterre du 1er février 2014 restera dans les annales. A couper le souffle ! Saint Ovale, on en redemande… Je ferai de cette fabuleuse rencontre le potin de la semaine. Le premier essai de Yoann Huget m’a d’abord intéressé, marqué au bout de 32 secondes de jeu. Je le garde en définitive pour la semaine prochaine. Avec une question en prime. L’Usap a-t-elle marqué un essai plus rapide en Championnat ? Si oui, par qui, où et contre qui ? T’as une semaine pour cogiter… Ce jour, ce sont les deux essais de Yoann Huget dont j’entends traiter.

Question du jour, un international catalan a-t-il déjà marqué deux essais lors du même match du XV de France ?... Réponse, oui !... Bien ! De qui s’agit-il alors ?... Je m’isole un peu pour te laisser le temps de la réflexion… (10 minutes plus tard)… Me voilà de retour. Alors ? Dis-moi tout.

T’as raison… Raoul Got est le premier de cordée. Le 3 avril 1920 contre l’Irlande, Raoul Got devient le premier Catalan à marquer un essai en équipe de France, le deuxième joueur français à inscrire deux essais sur le même match international. Un match historique puisque pour la toute première fois la France bat un de ses adversaires à l’extérieur. Raoul Got récidive le 4 mai 1924 devant la Roumanie… Marcel Baillette et Marcel Soler, alors Quillanais, suivent le 28 avril 1929 face à l’Allemagne… Jep Desclaux vient ensuite. Contre l’Allemagne lui aussi, le 17 mai 1936… Puis c’est au tour de Jo Maso, devant l’Australie le 25 juin 1972… Patrick Arlettaz est le suivant. Le 17 octobre 1995, se joue la Coupe Latine. Patrick Arlettaz est titularisé contre la Roumanie. Deux essais portent son sceau… David Marty est le dernier. Deux essais le 19 mars 2005 contre l’Italie. Et alors, tiens-toi bien, il récidive le 11 février 2006 devant l’Irlande et le 15 mars 2010 face à l’Italie. « Les Italiens Martyrisés » titre superbement L’Idépendant ce jour-là.

Petit bilan… Sept Catalans ont marqué deux essais lors d’un même match international. Raoul Got a réussi ce tour de force à deux reprises, David Marty trois fois. C’est lui le champion

Rien d’autre ? T’as gagné ! Enfin presque gagné ! Presque parce que tu en oublies deux… Serge Torreilles ! Un match international (officiel) contre l’Ecosse, le 14 janvier 1956 et pas d’essai. Deux essais par contre lors d’un France-Italie dans le cadre des Jeux méditerranéens le 22 juillet 1955… Et puis, tiens-toi bien ! Il y a Jean Coderch. Il joue France-Roumanie le 14 mai 1936 pour le Tournoi préolympique de Berlin. Et là, tu n’en croiras pas tes oreilles, il marque trois essais. Trois. C’est lui le recordman… Mais ces deux rencontres ne donnent pas droit à une cape. Dès lors, je pardonne ton oubli… Ce serait pourtant faire injure que de passer sous silence les talentueux Serge Torreilles et Jean Coderch. Même si les matchs ne sont pas officiels sur les tablettes de la Ffr, ils existent et il faut en parler.

Dernière remarque : Patrick Arlettaz compte une cape et deux essais. Question efficacité, tu ne trouveras pas mieux !

Raoul Got, Marcel Baillette, Jean Coderch, Marcel Soler, Jep Desclaux, Serge Torreilles, Jo Maso, Patrick Arlettaz, David Marty! Quelle belle brochette! Des cracks, des champions, des héros ! Qui sentent le 100% catalan. Qu’il est bon ce parfum-là ! On l’a presque oublié.

Tu penses à la question pour la semaine prochaine ?

 

Jo Socdelac

 

* Je te demandais la semaine dernière d’où Fernand Vaquer était originaire… Le Maréchal a longtemps vécu et repose à Tressére. Mais il est né à Latour-bas-Elne.


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Réponse à la question du dernier potin… Isidore Rigole est le prédécesseur de Guy Pince.
La Nouvelle question ????   … 
De quel village Fernand Vaquer est-il originaire ?... Attention, il y a un piège.
 
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Le Potin :Comment ont-ils osé oser?


Pour la première fois de son Histoire, l’Usap dispute le Challenge Yves-du-Manoir. En ce 5 novembre 1933, elle est à Toulon. Le match est d’importance. L’Indépendant a donc délégué un envoyé spécial. Charge à lui de communiquer par téléphone « les phases intéressantes de la partie » qui seront ensuite relayées par haut parleur (installé par la maison Qués) aux supporteurs restés à Perpignan pour assister à Usap B-Narbonne B. C’est à mon sens la toute première initiative de ce genre, réitérée par la suite.
Marcel Baillette est de longue date à Toulon et s’y est fait une jolie réputation qui n’a rien d’usurpé. Les Catalans le surveillent… « A noter une échappée de Baillette que Porical, par un placage sévère, réduit à sa plus simple expression. » Et paf !... Pourtant Marcel Baillette sera dans le coup lors de l’essai de la victoire. « Touche sur la ligne médiane. Ballon aux Varois. Servolle se faufile adroitement à travers toute la défense adverse, passe à Baillette qui sert Allégre et c’est l’essai follement applaudi. » On lui a laissé le champ libre une seule fois, une passe décisive et voilà les trois points de la victoire.
Un inter titre accroche l’œil dans le compte-rendu du lendemain… « L’international Vaquer victime de voies de fait. »… Quoi !!!! Oser toucher à notre Maréchal ?… Il s’avère qu’ « un arbitre de touche a été lapidé », qu’ « un dirigeant catalan a été frappé par un dirigeant toulonnais », que «  le car des joueurs a été salué par des rafales de coups de sifflets. »
Commentaires (de mon cru) en suivant... Les clubs fournissaient les deux arbitres de touche. Un de chaque camp. C’était habituellement un joueur. Ce pouvait être un dirigeant. Il n’était pas rare de voir les juges de touche raccourcir ou allonger à leur fantaisie la longueur des coups de pied en touches selon qu’ils étaient bottés par leur camp ou par le camp opposé. Dans le même ordre d’idée, il arrivait parfois que le juge de touche lève son drapeau quand un adversaire débordait un peu trop près de la ligne pour aller à l’essai ou, à contrario, qu’il oublie de le lever lorsqu’un co-équipier avait mis un orteil de l’autre côté de la ligne, ce qui l’aurait privé d’ « un essai parfaitement valable.  »… Que révèlent des investigations plus poussées ?…  Que, braves gens, le juge de touche catalan conspué est Fernand Vaquer !... Que le dirigeant catalan est encore et toujours Fernand Vaquer !... Lui, impossible à corrompre ! Au-dessus de tout soupçon ! Et il est houspillé à deux reprises ? Des pierres sur le terrain une première fois. Empoigné au col une seconde… Droit dans ses bottes, le Maréchal l’assure : « Je prétends avoir arbitré la touche suivant les règles absolues de loyauté et je n’ai pas compris la brimade dont j’ai été l’objet. »
Qui donc est coupable ?... L’envoyé spécial de L’Indépendant pointe un doigt accusateur... « Tout en rendant hommage à la courtoisie et à la sportivité des joueurs locaux, nous ne pouvons passer sous silence l’attitude vraiment trop hostile du public toulonnais (…) Nous nous faisons un devoir de signaler ces faits car, ne pas essayer de réagir contre la mentalité de ces faux sportifs exacerbés serait se rendre complice de l’assassinat du rugby et du sport. »… L’assassinat ? Fichtre !... Bons baisers de Toulon !

Jo Socdela
Faire suivre à vos connaissances ou amis, svp. Merci !
 

2014-0001

Les tout premiers du nom

 

Les épousailles eurent lieu « après bien des vicissitudes ». Le 5 mai 1933. La date est connue de tous… Dans la salle François Arago de l’Hôtel de Ville de Perpignan, délégués de l’Usp (40) et délégués des Quins (40 aussi) s’unirent pour le meilleur et pour donner naissance à l’Usap. Les archives parlent « d’une grosse animation sur la place de la Loge » avant. Puis « d’un calme solennel par un auditoire attentif » pendant. L’heure était grave. Presque au recueillement.

Le sigle Usap était déjà apparu dans L’Indépendant du 26 avril 1933 (avec 10 jours d’avance) qui disait que « le nouveau club organiserait cet été de belles rencontres d’athlétisme. »… L’été venu, l’Usap tint parole en déléguant nombre de ses sociétaires aux Championnats du Roussillon d’athlétisme. Ils se déroulèrent (ces Championnats) les 21 et 28 mai. Les athlètes des Quins et de l’Usp se présentèrent sur le stade de Mailloles dans « leurs maillots bleu ciel », les couleurs de la toute neuve Usap. Ils furent donc les tout premiers à défendre ce sigle et ces couleurs sur un stade. Et ils brillèrent en cette occasion.

Le dernier week-end de mai 33, la moisson des athlètes usapistes est belle. Riu se pare de lauriers. Il est la vedette (partagée) des deux journées. A lui les trois premières places dans les lancers (disque, javelot, marteau). Partagée parce que le Millassois Raymond Ponsaillé* s’est lui aussi taillé une jolie part de succès, vainqueur des sauts en longueur et hauteur et du 400mts… Clos fait aussi très bien en réussissant un doublé (800mts et 1.500 mts). Six autres compétiteurs usapistes se distinguent et enlèvent une place de vainqueur : Font (400mts haies), Coste (3.000mts steeple), Battle (110mts haies), Mallol (200mts), Abel (5.000mts) et Py (poids). Onze titres, c’est la razzia ! D’autant que l’Usap est bien aussi dans les relais où elle s’impose dans le 4x100.

Bien !?!... Enfin ?!?... « Bien » est de trop… Je vous explique. Il y a un 4x400 au programme. Les Thuirinois se désistent. Seuls Millas et l’Usap s’alignent au départ. Tout va pour le mieux pour l’Usap puisque Font (le vainqueur du 400mts haies) prend le dernier relais « avec 30 mètres d’avance » sur son poursuivant. L’affaire, pense-t-on communément, est dans le sac. La victoire va être éclatante… Oh que non ! « A un mètre de l’arrivée », dans un geste peu ou pas intelligible, Font fond un plomb et… jette en l’air le témoin qu’il ne peut rattraper. D’où une dis-qua-li-fi-ca-tion qui génère l’incident. Un gros incident. Abasourdis par la décision du juge-arbitre, « quelques spectateurs ignorant les règles de l’athlétisme » s’en prennent à ce dernier qui, sûr de son jugement, maintient mordicus sa décision « juste et impartiale » écrit le journaliste de L’Indépendant. In-fle-xible !... Pas gravissime du tout des décennies après, mais avouez que ça fait quand même désordre dans la grande Histoire de l’Usap. Surtout pour une première sortie. On aurait quand même pu faire lire le règlement aux compétiteurs avant de les engager. Que n’y a-t-on pensé ?... Vous voyez un joueur de rugby ne pas connaître les règles de son sport de nos jours ? Ah non ! Non, non et non !!! Que de cartons il prendrait !

 

Jo Socdelac...

 

* Ce début 2014 est propice à la présentation des vœux (de bonheur) et aux idées novatrices. Après un peu plus de deux ans aux manettes du Potin, j’aimerais que vous participiez. Vous voulez bien ? Je vais vous poser une question. Utilisez le lien pour me répondre. Merci d’avance… J’évoque le Millassois Raymond Ponsaillé, vainqueur de 3 épreuves aux Championnats du Roussillon 1933. Qu’a-t-il fait en rugby ? Expliquez-moi… Réponse la semaine prochaine.


2014-0002


 

C’est ben vrrrai, ça !

 

Le stade Can Paré à Arles-sur-Tech sert de cadre. Il est légèrement en pente. En ce 5 novembre 1933, le Club Arlésien reçoit l’Us. Cérétane et va bénéficier de ladite pente en première mi-temps. « La mêlée arlésienne est très lourde et constituée par des avants au gabarit impressionnant »... Et il va s’en passer, des choses.

En 1, la partie va nécessiter la compétence sur le terrain de… 3 arbitres. A tour de rôle, bien sûr. Mais 3, vous avez déjà entendu parler de 3 arbitres se relayant sur le terrain, sifflet au bord des lèvres ?… On connaît deux des noms : M.Thomas, envoyé par le Comité du Roussillon ; Joseph Maler, qui semble être le local de l’étape ; plus un anonyme, « un dirigeant cérétan », pour boucler la boucle et terminer la rencontre.

En 2, « une décision de l’arbitre, M.Thomas, est contestée » par les joueurs de Céret alors que, signale le correspondant local, « le spectateur impartial et au courant des nouvelles règles ne peut qu’approuver. » Et il ajoute : « Signalons ici l’heureuse intervention d’un dirigeant de cette équipe qui, fort judicieusement, demande à ses hommes de ne pas discuter les décisions de M.Thomas. » Quand même insolite, cette intervention.

En 3, le correspondant glisse une réflexion, tout en douceur… « Le jeu s’échauffe. Un joueur arlésien est blessé et la façon dont il l’a été ne doit pas être toute entière portée sur le compte du hasard. » Ah ? Tout en nuances ! Vous appréciez ?

En 4, l’initiative est d’autant plus digne d’être signalée qu’elle est inédite… En ce temps-là, le culte du prénom sur les articles de Presse sportive n’existe pratiquement pas. A l’Usp par exemple on parle souvent de Vaills jeune et de Vaills aîné. On consent parfois à mettre l’initiale : G.Vails et R.Vaills mais jamais le prénom en entier… Rien de tel avec notre correspondant arlésien. Le nom des joueurs cités est flanqué du prénom. On nous parle donc de Pierre et Albert Boix, de René Delos, de Jean Gibrat, d’Antoine et Elie Oms, de Jacques Rudelle, de Jean Touron. Voilà aussi pourquoi et comment je sais que M.Maler (celui qui a arbitré) se prénommait Joseph.

En 5, je retrouve un terme à la mode en ce temps-là, « la température inclémente ». Nous parlons plus communément de « température peu clémente » de nos jours. En ce 5 novembre 1933, la température inclémente « a fait rester les frileux chez eux. »

Les aïeux de Guilhem Guirado sont restés maîtres à domicile. Arles a gagné cette confrontation vallespiro-vallespirienne qui… a requis la présence de trois directeurs de jeu, nécessité l’intervention d’un dirigeant pour rappel à l’ordre, occasionné une blessure pas tout à fait fortuite et fait la part belle aux prénoms. Une confrontation dont le compte-rendu a également permis au correspondant de s’épancher. « Il faut toujours malheureusement que les joueurs ou spectateurs rompent la bonne harmonie en criant haro sur l’arbitre. Or, l’arbitre foncièrement partial n’existe pas. » Que voilà une vérité bonne à dire ! Des arbitres malheureux dans leurs décisions, oui ! Des arbitres malhonnêtes, non ! Guy Pince, le chef des nôtres, l’a bien dit lors du dernier Congrès… L’arbitre a le droit de se tromper.

 

Jo Socdelac

 

Réponse à la question de la semaine dernière… Raymond Ponsaillé a été champion de France de Première Division avec le Rc.Narbonnais en 1936.

Nouvelle question… Guy Pince est le Délégué Régional des arbitres. Qui l’a été juste avant lui ?

 

 



 

 
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